La nouvelle réforme des retraites, présentée mardi soir par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, sera sans doute dans toutes les conversations ce mardi, à l'université d'été du Medef, qui s'ouvre ce mercredi 28 août sur le campus d'HEC, à Jouy-enJosas (Yvelines). Pierre Gattaz, le président du syndicat patronal a déjà critiqué une "non-réforme" dans l'édition quotidienne du Figaro. "C'est une réforme dangereuse qui n'est pas acceptable pour nous. A vrai dire, c'est même une non-réforme: aucun problème structurel n'est résolu. Le gouvernement ne fait que taxer, taxer", a-t-il vilipendé.
Pierre Gattaz a également raillé la décision d'augmenter les cotisations salariales de 0,3 point d'ici 2017. Le gouvernement "a fait le choix de la facilité de la fiscalité. Et donc le choix du chômage. 0,1 point de cotisation en plus, c'est 5 .000 chômeurs en plus à horizon cinq ans et 10.000 à horizon dix ans", a-t-il pronostiqué.
La manifestation du 10 septembre maintenue
Une mesure également critiquée par Jean-François Roubaud, le président de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) : "On voit peu de réformes, mais une augmentation des prélèvements et une augmentation des dépenses. Une réforme, ce n'est pas ça", a-t-il souligné à l'AFP.
La CGT (Confédération générale du travail) et FO (Force ouvrière) ont, elles aussi, taclé les mesures annoncées par le Premier ministre. "La CGT n'a pas été entendue par le gouvernement, a déclaré Eric Aubin, un des membres de la direction à l'AFP. Nous avions fait des propositions de réforme de fond avec des mesures de court terme et de long terme, mais le Premier ministre a balayé d'un revers de main les propositions de la CGT". Avant d'ajouter : "Plus que jamais la manifestation du 10 septembre (...) est nécessaire pour peser sur les choix et faire en sorte que d'autres choix soient faits".
La CFDT, seule satisfaite
Interrogé sur Europe 1, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a estimé que l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans en 2035 n'incarnait pas "un signe d'espoir pour les jeunes". "Le Premier ministre a pris les chaussons de Monsieur Fillon puisqu'il prolonge ce qu'avait fait Monsieur Fillon en 2003, à une époque où il n'était pas d'accord", a-t-il raillé. Il s'est déclaré, en revanche, satisfait de voir l'augmentation de la cotisation "privilégiée" à une hausse de la CSG. Il a également reconnu que la création d'un compte pénibilité était "quelque chose que nous demandions".
Seule la direction de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) a félicité, dans un communiqué, des "mesures de justice", en particulier "la création d'un compte personnel pénibilité", qui représente pour la centrale "une évolution majeure de notre système de retraite".
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