Nicole Bricq "Le commerce extérieur est le juge de paix de notre compétitivité"

Les chiffres du commerce extérieur se sont améliorés en 2012, mais la balance reste largement déficitaire. Nicole Bricq a donc lancé plusieurs initiatives, notamment l'identification des cibles commerciales pour les produits « Made in France » ainsi que des outils pour accompagner les PME. Dans cette stratégie, le rôle de la Banque publique d'investissement sera essentiel.
Nicole Bricq dit qu'elle « mise aussi beaucoup sur la capacité des régions à détecter nos futurs champions à l'export dans les territoires ». Reuters

LA TRIBUNE - La France a affiché en 2012 un déficit commercial à nouveau très élevé. Est-ce une fatalité?
NICOLE BRICQ - Bien sûr que non. Depuis le déficit record de 74 milliards d'euros constaté en 2011, l'urgence à redresser la compétitivité de nos entreprises est dans tous les esprits. Parce que le déficit commercial est le révélateur de nos difficultés industrielles, le commerce extérieur figure au rang des priorités de ce gouvernement. Et nous mettons tout en ?uvre pour aider les entreprises à exporter leurs talents à l'étranger. En 2012, il a été, je le rappelle, moindre, à 67 milliards d'euros. Mais cette focalisation sur le commerce extérieur a permis de comprendre que c'était le juge de paix de notre compétitivité. Il a désormais retrouvé toute sa place légitime dans la politique économique du gouvernement. Pour 2012, nos exportations ont contribué à 0,6 point de croissance du PIB. Et si l'on n'avait pas réduit le déficit commercial, l'économie se serait contractée sur l'année. Nous subissons la crise européenne, notre commerce avec l'Espagne et l'Italie baisse en raison du recul de la demande sur ces marchés traditionnels. On porte donc nos efforts vers les économies en croissance, non seulement avec des grands contrats, dans l'aéronautique par exemple, mais aussi avec des produits de consommation courante. Cette année, nous allons cibler comme destination pour nos exportations 47 pays parmi ceux qui soutiennent le plus la demande mondiale. Ubifrance [l'Agence française pour le développement international des entreprises] vient d'ouvrir des bureaux au Kenya et en Birmanie. Mais il n'y a pas que des émergents, on compte aussi les États-Unis et un certain nombre de pays européens.

La valeur élevée de l'euro pénalise-t-elle nos entreprises?
Que la monnaie unique s'apprécie durablement, ce n'est évidemment pas bon pour elles. Pour autant, cela ne doit pas être une excuse pour ne pas engager les réformes de compétitivité dont nous avons besoin. Toutefois, la guerre des monnaies est un risque, et le dernier sommet du G20 Finances à Moscou a clairement dit non à une telle guerre.

Avez-vous des entreprises cibles?
Il faut compter sur nos atouts. C'est ce qu'ont fait les Allemands au début des années 1990 lors de la première étape de mondialisation en pariant sur leur point fort que représentait le secteur des biens d'équipement. Aujourd'hui, la France ne doit pas rater la deuxième étape de la mondialisation marquée par l'affirmation des classes moyennes des nouvelles puissances économiques. Pour atteindre cet objectif, il faut en particulier soutenir les entreprises innovantes qui ont l'ingéniosité de se démarquer sur des marchés de niche et les entreprises de taille intermédiaire [ETI] qui ont la taille critique, les moyens humains et financiers leur permettant d'élaborer une véritable stratégie gagnante en matière d'exportations. Nous allons d'ailleurs avoir recours aux compétences de 30 développeurs à l'international à l'intérieur de la Banque publique d'investissement [BPI] pour accompagner ces entreprises.

Comment comptez-vous atteindre votre objectif d'équilibrer la balance commerciale hors énergie à la fin du quinquennat?
De nouveaux outils de financement de l'export sont désormais à la disposition des entreprises, notamment avec la BPI. 150 millions d'euros sont ainsi destinés à renforcer les fonds propres des entreprises exportatrices. Je me suis battue pour que cette banque ait un volet international. Je compte bien qu'elle soit efficace dans ce domaine! Je mise aussi beaucoup sur la capacité des régions à détecter nos futurs champions à l'export dans les territoires. Par ailleurs, j'ai identifié quatre grandes familles de produits susceptibles de conquérir les 47 pays cibles que j'ai évoqués. Concrètement, ma stratégie est horizontale et complète celle d'Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui elle est verticale, avec la structuration des filières industrielles. Nous avons les mêmes ambitions, redresser la maison France dans l'Hexagone et à l'étranger.

Le « Made in France » n'est donc pas désuet?
Comment pourrait-on le penser? La France regorge de talents. Il faut simplement que nous identifiions mieux les besoins de la demande mondiale. C'est le sens de mon action. En outre, avec le développement de la « marque France » sur laquelle planche actuellement un groupe d'experts, dont les conclusions seront connues fin mai, nous allons aner notre stratégie marketing. Il faut que le monde sache ou se souvienne que la France, ce n'est pas qu'un beau pays où l'on mange bien! Regardez nos labels de qualité!

Malgré la rigueur budgétaire, qui n'épargnera pas votre ministère?
Certes, Ubifrance devrait voir sa dotation réduite. Mais l'agence a déjà préparé son plan pour rester au moins aussi efficace. À une stratégie quantitative de vente de mètres carrés dans des salons internationaux va succéder une approche plus qualitative qui privilégie le soutien aux entreprises les plus prometteuses et l'accompagnement personnalisé dans la durée.

Les artisans représentent un tiers des exportateurs. Que comptez-vous faire pour les aider à développer l'export?
Le plan récemment présenté par Sylvia Pinel, la ministre de l'Artisanat, comporte un volet export. Mais vous avez raison, aucune entreprise ne doit être exclue du soutien public à l'export. Je serai vigilante sur ce point.

La France compte 119000 exportateurs, l'Italie 200000 et l'Allemagne 350000. Est-ce si compliqué d'exporter lorsque l'on est Français?
Ce n'est pas simple, en particulier pour les plus petites entreprises qui sont sous-dimensionnées sur le plan financier et insuffisamment portées par les grands groupes. Mais rien n'est impossible. Au regard des difficultés économiques récurrentes des pays de la zone euro et du dynamisme des États-Unis et des émergents, toutes les entreprises doivent prendre conscience que c'est leur développement qui est en jeu. Il faut qu'elles aient confiance en elles, confiance dans les institutions que sont l'État et les régions, qui sont là pour les aider à transformer l'essai à l'international.

L'une des critiques adressées à Bruxelles est que les pays européens, dont la France, pâtissent du manque de réciprocité avec nos partenaires étrangers. Comment y remédier?
Parfois, l'idée de réciprocité est difficile aussi à faire passer en Europe... Certains de nos partenaires y voient du protectionnisme déguisé. Je leur explique que le principe reste bien l'ouverture, mais avec des règles justes et équitables. La baisse des tarifs douaniers doit s'accompagner d'une levée des barrières non tarifaires. Il faut donc faire de la pédagogie. Je m'y emploie!

Commentaires 37
à écrit le 14/03/2013 à 9:16
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Il faudrait déjà que l'agence française de développement arrête de permettre aux entreprises étrangères et surtout chinoises de pouvoir soumissionner aux projets qu'elles financent, en Afrique notamment. Elle devrait promouvoir les entreprises frança...

à écrit le 14/03/2013 à 5:50
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Pour avoir vecu en ayant cree une boite dans un des BRIC.. je peux dire que Ubifrance ne sert a rien ! Et en plus c est cher et rempli de fonctionnaires qui n ont jamais travaille dans le prive ou des jeunes de 25 ans !!

à écrit le 14/03/2013 à 1:13
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Le commerce, on crache dessus ! Je suis Abraham Lincoln et je vais abolir les privilèges d?Etat. Vous enverrez à ma grand-mère le message suivant : votre contribution à la libération des hommes est inestimable. Vous êtes le sel de la Terre. Nous somm...

à écrit le 14/03/2013 à 0:40
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Faut-il sortir de l Euro de Jacques Sapir, éditions du Seuil De la Grèce à l Italie, en passant par l Irlande, le Portugal et l Espagne, la zone Euro est en feu. La Monnaie Unique censée nous protéger se révèle un piège dangereux. Tout cela avait ét...

à écrit le 14/03/2013 à 0:08
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Si l?Amérique on la veut et à bas le soviétisme, qu?on joue l?hymne qui nous a libéré ! Si Smith a écrit Richesse des Nations, le socialisme a écrit Mort des Hommes ! La liberté a décrété que les socialistes étaient les ennemis de l?homme et du progr...

à écrit le 13/03/2013 à 23:01
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Le commerce, bon sujet. Pour la vie avec les humanistes, pour la mort avec les socialistes. Il faut sarcler !

à écrit le 13/03/2013 à 22:48
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Le commerce est un maigre sujet, sommes-nous en démocratie ou bien devons-nous défendre nos idées avec des porte flingues ? En démocratie, l?homme politique rend des comptes, ce qui n?est pas le cas. En démocratie, le niveau de vie ne va pas à la bai...

à écrit le 13/03/2013 à 21:31
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Au rayon son de Carrefour ce jour, uniquement des postes de radio made in China, quel que soit le prix. Alors on fait comment si on veut acheter français ? Et c'est valable pour bien d'autres produits.

à écrit le 13/03/2013 à 17:30
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Le gouvernement est coupable de faire fermer nos usines à cause de la politique de sous compétitivité qu?il conduit. Nous sommes gouvernés par un gros bary d?individu fonctionnarisé qui n?est bon qu?à faire des papiers et à persécuter la population. ...

à écrit le 13/03/2013 à 17:19
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Nicole Bricq "Le commerce extérieur est le juge de paix de notre compétitivité" formule on ne peut plus juste. D'accord à 1000%

le 13/03/2013 à 17:42
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Pour une fois qu'un membre du gouvernement ne dis pas une connerie, il y a du progrès.

à écrit le 13/03/2013 à 17:11
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Dans l?éclatement de l?Europe, on dit que c?est la crise le responsable. On éclate de rire, pourquoi le Sud et pas le Nord ? Certains pays sont maintenus en état de sous compétitivité chronique et le bas niveau de l?innovation condamne ces pays. Nous...

à écrit le 13/03/2013 à 16:46
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Pour qui roule-t-on ? On fait des dettes que la population commence à payer et on fait tourner les entreprises allemandes. Au lieu de faire des emplois et du pouvoir d?achat on fait tout l?inverse ! C?est une aberration sur la Terre ! De toute éviden...

à écrit le 13/03/2013 à 16:38
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La compétitivité, ça nous fait mourir de rire et mourir tout court ! C?est ainsi que l?Europe du Sud plonge avec la moitié des jeunes sans travail à cause d?une bande d?idiots au gouvernement. Le laxisme et l?entrée d?économies de bas niveau techniqu...

le 13/03/2013 à 19:50
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sam, ouvrez les yeux ! La compétitivité est une loi universelle. Elle s'adresse de la même façon à toute espèce vivante...

à écrit le 13/03/2013 à 15:58
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les chiffres se sont améliorés mais la balance reste largement déficitaire, elle aussi , elle fait fort. Quelle brique !!!!!!

à écrit le 13/03/2013 à 15:42
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rien quà voir la risette de la mémé, ici présente, on peut prédire la relance de ses initiatives !

à écrit le 13/03/2013 à 15:34
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Les entrepreneurs et créateurs ne bougeront pas tant que les socialo-communistes seront au pouvoir. Compris cette fois ???

le 13/03/2013 à 16:46
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Réaction typique d'un individu, peut-être chef d'entreprise, en échec! Avant d'accuser les autres, faites votre introspection : il y a de grandes possibilités pour que vous compreniez que vos échecs ne sont imputables qu'à vous même et à votre incomp...

à écrit le 13/03/2013 à 15:21
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cette brave dame qui a chu au commerce exterieur apres avoir été virée de l'écologie , ne parle ^même pas anglais ! alors que la seule chance pour la france c'est de developper ses exportations ! comment cette dame qui n'a abcsolument aucune compéten...

le 13/03/2013 à 16:24
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Oui, c'est incroyable ! Il a fallu qu'on me le répète...

le 13/03/2013 à 20:34
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"VRP internnational avec un carnet d'adresses comme un bottin" typiquement francais comme mentalite, sans le piston rien n'est possible c'est ca? c'est tellement dur pour les entreprises francaises de se debrouiller toutes seules, qu'il leur faut une...

à écrit le 13/03/2013 à 15:19
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Mme BRICQ ressemble à un clône Pécresse, Valls ressemble à un clône GHéant Hortefeux, Ayrault est un clône de Fillon, Hollande un jumeau de Sarkozy et ainsi de suite ... le désastre après 10 d'UMP Nouveau Centre est donc en voie de continuité impertu...

à écrit le 13/03/2013 à 14:11
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Je suis gérant d'une société qui réalise 100% de son ca a l'export. J'ai récemment écrit au ministre pour lui soumettre un problème bien concret de l'export... Réponse : aucune. Je ne sais si c'est du mépris ou de l'incompétence... Mais cela ne me la...

à écrit le 13/03/2013 à 14:06
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Le déséquilibre du commerce extérieur coïncide avec la montée des revenus, principalement des salaires, qui résulte des relances successives que nous avons pratiquées pour sauver la croissance du PIB. En réalité, ce surplus d'argent s'est converti ra...

le 13/03/2013 à 15:44
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si on réduit encore le pouvoir d'achat, on bricole plus quedalle ! c'est comme 1+1 = 2 , et 0+0=, c'est bien ça = quedalle !!

à écrit le 13/03/2013 à 13:33
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Les socialos ont gardé tous les bidules machins de la Sarkologie de la Fillonnerie de la Raffarinierie de la Accoyerie etc ... il est vrai que ces machins bidules sont les officines des collectivités locales socialistes et des umpistes nouveaux centr...

à écrit le 13/03/2013 à 13:26
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a t elle déja bossé dans une entreprise dans sa vie ou elle une de ces fonctionnaires de la politique qui soigne les maux avec des mots? les entreprises francaises sont harcelées de normes, de reglementations fiscales et administatives etouffantes et...

à écrit le 13/03/2013 à 13:21
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'Et nous mettons tout en ?uvre pour aider les entreprises à exporter leurs talents à l'étranger.' nous dit Nicole Bricq. Les talents se vendent et s?exportent très bien, et, même de plus en plus de gens talentueux se relocalisent a l?étranger... don...

à écrit le 13/03/2013 à 12:50
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Les régions toutes socialistes évidemment. Toujours du baratin d'une politicienne de profession (sénat, AN, cabinets ministériels etc.) qui n'a pas la moindre idée du monde de l'entreprise. Donc on est sauvé. Misère ! Politique de bric et de broc.

à écrit le 13/03/2013 à 12:41
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pas grand chose de nouveau ...on va rajouter 30 développeurs internationaux a la BPI , diminuer le budget d'UBIFRANCE .....ce n'est pas cela qui fera que les PME seront mieux accueillies dans les Missions Economiques . Deux causes au mal francais de...

à écrit le 13/03/2013 à 12:28
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Quand les français, à l'instar des italiens et des espagnols, seront devenus tellement pauvres qu'ils ne pourront plus acheter grand chose, la balance commerciale redeviendra excédentaire. La/e ministre du commerce pourra pavoiser. Le malade sera mor...

à écrit le 13/03/2013 à 12:15
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trop tard game over madame la ministre. moi j arrete artisan depuis dix ans je jette l éponge plus de taxe plus de norme je vais dans un pays ou on me donne les meme droit et devoir que les autres .

à écrit le 13/03/2013 à 11:53
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c'est qui Nicole Briq ? Une qui avec Montebourg vient de découvrir l'eau chaude? Ou bien elle doit dire quelque chose pour justifier son salaire?

le 13/03/2013 à 12:53
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qui êtes vous pour pronocer des propos de café de commerce de facon aussi péremptoire ? Vous qui semblez intelligent, soyez donc force de proposition plutot que force de critique. On avancera alors...

le 13/03/2013 à 13:22
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et vous ? ma proposition c'est le licenciement de tous les incapables qui occupent des postes "sans savoir les justifier" au sein du gouvernement.Mme Bricq ne parle pas un seul mot d'anglais ou autres langues,comme tous les autres à part un ou deux....

le 13/03/2013 à 16:47
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