"Nous ne nous reconnaissons pas dans le discours qui tend à faire de la baisse des charges et du coût du travail la condition d'un retour de la croissance", expliquent les membres de Maintenant la Gauche et d'"Un Monde d'avance", deux courants appartenant au Parti socialiste.
Emmenés notamment par Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, ces réfractaires socialistes à la politique gouvernementale de baisse des charges en échange de promesses d'embauche fustigent l'exercice solitaire du pouvoir par François Hollande. "Tout ne peut pas procéder d'un seul homme", expliquent ses représentants de la gauche du parti dans une tribune (voir ci-dessous).
Contreparties "floues"
Représentant environ un tiers des élus aux instances nationales du Parti socialiste, cette union du courant UMA de Benoît Hamon, de "Maintenant la gauche" et de quelques représentants de la "motion 4" du congrès socialiste de Toulouse, appelle la majorité à une "réaction".
Adeptes de la relance par des aides ciblées aux secteurs industriels et "une réorientation des bénéfices de la rente vers l'investissement productif", les signataires de la tribune intitulée "Il n'y a pas qu'une seule politique possible" jugent les propositions "déséquilibrées", les contreparties "floues" :
Il faudra plus qu'un "observatoire" pour imposer amélioration des conditions de travail, discussion sur les salaires, partage du travail ou multiplication des embauches.
"François Hollande a mis fin à la synthèse"
Au journal Le Monde, le député Pouria Amirshahi, signataire du texte, explique :
On entre dans une période nouvelle. François Hollande a mis fin à la synthèse avec son tournant social-libéral imposé sans discussion. Nous décidons donc de nous regrouper au-delà des chapelles et des courants du PS pour tracer une alternative à la politique et à la stratégie de l'exécutif.
Les signataires du texte appellent enfin à un "rassemblement de la gauche", avec le Parti communiste et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, qualifié d'"ardente obligation".
>> La tribune en PDF, diffusée vers midi sur le site internet du courant "Un Monde d'avance" :