Téléphones, voitures, box, électroménager... Puisque tous les objets du quotidien deviennent intelligents, pourquoi pas la ville ? En vogue depuis quelques années, le concept de smart city devient un enjeu essentiel, à la fois pour les pays développés et pour les puissances émergentes.
« La smart city est une ville dont les infrastructures durables et interconnectées améliorent le confort de vie des citoyens », explique Alain Renk, architecte et urbaniste à Montreuil.
De New York à Shanghai, en passant par Dubaï, Amsterdam ou Lyon, les experts de la ville sont unanimes. Dans un contexte de concurrence acharnée entre les territoires, la ville de demain devra savoir optimiser ses dépenses, se préoccuper de la cohésion sociale, fournir les informations et les services adaptés à sa population (numérique, sécurité, santé...), proposer un système de transports à la fois efficace et respectueux de l'environnement... et lier tous ces paramètres les uns avec les autres.
« Il faut penser les villes comme des organismes vivants. Des systèmes artéro-veineux de réseaux et de flux qu'il faut connecter entre eux », écrivait début décembre Julien Damon, sociologue et professeur associé à Sciences Po.
Un travail difficile et de longue haleine
Certains pays créent de toutes pièces des villes intelligentes, à l'image des Émirats arabes unis (Masdar, construite en plein désert, sera achevée à l'horizon 2025) et de la Corée du Sud (Songdo, quartier d'affaires bâti sur un terrain gagné sur la mer jaune). Le plus souvent, il s'agit plutôt de rendre les villes « smart » via une redéfinition de l'existant. En France, la transition se réalise en douceur. Près de 1200 projets dans 200 villes ont été lancés ces dernières années.
Selon un classement réalisé fin 2013 par la société m2ocity, Lyon, Lille et Nantes sont les cités les plus « smart » de l'Hexagone, mais aucune ne maîtrise toutes les dimensions d'une ville intelligente. Car la smart city à la française repose essentiellement sur la rencontre du numérique et de l'énergie. Avec le retour en grâce du tramway qui se poursuivra en 2014 (Strasbourg, Grenoble, Besançon, Toulouse...) tandis que les voies vertes et systèmes de partage d'autos et de vélos se multiplient.
D'autres cités se montrent plus innovantes, à l'image d'Issy-les-Moulineaux, 4e du classement m20city. Son maire, André Santini (UDI), a inauguré en 2013 le premier réseau d'énergie intelligent à l'échelle d'un quartier, avec notamment un éclairage adapté au nombre de personnes dans la rue. D'autres projets de ce genre devraient être annoncés pendant la campagne pour les élections municipales. Car les maires élus en 2014 n'auront pas d'autre choix que l'intelligence s'ils veulent offrir un avenir à leur ville.
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