Présidence du Medef : grand oral et... grandes manoeuvres

Les cinq candidats à la succession de Laurence Parisot à la présidence du Medef ont passé ce 23 mai le traditionnel grand oral devant le Conseil exécutif de l'organisation patronale. Si Pierre Gattaz , PDG de Radiall, apparaît pour l'instant comme le favori, tout n'est cependant pas encore joué. Ses deux principaux rivaux, Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et Geoffroy Roux de Bézieux, président de Virgnin Mobile, devraient prochaînement former un "ticket" pour faire barrage à Pierre Gattaz. Reste à déterminer qui sera le numéro un sur ce "ticket"?
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Les cinq candidats à la succession de Laurence Parisot à la tête du Medef ont planché ce  23 mai, chacun à leur tour, devant le conseil exécutif du Medef. Un passage obligé, prévu par les statuts, à chaque élection pour la présidence de l'organisation patronale. Les cinq hommes ont eu chacun une demi-heure pour convaincre, 20 minutes d'exposé de leur profil et projets et dix minutes de questions. Il manquait trois ou quatre membres (sur 45) du conseil exécutif qui était présidé par Laurence Parisot. Selon plusieurs participants, Pierre Gattaz, président dela Société Radiall et du groupe des fédérations industrielles (GFI) et Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) sont les deux candidats qui ont le mieux réussi l'exercice. "Geoffroy [Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile] était un ton en dessous aujourd'hui", confie l'un des participants, mais je ne crois pas que cela ait vraiment fait bouger les lignes. Ce grand oral ne devrait pas avoir fait changer les intentions de vote des uns et des autres, à trois ou quatre exceptions".

C'est le 3 juin que le Conseil exécutif se prononcera officiellement en faveur de tel ou tel candidat. Puis, cet avis sera soumis à l'Assemblée générale le 3 juillet, dont les 560 membres seront alors appelés à voter..

Gattaz favori, pour l'instant

Pierre Gattaz, 53 ans, semble donc pour l'instant faire figure de favori. Il a obtenu le soutien de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM)  et celui de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), qui pèse elle aussi un poids important. Partisan d'un patronat offensif, il compte repartir en guerre contre les 35 heures en prônant la fin de toute référence à une durée légale du travail. Un thème d'ailleurs repris par les autres candidats.  "Pierre est un manager, ce n'est pas un politique" et il serait "vraiment un chef d'entreprise aux manettes", a déclaré à l'AFP un des 45 membres du Conseil exécutif, le patron du Medef Provence-Alpes-Côte d'Azur, Stéphan Brousse. "C'est ce que le Medef réclame aujourd'hui après avoir eu Laurence qui était beaucoup plus dans le politico-médiatique", a-t-il affirmé en jugeant "incontestable que Pierre Gattaz a pris une avance considérable sur ce terrain".

Patrick Bernasconi, ancien proche de Laurence Parisot, a négocié avec les syndicats nombre d'accords épineux, dont celui du 11 janvier sur le marché du travail. Lui aussi fustige la loi sur les 35 heures qu'il qualifie d'"erreur historique" et plaide pour que le temps de travail hebdomadaire soit décidé de manière conventionnelle dans les entreprises. Il se dit partisan de "l'écoute, qui passe par le dialogue" et y voit "une vraie différence" avec Pierre Gattaz.

Vers un ticket Roux de Bézieux/ Bernasconi

L'autre candidat du trio de tête, Geoffroy Roux de Bézieux, 50 ans, se dit également très attaché au dialogue social, rappelant qu'il a présidé l'Unedic. Il critique ique vivement les réformes successives des retraites en France. Il prône "l'initiative privée" et "une société du risque", s'insurge contre "l'utilisation abusive du "principe de précaution".

En fait, il est fort probable que l'on va assisté à de grandes manoeuvres. Ainsi, il faut s'attendre dans la dernière ligne droite qui précède l'élection, à ce que Patrick Bernasconi et Geoffroy Roux de Bézieux forment une sorte de "ticket" pour faire barrage à Pierre Gattaz. Mais reste à déterminer l'ordre de ce ticket. Qui sera numéro Un??? 

Reste les deux candidats moins susceptibles de succéder à Laurence Parisot,  a Thibault Lanxade, 42 ans. Patron de la PME Aqoba, et Hervé Lambel, 48 ans, patron de HLDC, société spécialisée dans le services aux entreprises et la production audiovisuelle. Avant de se retirer, ces deux là vont chèrement vendre leur soutien aux candidats encore en piste...

 

Pour en savoir plus, retrouvez les interviews des candidats à la présidence du Medef à la Tribune des Décideurs:

>> Pierre Gattaz: "le choc de simplification? Il faut faire comme Apple!"

>> Geoffroy Roux de Bézieux: "Il faut en finir avec les paradis fiscaux"
 

Commentaires 6
à écrit le 24/05/2013 à 12:07
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Le poins pire est surement Hervé Lambel mais bon ...

le 02/06/2016 à 17:01
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A quand un article comparant les conditions de travail (salaires, heures de vol) des pilotes Air France avec leur concurrents : Easyjet, Lufthansa, British Airways.???

à écrit le 24/05/2013 à 1:23
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Quelqu'un sait de quand date ce logo du Medef? Je ne me souviens plus de quand il est apparu, mais devant ces trois visages aveugles je dois dire que je ressens comme un malaise à chaque fois que je le vois.

le 24/05/2013 à 11:43
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1998, au moment de la création du Medef.

le 24/05/2013 à 13:38
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Merci pour l'info.

à écrit le 24/05/2013 à 0:30
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C'est quoi le garnd oral ? Laurence va faire des gâteries à tous :-)

à écrit le 23/05/2013 à 19:35
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Nous souhaitons vivement quelqu'un ayant les compétences de Laurence Parisot à la tête de la MEDEF qui ne s'est jamais incliné devant les demandes des syndicalistes. Qui rongent le plan social comme des termites.

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