Jacques Chirac avait surpris son monde en 1997 en prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale sur le conseil de Dominique de Villepin. Cette fois, ce sont 39% des Français qui la réclament, estimant qu'un simple remaniement ne suffit pas, selon un sondage OpinionWay pour le Figaro. Leur nombre est en augmentation de 6 points.
Dissolution et remaniement au coude à coude
Mais tous les Français n'en arrivent pas à une telle extrémité. 33% d'entre eux se contenteraient en effet d'un changement d'équipe ministérielle avec à sa tête un autre Premier ministre que Jean-Marc Ayrault. 5% d'entre eux se résigneraient même à un remaniement sans changement de chef du gouvernement. Il y a donc à peu près autant de gens favorables à une dissolution qu'à un remaniement ministériel.
En revanche, seulement 22% des Français souhaitent que rien ne change. La nouveauté dans ce sondage, est donc que la part de Français qui souhaitent un changement radical dans la politique menée par le gouvernement est bien supérieure à celle de ceux qui se contentent de la politique telle qu'elle est menée actuellement.
Le mécontentement dépasse le clivage gauche droite
Cela tient au fait que les mécontents ne sont plus uniquement des électeurs de droite. Sans surprise, ces derniers sont presque unanimement favorables à une dissolution ou à un changement de Premier ministre. Mais à gauche aussi un certain ras-le-bol se fait sentir. 11% des électeurs de François Hollande au premier tour de l'élection de 2012 souhaitent une dissolution. Plus modérés, mais mécontents tout de même, 39% d'entre eux souhaitent au minimum un changement de Premier ministre.
Si la majorité à l'Assemblée nationale ne change pas, plusieurs noms ressortent de l'enquête pour succéder à Jean-Marc Ayrault. Manuel Valls est soutenu par 32% des sondés, devant Martine Aubry qui recueille 20% des soutiens. Les deux têtes d'affiche de l'actuel gouvernement, Arnaud Montebourg (3%) et Michel Sapin (2%) sont à la traine.
Une décision peu probable avant les municipales
Quoiqu'il en soit, il est très peu probable que le Président de la République prenne une décision avant les élections municipales au printemps prochain, alors qu'il est presqu'assuré de subir un échec cuisant, et qu'un changement d'équipe gouvernementale sera alors un bon moyen de se relancer. En attendant, Jean-Marc Ayrault se tient à son poste et Martine Aubry, pressentie pour lui succéder, lui a réaffirmé son soutien. En attendant des vraies décisions au printemps ?