Comment réduire les coûts de production ?

Menée par les députés, la mission d'information sur les coûts de production en France a achevé ses travaux ce mercredi. Conclusion principale : le niveau élevé du coût du travail n'explique pas tout. D'autres coûts directs et indirects doivent être pris en compte. La mission formule vingt-cinq propositions pour redresser la compétitivité de l'industrie.
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Eh bien non ! Le coût du travail n?est pas le seul élément à prendre en compte lorsque l?on produit dans l?Hexagone. Des coûts directs et indirects doivent aussi être considérés. C?est la principale conclusion des trentes députés composant la mission d?information sur les coûts de production en France qui a achevé ses travaux ce mercredi après 25 réunions, 39 heures d?audition de chefs d?entreprises, de responsables patronaux et syndicaux, d?économistes. Pourtant, c?est bel et bien le coût du travail qui divise les experts et les politiques depuis que l?industrie française se fait tailler de larges croupières par sa rivale allemande.

Des coûts globalement plus élevés en France que chez ses concurrents

Ainsi, la mission constate également une durée du travail tout au long de la vie plus faible en France que dans d'autres pays, le poids important de la fiscalité tricolore pesant sur le travail et le capital mais aussi le niveau élevé de la facture énergétique « en dépit d?atouts à préserver ». Egalement relevés par les parlementaires, les coûts d?accès au financement, la faible compétitivité de la logistique ainsi que l?importance des coûts immobilier et foncier sont aussi des éléments expliquant le niveau globalement plus élevé des coûts de production en France que chez ses principaux concurrents tels l?Allemagne et l?Italie.

« L?industrie française n?a pas une spécialisation internationale sectorielle très différente de celle de l?Allemagne. Mais hormis certaines niches, elle est plutôt positionnée, à la différence de son concurrent d?Outre-Rhin, sur le milieu de gamme en matière de qualité et d?innovation. Elle a peu de facteurs différenciants et elle est de ce fait très exposée à la concurrence par les prix, alors même que ses coûts sont relativement élevés ? à l?exception du coût de l?énergie ? par rapport aux autres pays européens. (?) L?industrie française doit sortir d?une spécialisation internationale insuffisamment différenciée qui la prend dans la tenaille des industries « haut de gamme » d?un côté et des industries à « bas coûts » de l?autre. Elle ne pourra le faire qu?en montant en gamme et en travaillant sur sa structure de coûts pour dégager les marges nécessaires », expliquait notamment Louis Gallois dans son Pacte pour la compétitivité de l?industrie française dévoilé en novembre.

Une série de 25 propositions

Pour réduire l?ensemble de ces coûts, les parlementaires suggèrent vingt-cinq orientations. « Le rôle de l?Etat est éminemment important. Il doit redevenir un stratège économique, dégager une vision de long terme, être un facilitateur pour favoriser la montée en gamme de notre économie et de notre industrie en particulier », explique en préambule Daniel Goldberg, le rapporteur de la mission qui insiste sur le rôle de l?innovation pour permettre d?atteindre cet objectif. Parmi les propositions, certaines ont déjà été mises sur la table. C?est le cas notamment du regroupement de certains pôles de compétitivité dont le nombre ? 71 ? est estimé trop important. Appuyer le redressement industriel sur les PME et les ETI, sanctuariser le crédit impôt recherche (CIR) et le recentrer sur les PME, lancer un small business act à la française ? ce que le gouvernement actuel a déjà commencé - ont déjà été proposés par les experts du sujet.

Certaines idées sont plus originales. Ainsi l?orientation 16 suggère de modifier le seuil du crédit d?impôt pour la compétitivité et l?emploi (CICE) en déclarant éligibles, sous une forme à définir, les salaires compris entre 2,5 et 3,5 SMIC, « ces niveaux de salaires correspondant à des emplois facteurs de compétitivité ». En clair, il s?agit d?éviter que le CICE devienne une nouvelle trappe à bas salaires, difficilement compatible avec l?objectif de faire monter en gamme l?industrie française. C?est aussi le cas notamment de l?orientation 22 intitulée « parier sur la colocalisation pour mener une nouvelle stratégie de croissance réciproque avec le continent africain ».

Peut-on créer des champions communautaires ?

D?autres paraissent difficilement exploitables, voire pour l?instant utopiques. C?est le cas de la construction d?une réelle politique industrielle communautaire, notamment en revoyant « la politique de l?euro cher dénuée d?objectifs de croissance et d?emploi ». « Permettre l?émergence de champions communautaires susceptibles de rivaliser avec leurs concurrents internationaux en assouplissant si besoin les règles internes de la concurrence » semble également irréalisable.

 

Commentaires 24
à écrit le 21/07/2013 à 10:16
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Les coûts de production peuvent être réduits en organisant la production des sous-traitants moins chers en Europe de l'Est ou en Asie, les sous-traitants peuvent être trouvés sur www.mintub.com

à écrit le 31/03/2013 à 6:45
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La seule solution, c'est de privatiser la retraite et l'assurance maladie, comme ça, finies les charges sociales.

à écrit le 28/03/2013 à 13:02
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La seule question qui vaille d'être posée est (et je me répéterai sans cesse dans ces colonnes) : comment réduire les coûts des INTERMEDIAIRES qui polluent les coûts de production (traders, revendeurs entre autres) !

le 28/03/2013 à 14:37
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la constitution des prix dépend des circuits entre producteur et consommateur. Plus le circuit est long (plus il y a d'intermédiaires) plus le prix augmente et le système de TVA montre son coté pernicieux (les états trouvent leur intérêt dans les cir...

à écrit le 28/03/2013 à 12:49
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commençons par virer un politique sur deux, et sortons de l'euro qui nous a apporter que des dépenses et des conneries.

à écrit le 28/03/2013 à 12:39
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Petit exemple concret: Entreprise de PRODUCTION (oui oui il en existe encore!!) dans une commune dont la petite communeauté de communes vient d'intégrer une importante communeauté d'agglos, 35 salariés, vient d'avoir une nouvelle taxe à payer appelée...

à écrit le 28/03/2013 à 12:35
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Si on a pas encore compris que le francais moyen se fout royalement de la pensée collective, on aura déjà la première explication à l'impossibilité de changer quoi que ce soit. Quand en plus on voudra bien admettre que rien ne peut être décidé sans l...

à écrit le 28/03/2013 à 12:30
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Règle numéro UN pour le redressement productique : ne pas prendre les investisseur et les entrepreneurs comme bouc émissaire des problèmes de la France pour masquer l?incompétence de nos gouvernants et de nos fonctionnaires.

à écrit le 28/03/2013 à 12:02
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Des grands messes qui ne servent qu'a justifier leur fonction....en voulant donner des leçon a ceux qui crée veritablement de la richesse Que tous ces parlementaires commence par supprimer les doublons du milleeuille administratif, mais la comme hier...

à écrit le 28/03/2013 à 11:13
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Au lieu de faire un comité tartempion avec des députés incompétents, pourquoi n'a-t-on pas posé la question au Conseil économique et social, dont c'est le rôle de répondre à ce genre de question et qui est une institution d'état (grassement) payée po...

à écrit le 28/03/2013 à 10:12
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nous augmentons ausi les couts par des organismes qui ne servent à rien sinon créer des taxes exemple ,un organisme pour les cheques vacances un organisme pour les tikets restaurant etc etc

à écrit le 28/03/2013 à 10:02
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Au lieu de toujours aller voir ailleurs, histoire de mettre un peu plus de réglementation et de bazard, qu'ils s'occupent donc de leur pré-carré puisqu'ils sont majoritairement fonctionnaires nos élus nationaux, et qu'ils pensent à étudier la réducti...

à écrit le 28/03/2013 à 9:27
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C'est trés simple ... en se délocalisant le plus loin possible du fisc français....

à écrit le 28/03/2013 à 8:44
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25 propositions pour ne rien changer!!! En effet su on ne touche pas aux deux mondes privé/public et aux dépenses publiques (à ne pas confondre avec les prestations!) rien ne sera possible: alignement des régimes de retraite du pblic et des régimes s...

le 28/03/2013 à 9:33
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+1000000000

le 28/03/2013 à 10:38
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@liberal : 100% d'accord. Il faut soutenir ces mesures, quel que soit le politicien qui les propose.

à écrit le 28/03/2013 à 0:48
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Tiens, le CICE irait jusqu'à 3,5 SMIC.... soit 4900 euros bruts par mois (avec les charges patronales, cela nous fait du 7450 euros par mois à peu près). Certains prennent conscience que pour ce tarif là, dans d'autres pays, la valeur ajoutée est pl...

à écrit le 28/03/2013 à 0:11
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Les cotisations c?est les retraites. Un appel à sauver l?avenir, on baisse les retraites de 25% soit 50 milliards, on relance l?emploi et retour des retraites par le travail et l?export. Solidarité pour les jeunes

à écrit le 27/03/2013 à 22:23
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Et de rappeler que l'euro grève notre compétitivité de 30% ! 1? = 1,3 $ :-(

à écrit le 27/03/2013 à 21:12
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En tant que patron d'une PMI confronté au marché international, je peux assurer sans parti pris (ni gauche ni droite) que la position de produire en France n'est plus tenable à moyen ou à long terme. Seulement on ne déménage pas une PMI comme une Sta...

le 27/03/2013 à 21:30
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Le mal français c'est celui instillé par les notions low costs initiés par Schweitzer dans l'automobile qui a tout tiré vers le bas ... en particulier tiré vers le bas les valeurs ajoutées. La PREMièRE règle incontournable, c'est que ce sont les fort...

le 28/03/2013 à 7:30
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la réponse à ce com est une réponse unique à un problème multiple....donc simpliste.....mais confortable pour celui qui le tient !!! Le low cost est une des réponse et la montée en gamme aussi selon les secteurs. A savoir que nous avons dans les enfa...

le 28/03/2013 à 10:36
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@Plus tenable : tout à fait d'accord. Mais qu'est ce qui fait qu'à gauche ou à droite ou au milieu, les politiciens ne s'attaquent pas au problème. Chaque fois qu'un début de commencement de réforme est entrepris : retraites, flexibilité, simplifica...

le 28/03/2013 à 14:44
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votre témoignage, Plus Tenable, est tout à fait éloquent. Je suis devenu moi meme patron en 1997 à 34 ans d'une PME de 45 salariés. J'a cédé mes parts l'an passé.En proie à tout ce que vous évoquez, ainsi qu'aux emblématiques 35 Heures, je n'ai pas v...

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