Charges sociales, social-démocratie, vie privée… le grand oral de Hollande résumé

François Hollande a détaillé son pacte de responsabilité, défendu une politique de soutien de l’offre et balayé les questions personnelles lors de sa troisième conférence de presse . Voici un condensé de ses principales annonces.
François Hollande prévoit la suppression des cotisations familiales d'ici 2017

Vous avez raté le troisième grand oral de François Hollande ? La Tribune en résume les principaux points. Le chef de l'Etat s'est exprimé pendant près de trois heures. En matière économique, il a donné quelques détails, surtout de calendrier, sur son "pacte de responsabilité". Voici ce que l'on pouvait retenir de cette troisième conférence de presse semestrielle.

  • Fin des cotisations familiales

"Nous n'avons pas encore gagné la bataille pour l'emploi", constate François Hollande en guise d'introduction. "La France doit impérativement retrouver de la force économique, or elle en a perdu ces dix dernières années", ajoute-t-il. Il détaille ensuite le "pacte de responsabilité" annoncé lors de ses vœux du 31 décembre. Celui-ci sera officiellement lancé le 21 janvier et comporte quatre chantiers. Principale annonce : la fin des cotisations familiales dues par les entreprises et qui représentent environ "30 milliards d'euros".  Il n'en donne cependant pas la modalité, laissant libre champ à une éventuelle suppression du Crédit d'impôt compétitivité et emploi qui doit d'ailleurs être inclus dans les autres allègements de cotisation à partir de 2016.

Justifiant cette mesure par la nécessité "d'agir sur l'offre" pour retrouver la croissance et lutter contre le chômage - "nous n'avons pas encore gagné la bataille pour l'emploi", reconnaît-il - , il ajoute : "ce n'est pas contradictoire avec la demande."

 Un peu plus tard, lors des questions des journalistes, il lance : "pourquoi les entreprises paieraient la politique familiale?"Il souligne également que l'effort sera surtout porté sur les PME.

Ce pacte comportera également une remise à plat plus large des prélèvements ainsi qu'un "choc de simplification", déjà annoncés par quelques semaines plus tôt.

  • Pas d'augmentation des impôts pour les ménages

Comment financer les allègements de charges pour les entreprises? Pas en augmentant les impôts des ménages, affirme l'hôte de l'Elysée. "C'est le troc qu'on m'avait proposé", glisse-t-il. "Pour que ça ne se passe pas, il faut faire des économique", en conclue-t-il

  • Calendrier

Avant la fin du mois de janvier, "les assises de la fiscalité seront mises en place par Jean-Marc Ayrault", indique le président. Un rapport est attendu avant fin février puis "un deuxième train de mesures de simplification" doit intervenir en avril avant une "conclusion" lors de la conférence sociale du printemps. 

  • La contrepartie pour les entreprises

 Les cotisations patronales doivent être supprimées d'ici 2017 prévoit le chef de l'Etat. à partir de 2016, les entreprises devront décider si elles souhaitent poursuivre avec le CICE auquel s'ajouterait un nouvel allègement de cotisations patronales ou mixer les deux en une baisse générale de charge équivalente à environ 30 milliards d'euros.

Le quatrième point du pacte de responsabilité concerne l'emploi. En contrepartie des allègements de charge, les entreprises doivent s'engager à embaucher. Un "observatoire de la responsabilité sera mis en place" auxquels les parlementaires seront associés. Le gouvernement engagera sa responsabilité devant l'Assemblée, sur ce pacte, précise le chef de l'exécutif. 

  • Les réformes structurelles : collectivité

 François Hollande entend "proposer des réformes structurelles", notamment pour les collectivités territoriales. "Les régions se verront confier de nouvelles responsabilités", affirme-t-il. Il ajoute prévoir un "conseil stratégique de la dépense publique" qui se réunira chaque mois

  • Social-démocrate

François Hollande défend ses positions politiques: "c'est parce que nous auront une offre plus compétitive que nous aurons plus d'emploi." 

Peu après, il lance: "suis-je un social démocrate? Oui : c'est le sens du contrat de responsabilité (...) je suis social-démocrate mais pas gagné par le libéralisme". 

Sur ses idées politiques, François Hollande enfonce le clou au moment des réponses aux questions des journalistes:"Social je le suis, réformiste, réaliste, mais surtout patriote".  A une question sur son positionnement il réplique: "ceux qui n'ont pas encore compris que je suis Social-Démocrate peuvent encore me poser une question".

  • Les jeunes

A propos de la jeunesse, particulièrement confrontée au chômage en France, le chef de l'Etat annonce  50 000 nouveaux emplois d'avenir en 2014. 

La situation des jeunes en France est l'occasion un peu plus tard pour François Hollande d'employer une nouvelle anaphore. Quelques années après le "Moi, président" utilisé lors du débat contre Nicolas Sarkozy, il répète "quand on a 25 ans" au début d'une réponse à une question sur les jeunes qui quittent la France: 

"Quand on a 25 ans on veut être capable de s'installer de travailler, Quand on a 25 ans c'est insupportable d'attendre encore un emploi durable (...) Quand on a 25 ans en plus et qu'on est discriminé (...) alors c'est vrai qu'il y a des risques de révolte. 

  • Un plan pour l'éducation "d'une ampleur inédite"

Au Conseil des ministres du 15 janvier, Vincent Peillon doit présenter un projet de loi visant notamment à rendre les zones prioritaires "plus attractives" pour les enseignants notamment avec des incitations salariales. Ce programme doit être d'une "ampleur inédite", affirme le président. 

  • L'Europe

 "Faire l'Europe, ce n'est pas défaire la France. C'est en renforçant l'Europe que l'on renforcera la France", argue François Hollande. Il formule trois propositions pour se rapprocher notamment de l'Allemagne. Il se prononce pour "une convergence France Allemagne en matière sociale" puis pour la création d'une grande "entreprise franco-allemande pour la transition énergétique", sur le modèle d'Airbus, dont il se dit "très fier des résultats".

Enfin, il évoque une défense européenne."Je souhaite qu'il y ait un couple franco-allemand pour une responsabilité commune pour la paix et la sécurité dans le monde", déclare-t-il. 

  • Les échéances électorales

Les deux grandes échéances électorales de l'année - municipales et européennes - sont évoquées.

A propos des premières, le président de la République en profite pour rebondir sur son intention de réformer les collectivités territoriales en amplifiant leur réorganisation."Les dotations des collectivités devront être modulées selon [leur] intégration", pointe-t-il.

Ensuite, concernant les élections européennes, il dit s'inquiéter de la montée des extrémismes. Il évoque des "égoïsmes" qu'il rencontrerait parfois lors des débats avec ses partenaires européens quand, "à la table du conseil européen, chacun vient pour y chercher ce qu'il peut obtenir." Il promet : "L'idée de l'Europe, je ne la laisserai pas se diluer,se disloquer, se défaire."

  • L'embarrassante "affaire" Gayet… 

Aux questions liées  à sa relation supposée avec l'actrice Julie Gayet révélée par Closer et à son couple avec Valérie Trierweiler, François Hollande a systématiquement répondu en défendant son droit au respect de la vie privée.

 La première question, sans surprise, a d'ailleurs porté sur la vie privée du président. Elle est posée par le correspondant spécialisé dans la Défense au Figaro, Alain Berluet, qui demande si Valérie Trierweiler est toujours "Première dame" en France.

"Chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves, c'est notre cas. J'ai un principe : les affaires privées se traitent en privé", balaye-t-il. Il évoque tout de même un moment "douloureux" et précise qu'il clarifierait la situation avant sa visite aux Etats-Unis le 11 février. 

Le président affirme toutefois que sa sécurité personnelle n'est pas en danger en réponse à une question sur les propos tenus par le député UMP Christian Jacob dans l'hémicycle du palais Bourbon un peu plus tôt dans la journée. Il a par ailleurs dit souhaité que les moyens accordé au conjoint du chef de l'Etat devaient être "connus, publiés".

Commentaires 5
à écrit le 15/01/2014 à 14:57
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il oublie un chapitre DEMISSION

à écrit le 15/01/2014 à 11:10
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résumé en un mot : ENFUMAGE

à écrit le 15/01/2014 à 9:47
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Patriote ? François Hollande patriote ? On a pas le même dictionnaire...

à écrit le 15/01/2014 à 9:12
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Les Français veulent des réformes maintenant, pas dans trois ans. Annonces inconsistantes, quand tu nous tiens. A croire qu'il en a déjà marre de son poste d'ouvreur de portes ouvertes.

à écrit le 14/01/2014 à 20:13
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Et une quenelle, une ...

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