Affaire Tapie : confrontation périlleuse entre Christine Lagarde et Stéphane Richard

Les juges veulent comprendre les rôles des protagonistes impliqués dans l'arbitrage qui a permis le versement de quelque 400 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008. Les versions de l'ancienne ministre des Finances et de l'actuel patron d'Orange se contredisent.
L'ancienne ministre des Finances a été placée fin mai 2013 sous le statut de témoin assisté dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage en faveur de l'homme d'affaire.

La confrontation s'annonce délicate. Mercredi l'ancienne ministre des Finances et actuelle directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde est confrontée à son ancien directeur de cabinet, Stéphane Richard, actuellement PDG du groupe Orange, dans l'affaire de l'arbitrage controversé en faveur de Bernard Tapie. C'est sa troisième audition à la Cour de justice de la République (CJR) depuis le début de l'enquête.

Possible mise en examen de Lagarde

Dans le cadre de cette affaire, la directrice générale du FMI, qui a choisi l'arbitrage privé pour solder le litige opposant l'homme d'affaires Bernard Tapie au Crédit lyonnais lorsqu'elle était ministre des Finances, a été placée fin mai 2013 sous le statut de témoin assisté, un statut intermédiaire entre le témoignage classique et la mise en examen.

Stéphane Richard a quant à lui été mis en examen pour escroquerie en bande organisée, au même titre que Bernard Tapie et trois autres protagonistes impliqué dans l'arbitrage contesté. Une "différence de traitement" que le patron d'Orange "n'a jamais compris", selon son entourage.

Les juges de la CJR, seule juridiction habilitée à juger les anciens ministres, pourraient décider, à l'issue de cette confrontation qui durera "probablement" toute la journée, de changer le statut de la directrice du FMI, souligne une source judiciaire.

Versions contradictoires

Au coeur des interrogations, la "griffe", cette signature pré-imprimée qui permet de signer un document au nom du ministre, y compris pendant son absence. Les juges s'intéressent notamment à une lettre datée du 23 octobre 2007, une des seules instructions écrites de Christine Lagarde figurant au dossier, et signée avec de cette fameuse "griffe".

Selon Le Monde, la directrice du FMI aurait accusé devant les juges Stéphane Richard d'avoir utilisé la griffe en son absence. Mais devant les parlementaires en 2008, la ministre avait confirmé "avoir donné des instructions" pour soutenir "la décision du CDR (la structure chargée de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais) d'aller en arbitrage" et assumé "la responsabilité des instructions écrites". Elle avait entre autres évoqué cette lettre du 23 octobre.

Stéphane Richard a de son côté déclaré que sa ministre de tutelle avait été "en permanence informée de toutes les évolutions de ce dossier" et que "le choix de l'arbitrage a été partagé à tous les niveaux de l'État".

La confrontation se tient une semaine avant un conseil d'administration d'Orange crucial pour le PDG qui brigue un nouveau mandat. C'est la première fois, depuis sa mise en examen, qu'il se retrouve confrontée à son ancienne ministre.

Commentaires 11
à écrit le 20/03/2014 à 9:50
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Je suis sidéré de voir comment les 285 Millions décidés par le tribunal arbitral se sont transformés en 400 millions dans les médias ... .

à écrit le 20/03/2014 à 9:48
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Bonjour, Il y a quelque chose qui m'interpelle dans cette histoire : La personne qui a été flouée sur la vente d'Adidas par le LCL reste Bernard Tapie. La LCL s'est revendue à elle même Adidas au prix le plus bas et l'a ensuite revendu une fortune. ...

à écrit le 20/03/2014 à 8:18
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personne n'a rien fait, n'a rien dit, tous innocents! responsables, mais pas coupables...on connait !

à écrit le 19/03/2014 à 23:36
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Affaire Tapis/Lagarde  Silence dans la salle, des brouillons des documents des calculs d' indemnisations justifiant l'ajustement de la sommes aux centimes a l'euro près pour arrondir a 400 million d'€...!...Se ne sont que quelques mots en espérant q...

à écrit le 19/03/2014 à 22:52
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Elle rattrape son prédécesseur pour ce qui est de l'hypocrisie , bientot ils vont dire qu'ils ne se connaissent pas. Quelle farce si cela ne coutait pas 400 millions d'Euros. Mais le peuple n'a que les élites qu'il mérite.

à écrit le 19/03/2014 à 19:15
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Aux innocents , les mains pleines".....Bien pleines !

à écrit le 19/03/2014 à 17:08
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il semble et parait probable que le schéma bande à Pasqua,se soit régénéré!!!! alors attendons nous au pire à venir. mais courbons l'échine car il nous faudra payer la Casse!!!

à écrit le 19/03/2014 à 16:48
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Dans toute bande il y un chef (ou une cheftaine) et c'est la tête qu'il faut taper. Qui peut croire que la ministre puisse ne pas avoir avalisé un deal à 400 millions d'euros? On pourrait également se poser la question pour M. Fillon, soit disant 1er...

le 19/03/2014 à 19:10
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On en reparlera une fois l'arbitrage annulé. L'Etat français finira condamné a payer de 5 à 10 milliards d'euros au héritiers de Tapie.

à écrit le 19/03/2014 à 16:23
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il serait peut etre temps qu'elle aille au trou celle là...etre a la tete du FMI alors que l'affaire tapie etait antérieure a sa nomination, c'est scandaleux, mais bon...c notre justice

à écrit le 19/03/2014 à 15:50
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la quoi ?? la cour de justice de la république ? heu... fait peur çà... combien d' affaire à juger la cour de justice de la république depuis sa création ? combien de condamnation ? woooulllaaaa.....

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