En déplacement à Washington dans le cadre d'une réunion des ministres des Finances du G20, Pierre Moscovici, cité par Les Echos, a estimé à 36 milliards d'euros, le montant des capitaux français qui échappe à toute fiscalité en raison de leur placement à l'étranger. Il a toutefois jugé que ce phénomène d'évasion fiscale n'allait pas "en s'aggravant".
Il entend faire avancer le dossier de l'échange d'informations fiscales en Europe. Il a d'ailleurs fait valoir qu'un "consensus européen était en train de se forger". Il faisait ainsi référence au Conseil Ecofin informel qui s'est tenu à Dublin il y a quelques jours et qui a réuni France, Allemagne, Espagne, Italie et Grande Bretagne. Il s'agit de constituer un cadre juridique harmonisé, une imitation de la loi américaine intitulée Fatca. Il s'attend à ce que l'Autriche rejoigne le consensus qui semble se créer en Europe d'après lui.
Il a également déclaré qu'il plaiderait, à l'occasion du G20, en faveur d'un accord au niveau international pour accentuer la lutte contre la fraude fiscale sur la table, notamment à travers une procédure d'échange d'information sur le plan fiscal. "Si nous sommes capables au sein du G20 d'avancer fortement dans ces deux directions, nous aurons fait oeuvre extrêmement utile", a jugé le ministre. Emmené par les Etats-Unis, les pays riches et émergents accélèrent leur discussion sur la question du secret bancaire après l'offshore leaks qui a révélé une liste de personnalités internationales disposant de comptes ou d'intérêts financiers dans des paradis fiscaux.