A la recherche des étudiants entrepreneurs

Mardi, Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annoncera le renforcement des Pôles entrepreneuriat étudiant. La priorité est accordée à l’innovation.
Fabien Piliu
L'entrepreneuriat, un débouché pour les étudiants de l'Enseignement supérieur ?

Les relations entre le gouvernement et les entreprises ont beau rester tendues, l'exécutif continue de miser sur l'entrepreneuriat. Et veut le montrer. Ce mardi, Geneviève Fioraso, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, se rendra à l'université de Marne-la-Vallée en Seine et Marne. Lors de ce déplacement, elle annoncera la montée en puissance du dispositif Pôle entrepreneuriat étudiant créée en 2010 par Valérie Pécresse alors à la tête de ce ministère.

Un Pôle par Communauté d'universités et d'établissements

Jusqu'ici, 23 pôles étaient recensés. Selon nos informations, la ministre souhaite porter ce nombre à 30 pour que chacune des 30 toutes nouvelles Communautés d'universités et d'établissements (CUE) puisse disposer d'une structure de ce type. Les CUE ont été créés dans le cadre de la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, adoptée définitivement par le Parlement le 9 juillet 2013. Leur objectif est de restructurer le paysage de l'enseignement supérieur et de la recherche, via des mesures qui tiennent à la gouvernance des universités ainsi que de nouveaux modes de regroupements entre établissements. 

Geneviève Fioraso ne veut simplement augmenter le nombre de ces pôles. Baptisées Pôles étudiants pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat (PEPITE),  ces structures d'accompagnement au sein des quelles seront logés des incubateurs et des accélérateurs de projets devront également favoriser l'innovation au sein des CUE.

Croiser les savoirs

L'objectif affiché de ces pôles est de favoriser l'émulation entrepreneuriale au sein des universités, de croiser les savoirs issus de différentes disciplines à l'image de ce qui se développe dans de nombreux pays, en particulier en Finlande. Née en 2010 de la fusion des universités des sciences économiques, de l'université d'art et de design et de l'université de technologie, l'université d'Aalto dans la banlieue d'Helsinki offre à ses étudiants la possibilité de devenir à la fois designer, ingénieur et chef d'entreprise.

Comment? En leur donnant la possibilité de passer facilement et simultanément d'une de ces formations à une autre, tout en mettant particulièrement l'accent sur la dimension entrepreneuriale de leur projet éducatif.

Très peu d'étudiants créent leur entreprise

Pour financer cet appel à projets sur la période 2013-2016, dont le coût est estimé à 4,6 millions d'euros sur trois ans, le budget du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche (MESR) sera mis à contribution ainsi que la Caisse des dépôts et consignations. Un appel aux fonds privé est également prévu.

Alors que les grandes écoles d'ingénieurs et de commerce proposent depuis un certain temps déjà des enseignements spécifiques sur l'entrepreneuriat à leurs étudiants, ce renforcement des pôles au sein des universités ne sera pas inutile. Actuellement, seuls 2% des 2,3 millions d'étudiants recensés par l'Insee, deviennent des chefs d'entreprises. Il participe au rapprochement entre l'école et l'entreprise annoncé par François Hollande lors des Assises de l'entrepreneuriat en avril.

Dynamiser les relations entre l'Éducation nationale et le monde économique

Vendredi, Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, et Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale ont installé le Conseil national éducation économie (CNEE) dont l'objectif est de dynamiser les relations entre l'Education nationale et le monde économique. Trois chantiers sont lancés : un programme de sensibilisation au monde économique, une carte des formations professionnelles et de l'apprentissage et enfin le décrochage scolaire des jeunes.

 "C'est une formidable avancée. Avec cette multiplication des initiatives, entreprendre deviendra bientôt un réflexe naturel pour les jeunes", se réjouit Philippe Hayat, le fondateur de 100.000 entrepreneurs, désormais à la tête de la fédération "Entrepreneurs demain". Lancée vendredi, celle-ci réunit la trentaine d'associations dont "Entreprendre pour apprendre" et "Jeunesse et entreprises", qui tentent de rapprocher l'école et l'entreprise depuis plusieurs années.

Le dispositif entrepreneur étudiant lancé mardi ?

Egalement annoncé lors des Assises, le dispositif entrepreneur-étudiant pourrait aussi être lancé ce mardi par la ministre. Il doit permettre aux étudiants qui créent une entreprise à l'issue de leurs formations de continuer à bénéficier du statut d'étudiant, pour qu'ils puissent garder leur couverture sociale étudiante, prolonger leur prêt étudiant s'ils en ont contracté un et effectuer leur stage dans leur propre entreprise.

Un des combats de Matignon

"Ce dialogue, je le disais, entre l'école et l'économie, l'école et l'entreprise est indispensable. Il est indispensable parce qu'il est aussi un des éléments de la réussite du grand chantier, qui prendra des années mais qui est une ambition nationale et collective, qui est celui de la refondation de l'école. Il est indispensable pas seulement pour l'école mais pour les jeunes, Il est indispensable pour l'économie elle-même, pour mener ce combat pour l'emploi, pour mener ce combat contre le chômage, pour mener ce combat pour la compétitivité, pour l'innovation, pour une économie réinventée, plus performante mais aussi plus exportatrice", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors de l'installation du CNEE.

Fabien Piliu
Commentaires 15
à écrit le 22/10/2013 à 17:59
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Le problème c'est que dans le contexte Politico-Economique actuel les étudiants Français porteur de projet entrepreneurial partent à l'étranger réaliser leur projet dans des pays ou les gouvernements sont plus intelligents que le notre.

à écrit le 22/10/2013 à 17:16
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Je souhaite bien du plaisir à ces étudiants-entrepreneurs lorsqu'ils verront débarquer un contrôle fiscal ou devront payer, plusieurs années après, des recalculs rétroactifs de taxes. Bienvenue en enfer...

à écrit le 22/10/2013 à 1:14
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Disparu?!

à écrit le 22/10/2013 à 1:06
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Débat permanent Une Tête bien faite à du mal à plonger dans l'inconnu. Trop de risques! Et pour les quelques inconscients qui ont ça dans la peau, Ce goût, cette folie d'entreprendre est totalement stoppée par l'image déplorable qui est faite de l...

à écrit le 22/10/2013 à 0:25
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Et alors ? Avec toutes les impositions (je ne les connais pas tous) et les taxes, quel est mon intérêt, en tant qu'étudiant de créer ma boite aujourd'hui avec cette mesurette, plutôt qu'après 2017 ?

à écrit le 21/10/2013 à 22:49
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Avec les nouvelles mesures fiscales votées aujourd'hui alors il faudrait être gravement atteint pour encore envisager de créer une entreprise ...

à écrit le 21/10/2013 à 21:30
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J'ai travaillé dans une société financière , à Paris , pour me payer mes études. C'était il y a 20 ans. Maintenant , j'ai ma société. Et il me faut avouer que je "malmène " un peu les américains.

à écrit le 21/10/2013 à 20:57
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L' enseignant de gauche marxiste forme de futurs chomeurs. Aucun rapprochement n'est possible avec le monde de l'entreprise capitaliste. La ministre devrait le savoir.

à écrit le 21/10/2013 à 20:30
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ça me fait bien marrer tous ces politicards qui vivent au crochet des entreprises. Courage les jeunes , fuyez!

à écrit le 21/10/2013 à 19:36
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C'est plutôt à la recherche du temps perdu.

à écrit le 21/10/2013 à 19:14
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http://www.challenges.fr/emploi/20120625.CHA7886/etude-quelle-formation-faire-apres-le-bac-pour-etre-sur-d-etre-au-chomage.html

à écrit le 21/10/2013 à 19:11
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hooooooo ? ça existe ????????????????

le 21/10/2013 à 19:24
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Tout existe, tout est possible en France ;)

à écrit le 21/10/2013 à 19:08
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Continuer les gadgets de Valérie Pécresse, pour Geneviève Fioraso c'est une sacré révolution ... après Hollande qui fait du Sarkozy 2... Valls qui fait du GhéantHortefeuxEstrosi ...voilà Mme Fioraso qui fait dans la Détresse ...

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