LIVE Pacte de responsabilité : "C'est à votre bon cœur messieurs dames ! "

Toute la journée, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reçoit les partenaires sociaux pour entamer les négociations sur le "pacte de responsabilité". Au menu, le sort réservé au crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), les nouveaux allègements de cotisations patronales, la questions des contreparties demandées.
Les négociations, qui ont débuté ce lundi à Matignon, devraient se prolonger jusqu'à jeudi.

L'élaboration du "Pacte de responsabilité" cher à François Hollande va entrer dans sa phase active. Ce lundi, comme prévu, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reçoit en effet successivement l'ensemble des organisations patronales et syndicales afin de recueillir leurs propositions… et écouter leurs doléances.

     >> Lire : Pacte de responsabilité: que vont dire patronat et syndicats à Matignon?

Les délégations se succèdent toute la journée chez Jean-Marc Ayrault, selon l'orde publié par le compte Twitter de Matignon dans la matinée :

 

10h47: "Aucune contrepartie", dit la CGT

"Le Premier ministre n'entre pas encore dans les détails" du pacte, selon Thierry Le Paon, secrétaire général de la CGT.

"Il apparaît toutefois qu'aucune contrepartie n'est aujourd'hui inscrite entre le président de la République et le Medef pour justifier les 30 milliards d'euros d'aides aux entreprises", a regretté M. Le Paon, rappelant que "dans notre pays, nous en sommes arrivés à 230 milliards d'aides aux entreprises sans que l'on puisse en mesurer l'efficacité".

12h21: FO "ne croit pas" à ce pacte de responsabilité

Son homologue de Force ouvrière (FO), a lui reconnu qu'il "ne croyait pas" à ce Pacte de responsabilité. Selon Jean-Claude Mailly, "les contreparties en termes d'emplois ne sont possibles que sur des aides ciblées, ce n'est pas possible sur des mesures générales". "Personne ne peut obliger les entreprises à embaucher", a-t-il fait valoir, évoquant un "marché de dupes" et regrettant l'"influence" du Medef sur François Hollande et le gouvernement.

La CFTC prête "à s'engager"

Le numéro un de la CFTC, Philippe Louis, s'est dit prêt à "s'engager" dans ce pacte. Mais il a marqué un "profond désaccord quant à la suppression des allocations familiales". "On part du principe que les entreprises ont une responsabilité sociale, qui doit s'exprimer auprès des familles", a justifié M. Louis.

Le pacte, annoncé le 31 décembre par le chef de l'Etat, prévoit la suppression des cotisations familiales patronales, soit environ 30 milliards d'euros d'ici 2017. Cette somme comprend les montants consacrés au Crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui doit dès l'an prochain représenter 20 milliards d'euros.

Cette suppression des cotisations ne sera pas compensée par un transfert sur les ménages, a promis M. Hollande, mais par des économies, qui doivent atteindre au moins 50 milliards d'euros d'ici la fin du quinquennat.

14h00: Le Medef reste plus d'une heure dans le bureau de Jean-Marc Ayrault

Le président du Medef, Pierre Gattaz, est resté plus d'une heure dans le bureau du Premier ministre. Il s'est montré dubitatif à sa sortie sur l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies fixé par le gouvernement d'ici la fin du quinquennat. "La clé de voute de tout le dispositif, ce sont les dépenses publiques, nous n'avons pas été rassurés ce matin sur l'enjeu, le niveau de la baisse de dépenses publiques", a déclaré M. Gattaz.

Il a estimé à environ 60 milliards d'euros le montant des baisses d'impôts et de charges d'ici 2017 qui sont selon lui nécessaires pour "désasphyxier" l'économie française. Le dirigeant patronal s'est bien gardé d'évoquer des contreparties à une baisse du coût du travail :

N'attendons pas des mesures "presse-bouton" pour créer de l'emploi demain matin, ce sera une conséquence de la confiance restaurée.

16h43: "C'est le jeu de la surenchère, c'est "à votre bon cœur, messieurs dames"", dit la CFE-CGC

Reçue dans l'après-midi, Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC, a dénoncé le "jeu de la surenchère" auquel se prête le Medef qui réclame 60 milliards d'euros de prélèvements en moins, le double de ce que propose le gouvernement. "C'est le jeu de la surenchère, c'est "à votre bon cœur, messieurs dames"", a réagi la présidente de la CFE-CGC à propos de cette demande du Medef. "Dans un contexte de crise, il faut être sérieux".

"Maintenant que les allègements de charges sont au rendez-vous, au patronat de prendre ses responsabilités", a prévenu Mme Couvert, qui veut des embauches en CDI et non des stages ou des CDD.

"Si nous saluons l'initiative du président de la République, avec un discours beaucoup plus offensif, aujourd'hui nous étions encore dans le flou en matière de contreparties sur l'emploi et le pouvoir d'achat", a également regretté Mme Couvert, qui indique avoir "demandé au gouvernement en matière d'emploi de négocier directement avec les entreprises".

18h20: L'UPA promet "des dizaines de milliers d'emplois"

L'UPA (artisans) a elle promis de "sauvegarder et créer des dizaines de milliers d'emplois" à condition que ces entreprises bénéficient d'une baisse du coût du travail dès 2014.

18h42: CGT et Medef réagissent à la publication des chiffres du chômage

Le gouvernement a annoncé les chiffres du chômage en marge des négociations sur le pacte de responsabilité. Avec une hausse de 0,3% du nombre des demandeurs d'emploi en décembre, la courbe du chômage ne s'est pas inversée. Mais le ministre du Travail pourra trouver une consolation dans le net ralentissement de la hausse: 177.800 chômeurs de plus (catégorie "A") en 2013 contre 283.000 supplémentaires en 2012.

>> Lire : C'est raté, la courbe du chômage ne s'est pas inversée en 2013... mais elle a freiné!

CGT et Medef ont réagi en mettant ces chiffres en parallèle du pacte de responsabilité. Pour le syndicat de travailleurs, les chiffres de décembre "confirment que les politiques d'emploi menées ces derniers mois ne sont pas de nature à changer la donne". Pour améliorer la situation de l'emploi, poursuit le communiqué, "nous ne pourrons compter sur le pacte de responsabilité qui ne fera l'objet d'aucun engagement du patronat sur le nombre d'emplois créés en contrepartie".

De son côté, l'organisation patronale a fait part de son regret de constater "qu'aucune inversion durable ne semble enclenchée". "La bataille pour la création d'emplois doit donc devenir la priorité de notre pays, mais elle demande des réformes d'ampleur d'une part et de la confiance d'autre part."

Commentaire 1
à écrit le 27/01/2014 à 15:51
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Quelle mascarade, résultat 30 milliards au moins vont être pompés dans la poche des classes moyennes et des retraités. Pour un résultat nul, produire, embaucher oui, mais pour vendre à qui? les français n'ont plus de pouvoir d"achats.

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