En 2011, le niveau de vie médian s’élevait à 1.630 euros mensuels

Le niveau de vie médian a quasiment stagné en 2011, atteignant 1.630 euros mensuels selon l'Insee. Les 10% des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.530 euros annuels, alors que pour les 10% les plus aisés, il dépasse 37.450 euros. Le taux de pauvreté a augmenté, avec 8,7 millions de personnes (soit 14,3% de la population) qui vivent avec moins de 977 euros par mois.
Jean-Christophe Chanut

Ca stagne. Selon la dernière enquête « Revenus fiscaux et sociaux » de l'Insee, en 2011, le niveau de vie médian s'élevait à 19.950 euros annuels (1.630 euros par mois), soit un niveau équivalent en euros constants à celui de 2010. Sous l'effet de la crise, il avait baissé en 2010 (-0,5%), après une progression faible en 2009 (+ 0,4%). Auparavant, entre 2004 et 2008, il avait augmenté de 1,8% par an en moyenne.

Et si l'on découpe la population en 10 déciles égaux , les 10% des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.530 euros annuels, alors qu'à l'autre bout de l'échelle, les 10% les plus aisés disposent d'au moins 37.450 euros.

Pour bien comprendre de quoi il s'agit, il convient de préciser que, selon l'Insee, le niveau de vie s'entend comme le revenu disponible du ménage - revenus d'activité, retraites, indemnités de chômage, assurance-vie, PEA, livret d'épargne populaire, épargne logement, prestations sociales, etc., le tout net des principaux impôts directs - divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Ces UC correspondent aux personnes qui composent le ménage. Elle sont calculées selon une échelle qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Le niveau de vie médian partage donc la population en deux : celle qui dispose d'un niveau de vie inférieur et l'autre moitié qui a un niveau de vie supérieur.

Le niveau de vie a baissé pour la partie de la population la plus modeste

 A la différence de 2010 où pratiquement toutes les catégories de population avaient subi une baisse de leur niveau de vie (seule les 5% les plus aisé avaient progressé), en 2011, la situation s'est plutôt améliorée dans la moitié haute de la population alors qu'elle a continué de se dégrader dans la moitié basse. Ainsi, pour le 9e décile (catégorie au-dessous duquel se situent 90% des salariés), le niveau de vie a progressé de 2,1% en euros constants, plus fortement que les trois déciles qui le précèdent (de +,01 à + 0,8%). En revanche, pour les quatre premiers déciles (ceux en dessous du médian, donc), le niveau de vie a baissé en 2011 entre -0,2% et -0,8% selon le décile mais à un rythme cependant moins soutenu que les deux années précédentes.

Les inégalités se creusent

 La conséquence directe de ce phénomène, est la progression des inégalités. Entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches, l'écart de niveau de vie atteint maintenant 3,6, contre 3,5 un an plus tôt.

Selon l'Insee, cet accroissement de l'écart s'expliquerait notamment par une augmentation des disparités salariales. En 2011, les bas salaires pâtissent de la faible revalorisation du Smic horaire. De plus, la part dans le premier décile des salariés à temps partiel ou possédant un emploi à durée limitée augmente. Autre explication, pour les 10% des personnes les plus aisées, les revenus du patrimoine représentent 27% du revenu disponible en 2011. Or, le dynamisme de ces revenus cette année là a donc contribué positivement à la progression du niveau de vie de ces personnes.

 8,7 millions de personnes sous le seuil de pauvreté

 Autre point sensible, en 2011, 8,7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (qui correspond à 60% du niveau de vie médian de la population), soit 977 euros par mois. Et la moitié d'entre elles vivent même avec moins de 790 euros mensuels. Le taux de pauvreté monétaire s'élève ainsi à… 14,3% de la population, soit une hausse de 0,3% par rapport à 2010. Il atteint ainsi son plus haut niveau depuis 1997. Et encore, cette hausse est plus modérée que celles enregistrées les deux années précédentes (respectivement + 0,5% en 2009 et + 0,6% en 2010).

A noter qu'au sein de la population « pauvre », l'Insee constate quelques évolutions : le taux de pauvreté des retraités diminue sur un an, passant de 10% à 9,3%, notamment en raison de l'arrivée de retraités bénéficiant de carrières salariales plus favorables ; à l'opposé le taux de pauvreté des actifs progresse, passant de 10,2% à 10,9%, notamment, on l'a vu, en raison des faibles progressions salariales. Et, s'agissant des chômeurs, l'augmentation des durées de chômage s'accompagne automatiquement d'une hausse du nombre des demandeurs d'emploi ne percevant plus d'indemnisation. Résultat, le taux de pauvreté des chômeurs est passé en un an de 35,8% à 38,9%.

Enfin, point assez dramatique, le taux de pauvreté des jeunes ayant un emploi a augmenté, lui, de 1,4 point en 2011, à 11,5% contre + 0,5 point (8%) pour l'ensemble de la population ayant un emploi.

 

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 27
à écrit le 09/01/2014 à 16:51
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Mon commentaire s'élève sur l' articulation du commerce et aussi du pouvoir d'achat car pour certain pays qui, on dirige avec des esprits non loyale citons la République Démocratique du Congo de Matata ET Kabila le pouvoir d'achat de d'1 franc congol...

à écrit le 18/09/2013 à 10:52
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Avec un taux de dépenses publiques de 54% du PIB il est inutile de faire ce genre d'étude... L'appauvrissement général est inéluctable, la répartition des revenus ira en se détériorant...

à écrit le 16/09/2013 à 15:35
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Il y a plus de jeunes en emploi pauvres que de retraités pauvres.

le 16/09/2013 à 20:21
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@ Didier , histoire vécue : il y a 35 ans , un copain avec qui j'avais suivi les cours du soir et qui vivait chez sa grandmère , donc n'étant n'était pas chargé de famille comme je l'étais , avec un très petit salaire , a dit à sa hiérarchie : " j...

à écrit le 16/09/2013 à 15:04
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Ils ne sont pas demandeurs d'emploi, n'ont pas droit au chômage, ne demandent pas des aides, travaillent jusqu'à plus d'heures et souvent ne se rémunère pas ou très peu ... Il crée leur job, leur TPE ou sont chefs d'entreprises. Le niveau médian de c...

à écrit le 16/09/2013 à 14:43
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Pour info et rappel , le plafond de la ss est à 3086 euros !

à écrit le 16/09/2013 à 8:55
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un article qui confirme le mal , enfin je dénote que cela a été rendu sur l'année 2011 , les années suivantes ne vont guère mieux , mais quand meme les salaires ( revenus ) ou allocations demeurent a des niveaux faibles , d'un coté il faudrait une re...

à écrit le 15/09/2013 à 19:11
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"le taux de pauvreté des retraités diminue sur un an, passant de 10% à 9,3%, notamment en raison de l'arrivée de retraités bénéficiant de carrières salariales plus favorables ; à l'opposé le taux de pauvreté des actifs progresse, passant de 10,2% à 1...

à écrit le 14/09/2013 à 23:14
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Il faudrait un peu de logique de revenus: quand vous gagnez peu, quand vous avez peu de revenus, partez dans les régions où le coût de la vie est plus faible! Et cela à tous les niveaux: pourquoi s'obstiner à vouloir par exemple acheter une maison où...

à écrit le 14/09/2013 à 12:32
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chiffres 2011 ? on peut pas avoir quelque chose d'un peu plus "temps réel" ? ah oui ! c'est l'Insee, faudrait pas trop en demander...

à écrit le 13/09/2013 à 23:45
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Vous avez bien fait de préciser avant impôt. Parce qu'une tranche non négligeable de la classe moyenne, se situe au dessus du niveau de vie médian avant impôts, et au dessous après impôts. Il faudrait un jour, faire une étude, pour mesurer combien su...

à écrit le 13/09/2013 à 21:18
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Le salaire des parlementaires devrait être calculé à partir du salaire médian (par exemple pas plus de 50% de plus pour les députés & sénateurs, et pas plus du double pour les ministres ! Pour le Président, on pourrait aller jusqu'à 4 fois le salaire...

à écrit le 13/09/2013 à 19:43
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c est sur qu avec tous ses prelevement de toute sorte on seras prives de pouvoir d achat , dans les annees hollandes. mais si leconomie repart et si le chomage baisse on seras tous gagnent je pensse qu il est encore tros tot pour faire une annali...

à écrit le 13/09/2013 à 15:34
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Honte aux socialistes qui n'ont pas réduit le taux de pauvreté non négligeable car bien supérieur à 10 %. D'un autre côté quand on naturalise à tour de bras pour les municipales et qu'on temporise le droit de vote des étrangers non européens il ne pe...

à écrit le 13/09/2013 à 14:29
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La nature humaine est quand meme etrange, vous avez d un cote ceux qui gagnent beaucoup qui se plaignent (quel que soit le pays et quelque soit la pression fiscale) de payer "trop d impots" et de l autre ceux qui gagnent peu et ne peuvent que "surviv...

le 14/09/2013 à 20:03
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@ Pra(gue)matique. Si a partir de 40 K? par tête on est riche, pour peu qu'on ait fait des études sup, qu'on vive à Paris et qu'on ait des enfants, qu'on les place la journée à la crèche et que bien évidemment on paie des impôts, qu'on ne soit pas a...

le 14/09/2013 à 20:33
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Correction : c'est 1400 euros mensuel pour 60 m² et non pas 80 m²...

à écrit le 13/09/2013 à 13:56
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Le seul revenu qui compte, est le revenu net fiscal (revenus + allocations diverses&aides etc - impots, csg et autres taxes) disponible. Une étude sur ce sujet serait interessante et probablement dérangeante. Enfin, désormais avec la Garantie des Loy...

le 16/09/2013 à 20:11
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Tu es le meilleur surement socialiste et vivant au crochet de l_opposition.

à écrit le 13/09/2013 à 13:40
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Vu qu'on ne tient jamais compte de la pompe à redistribution des aides sociales qui n'entrent JAMAIS dans les revenus, cet article de l'INSEE est faux car il est incomplet.

à écrit le 13/09/2013 à 13:22
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merde pour merde voter soit marine soit Mélenchon ce ne changera rien ce sera tjrs la merde avec des socialos en moins et des umps bidons en moins vive la révolution

à écrit le 13/09/2013 à 13:07
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étude bidon et idiote car les pauvres ont honte de dire qu ils sont pauvreset les riches ont peur de dire qu ils sont riches et puis se baser sur les seuls salaires n a aucun sens il y ales allocs les primes diverses les aides au logement à l edf au ...

à écrit le 13/09/2013 à 10:45
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Article inutile ou incomplet : deux personnes disposant des mêmes revenus pouvant avoir un coût de la vie différent (différence RP/province). Un "pauvre" de Paris peut être un "riche" d'Auxerre et un milliardaire de Bamako.

le 16/09/2013 à 15:41
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Si je puis me permettre, vous avez eu tort d'utiliser les deux points au lieu d'une virgule.

à écrit le 13/09/2013 à 10:45
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L'insee devrait calculer le niveau des actifs qui partage la population en deux : celle qui dispose d'un niveau de salaire supérieur avec des heures de travail inférieur qui est les salariés du public donc la dépense et l'autre moitié qui a un niveau...

le 15/09/2013 à 19:21
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"sa caste de nabab de fonctionnaires" : C'est marrant, mais on constate que l'UMP n'est pas si virulente que ça envers les retraités de la fonction publique qui les rejoignent dans leurs délires pour louer des 3 pièces à 1200 euros à coup de défiscal...

à écrit le 13/09/2013 à 10:36
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On voit tous les ans une étude de ce genre et les conclusions sont toujours les mêmes: les plus riches sont toujours plus riches et les plus puvres toujours plus pauvres. Prenons RDV pour l'année prochaine et le constat sera toujours le même.

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