Après deux ans de mandat, François Hollande a subi dimanche un cinglant désaveu, avec la déroute des socialistes aux municipales et la victoire de la droite et du FN. Dès dimanche soir, les réactions des responsables politiques ont fusé.
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Le FN, "troisième parti de France"
"Nous passons clairement à une nouvelle étape", a estimé Marine Le Pen, alors que son parti dirige désormais 14 villes (notamment Orange depuis 1995, Béziers, Fréjus, Hayange et Villers-Cotterets). "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique dans notre pays", a ajouté la présidente du Front National, estimant que "le FN va arriver en tête" des élections européennes.
L'UMP se félicite de la "vague bleue" mais refuse tout triomphalisme
Jean-François Copé (UMP):
Les premiers résultats montrent une "vague bleue", a déclaré le député-maire de Meaux. Son parti est désormais à la tête d'une majorité des villes de plus de 10.000 habitants. Ajoutant :"le premier parti de France, c'est l'UMP". Pour le président du parti, François Hollande doit "absolument changer de politique".
Alain Juppé, réélu maire (UMP) de Bordeaux:
"Je constate d'abord qu'il n'y a pas de vague bleue marine" du FN, mais "de beaux éléments de succès pour l'UMP" et un "très fort recul, une gifle pour les candidats qui soutiennent le gouvernement".
François Fillon, ancien Premier ministre UMP:
"Le président de la République doit répondre à la vague de protestation populaire qui le submerge. […] La réponse n'est pas le changement de gouvernement mais le changement de politique."
Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, met toutefois en garde :
"Ce serait une profonde erreur de notre part de croire que ce soit pour autant un chèque en blanc pour la droite et de se livrer à tout sorte de triomphalisme."
"Jour de tristesse" pour le PS qui doit "changer de rythme"
Harlem Désir, premier secrétaire du PS:
"Les Français attendent de nous que nous mettions en œuvre avec beaucoup plus d'efficacité, beaucoup plus de rapidité, beaucoup plus de cohérence peut-être aussi [...] les choix qui ont été les nôtres."
Ségolène Royal, présidente socialiste du conseil régional de Poitou-Charente:
"C'est un avertissement très sévère qu'il faut prendre très au sérieux. […] Il faut un changement de rythme, il faut que les résultats soient au rendez-vous."
François Rebsamen, sénateur-maire PS de Dijon:
"Jour de tristesse pour tous les socialistes [...] Je pense à la gauche. Ce soir les Français lui ont adressé un sévère avertissement."
Michel Sapin, ministre du Travail:
"Quand on est au pouvoir, ce n'est pas pour changer de direction continuellement après une élection locale de quelque nature qu'elle soit. Donc, il faut maintenir cette direction et ensuite, il faut infléchir."
Cécile Duflot, ministre EELV du Logement:
"Je plaide pour qu'il y ait dans le cadre de l'action commune qui est la notre un sursaut.[...] Je pense qu'il faut des réponses concrètes en matière de justice sociale."
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts:
"C'est indéniable qu'il y a un reflux à gauche et que les électeurs de gauche ne se sont pas déplacés (...) Aujourd'hui, il faut aller plus vers du social et plus d'écologie."
Pierre Laurent, numéro un du PCF:
"La situation est grave, il faut évidemment un changement de cap gouvernemental important et il faut un débat sur les solutions."
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche:
"La politique de François Hollande, son virage à droite, son alliance préférentielle avec le Medef, sa soumission aux politiques d'austérité européennes ont produit un désastre".
François Bayrou, président du MoDem élu maire de Pau:
En tant qu'élus locaux, "nous sommes d'une certaine manière ceux qui ont la charge de répondre au plus près du terrain à une crise qui dépasse nos villes".
Rama Yade, vice-présidente de l'UDI:
C'est d'abord "un vote sanction d'un peuple de gauche désespéré", et moins un "vote d'adhésion aux autres forces politiques qui, je le concède, doivent encore travailler".