Le doute plane sur un versement de 500.000 euros en faveur de Guéant

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Claude Guéant, en 2011. Copyright Reuters
Des juges s'interrogent, selon Le Canard Enchaîné paru mardi, sur le versement de plus de 500.000 euros depuis l'étranger sur un compte de Claude Guéant. L'ancien secrétaire général de l'Elysée a démenti lundi tout lien entre cet argent et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

De ?nombreux et conséquents paiements de factures en liquide?. Ainsi qu?un versement, de plus de 500.000 euros, depuis l?étranger, sur un compte. Voila ce que les enquêteurs ont découvert lors d?une perquisition en février, chez Claude Guéant, selon Le Canard Enchaîné daté de ce mardi. Le parquet de Paris enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007.

L'hebdomadaire satirique établit un lien entre ces découvertes et la décision prise le 19 avril par le parquet de Paris d'ouvrir une information judiciaire.

Vente de tableaux

De son côté, l?ancien secrétaire général de l?Elysée et ministre de l?Intérieur, Claude Guéant, justifie le demi-million d'euros reçus par une vente de tableaux en 2008. "Il n'y a strictement aucun lien avec des financements libyens et je continue à contester de façon catégorique qu'il y ait eu des financements libyens de campagne ou de personne", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre de l'Intérieur. Il a expliqué avoir cédé "un bien" acquis il y a "une vingtaine d'années", des oeuvres du peintre hollandais Andries van Eertvelt (XVIIe siècle). Il a expliqué pouvoir apporter la preuve de ces transactions: "Au moment des perquisitions j'ai dit, je l'ai fait inscrire au procès verbal, que j'avais les justificatifs." "Je trouve tout à fait anormal que des éléments qui sont couverts par le secret de l'instruction sortent ainsi avant même d'avoir pu être examinés", a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs justifié l'origine des liquidités pour acquitter des factures par des "primes de cabinet dont j'avais bénéficié au ministère de l'Intérieur quand j'y officiais". Selon lui, il s'agit de "petites sommes".

Déclarations de Ziad Takieddine

A l'origine de l'instruction ouverte le 19 avril, les déclarations de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui avait affirmé en décembre au juge Renaud van Ruymbeke détenir les preuves d'un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye.

L'information judiciaire a été ouverte pour "corruption active et passive", "trafic d'influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux", "blanchiment, complicité et recel de ces délits". Les juges Serge Tournaire et René Grouman ont été désignés. "J'imagine qu'ils vont m'entendre", a déclaré M. Guéant, "désireux de (s')expliquer là-dessus".