La sanction ne s'est pas faite attendre. Le matin du 2 juillet, la ministre de l'Ecologie se plaint publiquement de la faiblesse du budget qui lui est alloué pour la gestion de son ministère, en fin d'après-midi, le couperet tombe: c'est la démission forcée. Ce qui l'a poussé au coup de gueule, c'est l'annonce de l'enveloppe budgétaire réservée à son ministère pour 2014. Le ministère de l'Ecologie est celui qui subit la plus forte baisse en proportion : - 7%.
Delphine Batho était interviewée le 2 juillet au matin par Jean-Michel Apathie sur RTL, et elle n'y est pas allée par quatre chemins. "C'est vrai que c'est un mauvais budget. Je souhaite que dans les jours qui viennent nous puissions faire la démonstration qu'effectivement la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environementale, la transition énergétique ne sont pas des variables d'ajustement", assénait-elle dès sa première prise de parole. Et poursuivait: "Certes, il y a des coupes (...) mais il doit y avoir des investissements d'avenir".
"A-t-on la capacité de passer du discours aux actes?"
Son coup de gueule ne s'est pas arrêté là, la ministre expliquant qu' "'il faudra apprécier si l'écologie est bien une priorité", posant cette question: "A-t-on la capacité de passer du discours aux actes?"
Dans l'après-midi, elle était convoquée à Matignon. Vers 18h, la décision tombe officiellement: Jean-Ayrault annonce la démission de sa ministre de l'Ecologie et son remplacement sur le champs par Philippe Martin. "Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Mme Delphine Batho et a nommé M. Philippe Martin, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie", a précisé l'Elysée dans un communiqué.
"Ce qui est important c'est d'apporter des solutions"
Durant son entretien sur RTL, le journaliste qui l'interviewait n'avait pas manqué de rebondir sur les propos de la désormais ex-ministre: "Vous avez dit qu'il y avait de la déception et du doute par rapport à l'action gouvernementale, vous pensez que le Premier ministre s'il vous entend parler comme ça il va être content ?", lui demandait-il. "Je pense qu'il entend aussi ce que disent les Français. Ce qui est important, c'est d'apporter des solutions, de répondre à l'envie de changement qu'il y a dans le pays (...) que nous devons concrétiser", avait répondu Mme Batho. La détermination de la ministre lui aura donc visiblement coûté sa place.
Voir l'interview qui a coûté sa place à Delphine Batho:
Delphine Batho : "Le budget 2014 est mauvais" par rtl-fr
