93 milliards d'euros, c'est, pour la CGT le montant du surcoût du capital

Rejettant la notion de surcoût du travail, la CGT s'attaque au surcoût du capital qui représenterait un poids de 93 milliards d'euros pour les entreprises et les salariés. La centrale estime que la trop forte et injustifiée rémunération du capital (via les intérêts et les dividendes) entrave le développement économique.
Jean-Christophe Chanut
La CGT veut lancer une vaste campagne contre le "surcoût du capital" qui couterait 93 milliards d'euros aux entreprises et aux salariés

La CGT ne veut plus entendre parler du "coût du travail". En revanche, elle veut sensibiliser les salariés au "cout du capital". Pour ce faire, la centrale syndicale va lancer en décembre une grande campagne sur ce sujet pour mobiliser les esprits contre "la pensée unique que les gouvernements et le patronat européens mettent en œuvre dans le seul but de réduire ce qu'ils appellent le coût du travail", selon les termes de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT.

La CGT veut faire comprendre que le coût du travail n'est pas la principale raison des difficultés de l'économie française. Pour elle, "ce sont avant tout le manque d'investissements et de budgets de recherche, l'insuffisante rémunération des qualifications et la ponction financières des actionnaires" qui constituent les principaux obstacles à la croissance.

Lire aussi: "Côut du travail: les vraies raisons du problème français"

Le surcoût du capital représenterait 93 milliards d'euros

Et ce en raison "du coût du capital et de son surcoût". ce concept constitue le nouveau cheval de bataille de la CGT qui s'appuie pour ce faire sur une étude publiée par le Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé), une structure de recherches commune à l'Université Lille 1 et au CNRS, qui tend à démontrer que le " coût du capital " est surévalué en France. Selon l'étude, ce surcoût atteindrait 93 milliards d'euros qui pèsent sur les entreprises.

En effet, selon le Clersé :

" L'acquisition des biens capitaux par les entreprises se « charge » ou « se surcharge » d'un coût financier qui est déterminé par les modalités d'approvisionnement des entreprises en capitaux liquides nécessaires au financement des ces acquisitions. Ce coût qui s'ajoute au coût réel du capital est formé concrètement de revenus prélevés sur l'entreprise - les intérêts et les dividendes - qui n'ont, en dehors du risque entrepreneurial, aucune justification économique. Ils relèvent pour une bonne part d'un phénomène de pure rente dont la société dans son ensemble aurait intérêt à se libérer (…). C'est cette part dispensable de la rente financière que nous qualifions de surcoût du capital ".

En d'autres termes, pour la CGT, ce surcoût, qui trouve son origine dans la "financiarisation de l'économie ", est constituée de la part de la rente financière qui pourrait être éliminée "sans dommage pour l'accumulation du capital productif ".

C'est le besoin de financer ce surcoût de capital qui, selon la CGT, pousse les entreprises à renoncer à des projets économiques susceptibles d'entraîner un retour sur investissements inférieurs à 15%.... Pas assez rémunérateurs. Toujours pour la CGT, c'est encore pour cette raison qu'un salarié " consacre maintenant 45 journées de travail à l'actionnaire, contre 12 jours en 1981".

Créer un indice du coût du capital

La centrale de Thierry Lepaon veut donc que le gouvernement prenne le coût du capital en considération. Constatant qu'il existe bien un indice du coût du travail, elle propose que soit mis en place un groupe de travail, sous l'égide du Conseil national de l'information statistiques (Cnis), pour élaborer "un indice du coût du capital, permettant de définir l'impact de la financiarisation sur le développement des entreprises, de l'emploi, des salaires, de la protection sociale et des services publics".

Thierry Lepaon réitère également sa demande au Président de la République d'organiser un débat contradictoire sur la répartition des richesses créées par le travail pour déterminer " quelle part va à la rémunération du travail, quelle part va à l'investissement, quelle part va à la rémunération du capital, quelle part va au financement des politiques d'intérêt général via l'impôt".

La CGT a donc trouvé son nouveau mantra. Elle veut même organiser une vaste journée d'action - qu'elle espère intersyndicale - sur ce sujet début 2014. Mais elle a conscience que, d'ici là, il faudra faire œuvre de pédagogie auprès des salariés pour expliquer le problème.  

 

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 30
à écrit le 19/11/2013 à 11:44
Signaler
D'abord, merci à la Tribune de publier cet article. C'est réellement nouveau dans le monde médiatique uniforme et terne. La CGT reste encore l'une des seules organisations qui prenne clairement et explicitement le point de vue des Travailleurs salar...

à écrit le 19/11/2013 à 11:42
Signaler
D'abord, merci à la Tribune de publier cet article. C'est réellement nouveau dans le monde médiatique uniforme et terne. La CGT reste encore l'une des seules organisations qui prenne clairement et explicitement le point de vue des Travailleurs salar...

à écrit le 19/11/2013 à 9:40
Signaler
.quelle différence y a -t-il entre la C.G.T. et le cancer ? le cancer lui au moins il évolue. ('Coluche) Je trouve scandaleux que l'on puisse donner la parole à un syndicat à l'idéologie aussi stupide. Sans capital pas d'entreprise donc pas de trav...

le 24/11/2013 à 15:26
Signaler
atteind du cancer du cerveau?

à écrit le 19/11/2013 à 6:58
Signaler
que je sache en France et ailleurs es dividendes dépassent rarement 2% et e risque en capital est important Eurotunnel Bull et tous les autres rajoutez a cela la fiscalité quel intérêt d' être actionnaire

le 19/11/2013 à 12:11
Signaler
rendement de 2% par rapport au prix d'achat de l'action.... Si les actionnaire veulent surpayer le prix des actions, c'est leur problème. Le rendement qu'il faut regarder c'est le poid de la redistribution des dividendes sur le benefice d'exploitatio...

à écrit le 19/11/2013 à 0:02
Signaler
Désolé, mais quand on voit le niveau de bêtises de certains commentaires qui ne veulent même pas essayer de savoir si ce qu'affirme la CGT est vraie ou pas, on comprend pourquoi notre pays ne va pas bien. On comprend que ce n'est pas une question d...

à écrit le 18/11/2013 à 22:06
Signaler
Dommage que ces informations de bon sens doivent venir de la CGT. En revanche, il est amusant, ou plutôt étonnant, de voir certains s’élever contre cet état de fait. À en lire certains, il est normal que le capital coûte cher, alors que celui qui le...

le 18/11/2013 à 23:18
Signaler
Le travailleur a encore la liberté de créer sa propre entreprise si sa situation ne lui convient pas. Le capital pour lequel il travaillera sera la sien, et il sera libre de le faire travailler comme il l'entend. Mais c'est vrai que vu combien les en...

le 18/11/2013 à 23:35
Signaler
Et les syndicalistes, payés par les entreprises et les ministères, détachés à temps complet auprès de leur syndicat, ils font quoi comme production par rapport aux rentiers ? Apparemment Bercy cherche quelques milliards. Ca tombe bien. On pourrait c...

le 19/11/2013 à 0:41
Signaler
Vu que ça rapporte tant que ça, il est aussi possible à tout le monde de devenir actionnaire également ...

le 19/11/2013 à 10:29
Signaler
le rentier, le branleur, en macro économie s'appellent l’épargnant....bizarrement, évaluer le surcout éventuel du capital n'est pas idiot. mais n'a pas d’intérêt pratique . Car : 90% des entreprises sont des TPe, ou presque : surcout du capital : 0...

le 24/11/2013 à 15:32
Signaler
Serpa nous dit :"90% des entreprises sont des TPe, ou presque : surcoût du capital : 0. Que de toutes façons, entre une entreprise " Re-lire ou lire le chapitre 4 de l'étude de l'université de Lille, ou un lien ( une demonstration) entre les entre...

à écrit le 18/11/2013 à 20:52
Signaler
Dommage de publier un article avec des fautes de frappe et d'orthographe. ...la relecture n'est pas une perte de temps

à écrit le 18/11/2013 à 19:53
Signaler
Vive le néo-soviétisme !

à écrit le 18/11/2013 à 19:43
Signaler
On devrait commencer par un indice du coût du syndicalisme en France... Parce que entre le coût d'opportunités d'investissements qui ne se réalisent pas en France à cause de ces gens, et le surcoût du capital induit par le syndicalisme version fran...

à écrit le 18/11/2013 à 19:29
Signaler
Les dernieres pays communistes dans le monde: Korea de Nord Cuba (en retour) et.... la France

le 18/11/2013 à 19:49
Signaler
sans la cgt,vous ne seriez plus soigné gratuitement,vous travailleriez pour moins que le smic,et vous n'auriez plus de rtt ou le temps de poster sur la tribune a 19h passé,vous seriez encore au travail!

le 18/11/2013 à 19:54
Signaler
N'importe quoi.

le 18/11/2013 à 23:09
Signaler
Merci à la CGT d'avoir apporté le progrès social au monde entier, la solidarité généralisée, l'amour du prochain, le respect des personnes, la hauteur de vue, la concertation respectueuse, et le béri-béri !

le 19/11/2013 à 14:02
Signaler
Pilleurs de caisses !!!! maladie/ retraite/ handicaps etc, etc ............................. HONTE A VOUS !!!!!!!!

le 19/11/2013 à 15:00
Signaler
Poursuivons la liste de notre ami retraité CGT... par exemple... Sans la CGT... Marseille aurait un port de premier rang européen...

à écrit le 18/11/2013 à 19:15
Signaler
Sans cout du capital alors pas de capital et sans capital pas d'entreprise ... Aucun actionnaire, dit actif, ne va accepter de prendre des risques pour recevoir 3% de rendement ... Sinon, quand ca se passe mal alors il lui faut espérer beaucoup de fo...

à écrit le 18/11/2013 à 19:15
Signaler
Sans cout du capital alors pas de capital et sans capital pas d'entreprise ... Aucun actionnaire, dit actif, ne va accepter de prendre des risques pour recevoir 3% de rendement ... Sinon, quand ca se passe mal alors il lui faut espérer beaucoup de fo...

à écrit le 18/11/2013 à 19:03
Signaler
Un investisseur apporte son capital en achetant une part de la société, il prend un risque pour cela. Cet apport en capital permettra de développer l'entreprise et d'engager du personnel. La CGT qui n'a semble-t-il pas compris cela, estime que ce r...

le 18/11/2013 à 22:12
Signaler
Et qui va travailler pour des prunes ? Heureusement pour vous, la liberté que vous prônez n’est qu’à sens unique et ne concerne que les sangsue de rentiers. Ceux qui travaillent, c’est à dire les seuls qui créent vraiment de la richesse, eux, sont...

à écrit le 18/11/2013 à 18:54
Signaler
au fait, au comité de l EDF, ils sont tellement nombreux, que le Comité, à lui même un comité d'Entreprise.... Comprenne qui pourra

à écrit le 18/11/2013 à 18:49
Signaler
Surcout !!!!!! Une idée d'économie pour la CGT. Que le calcul des Fonds du Comité d'Entreprise de EDF se fasse sur la masse salariale..comme toutes les entreprises en France ...et non sur le chiffre d'Affaire de l'EDF. Ainsi,sans doute le prix de l...

à écrit le 18/11/2013 à 18:26
Signaler
pour faire baisser le cout du capital, il faudrait commencer par leur confisquer leurs chateaux, le 1% CE et les 30 milliards annuels de la formation

le 18/11/2013 à 18:33
Signaler
Et quel est le surcoût de la CGT ? et des copains du PC ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.