Alstom : les trois points sur lesquels le gouvernement se veut "vigilant"

Le Premier ministre et le ministre de l'Economie devraient rencontrer dimanche le PDG de General Electric. Il s'agit de discuter de l'éventuelle acquisition par le groupe américain des actifs du fleuron industriel français liés à l'énergie.
L'opération d'acquisition est estimée à plus de 9 milliards d'euros. (Photo : Reuters)

"L'emploi, la localisation des activités et l'indépendance énergétique" : ce sont les trois aspects sur lesquels l'entourage de François Hollande a assuré samedi que le gouvernement serait "vigilant", concernant l'acquisition par General Electric (GE) d'une partie des activités d'Alstom, fuitée mercredi dans la presse.

Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, "reçoit et recevra toutes les parties concernées", a indiqué la même source à l'AFP.

Rencontre au sommet

Le PDG de GE, Jeffrey Immelt, est attendu dimanche à Paris pour une discussion au sommet sur l'acquisition éventuelle de la division énergie de l'industriel français par le groupe américain. Il devrait rencontrer le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Economie, selon des sources concordantes citées par l'AFP, qui se sont toutefois refusées de préciser le lieu et l'heure de l'entrevue.

"GE est dans une position très amicale", assurait samedi à l'AFP une source proche du dossier. "Si GE souhaite faire cette opération, c'est parce qu'ils sont sensibles aux arguments d'Alstom et de son principal actionnaire Bouygues", qui détient 29,4% du capital, sur la complémentarités entre les deux groupes.

Bouygues ne cache pas son souhait de se désengager du capital d'Alstom pour des raisons stratégiques. Alstom souhaite se recentrer sur le ferroviaire, a précisé la même source.

Un Conseil d'administration d'Alstom dimanche ?

De son côté, le PDG d'Alstom, Patrick Kron, a simplement confirmé aux organisations syndicales que le groupe était en discussions "pour une opération industrielle".

Le groupe français devrait tenir dimanche un conseil d'administration. Le temps presse : le cours de son titre a été suspendu vendredi à la Bourse de Paris et la cotation ne pourra reprendre lundi que si le groupe publie un communiqué pour éclaircir la situation et éviter les spéculations boursières.

Projet industriel et non pas politique

L'opération, estimée à plus de 9 milliards d'euros, vise l'achat des actifs du groupe français liés à l'énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions "Power" et "Grid"), qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La branche transport, qui fabrique les TGV, ne serait, elle, pas concernée par l'acquisition.

"On a une belle histoire à construire en terme d'offres à travers le monde. On veut écouter le gouvernement, sachant que l'on veut construire un projet industriel et non un projet politique", a-t-on souligné dans l'entourage de GE, rapporte l'AFP.

"Les discussions avancent à grands pas, la structure du 'deal' est définie et tout est presque prêt", déclarait vendredi une source industrielle à Reuters.

Le groupe américain est déjà présent en France

L'Etat n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006. Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, s'est toutefois invité dans le dossier, justifiant son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois. Dès vendredi, il a reçu la dirigeante de GE en France, Clara Gaymard, pour s'assurer qu'a minima l'emploi serait préservé, selon des sources citées par l'AFP.

GE n'est toutefois pas complètement étranger en France. Le groupe est déjà présent dans une vingtaine de villes : GE France compte notamment 11.000 employés et un siège européen à Belfort. L'industriel américain dispose en outre depuis plus de 35 ans d'une filiale commune avec Snecma (Safran) qui fabrique le CFM56, le moteur d'avion le plus vendu de l'histoire.

Commentaires 30
à écrit le 28/04/2014 à 14:08
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Cette décision est un révélateur de l’incompétence crasse de bons nombres de dirigeants français qui sous couvert de leur prestigieux diplômes s’arrogent les plus grands postes alors que leurs bilans respectifs montrent qu’ils ne sont pas meilleurs q...

à écrit le 28/04/2014 à 8:15
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Vous vous trompez le problème c'est notre état, régions , départements, qui engloutissent toutes nos ressource, 57% du PIB c'est le record mondial. C'est la que part touts nos investissements pour entretenir une caste totalement incompétente puisque ...

le 28/04/2014 à 18:59
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Lisez le livre de Zoé Shepard " Absolument débordée - ou comment faire 35 heures en 1 mois" , fonctionnaire territoriale recrutée sur concours elle décrit ce qu'il se passe dans le conseil régional d'Aquitaine ( majorité de gauche) . Elle a été sanct...

à écrit le 27/04/2014 à 18:03
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N'en déplaisent aux économistes et industriels du fond de leur canapé qui n'ont jamais rien créés les salariés de Rio Tinto en Maurienne remercient encore Montebourg d'avoir sauvé l'usine et la filière aluminium en France. Alstom est prive depuis 20...

à écrit le 27/04/2014 à 16:23
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Tant que l'on favorisera l'investissement dans la pierre, notre industrie passera sous d'autres drapeaux.Il est urgent de changer les mentalités et de diminuer les impôts sur les plus values boursiers des particuliers.

à écrit le 27/04/2014 à 11:44
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Que l'état se sépare d'une partie du capital en 2006 et que 8 ans après, l'état a une minorité de blocage de 0%. S'ils étaient moins occupés à rédiger leurs propagandes électorales et fructifier leurs comptes en banque, les politiciens français aura...

à écrit le 27/04/2014 à 11:28
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J'ai davantage confiance dans les projets de GE que dans les projets d'un état PS ou d'un état UMP. Très drôle la rencontre au sommet en Arnaud Montebourg et le président.

à écrit le 27/04/2014 à 9:18
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On va se séparer au bien mauvais moment d'une activité en pleine croissance et GE l'a bien compris ou les demandes dans les pays émergents comme l'Afrique de centrales à gaz ou thermique et en infrastructure d'interconnexion des réseaux explosent. Qu...

à écrit le 27/04/2014 à 9:10
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Tout fout le camp...!

le 27/04/2014 à 14:27
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Esprit entrepreneurial français: "mieux vaut fermer en respectant les procédures internes, que d'innover et d'avancer".

à écrit le 27/04/2014 à 8:51
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Rassurez-vous, Montebourg va s'en mêler.....Alstom est perdu !

le 27/04/2014 à 9:19
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Complètement d'accord! Gouvernement d'amateurs!

le 29/04/2014 à 12:41
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son vrai nom est "Arnaud Compte-à-Rebours" car il nous mène vers le néant

à écrit le 27/04/2014 à 6:50
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Bouygues a mal compris les telecoms et la il sépare un groupe qui marche bien pour gagner un peu de cash. laisser Alstom avec juste une activité de transport va les fragiliser au moindre retournement de marcher il disparaîtront C est la stratégie S...

le 27/04/2014 à 9:00
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...son fils est le gardien du nid de coucou...! ;o)

à écrit le 27/04/2014 à 4:47
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Nos groupes se font racheter parce que l'épargne des Français va dans l'immobilier au lieu d'être investi dans des fonds actions qui permettraient de financer les entreprises.... Cela parce que nous restons un pays de paysans attachés à la terre et à...

le 27/04/2014 à 14:02
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aurait il fallu avoir des dirigeants patriotes et responsables, dignes de ce nom.

à écrit le 27/04/2014 à 0:22
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GE (USA) ? comme remettre les clés de sa maison à un voleur ... les russes me seraient plus sympathiques..

à écrit le 26/04/2014 à 22:35
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L'état devrait s'occuper de son domaine dans lequel il n'a que peu de résultats ni de leçons à donner et laisser les entreprises privées gérer leur affaire comme elles l'entendent Public / Privé - 2 mondes et 2 destins Est ce que l'état demande notr...

le 27/04/2014 à 9:08
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Sauf que lorsque les usines ferment c'est bien l'état qu'on va chercher pour protéger les futurs chômeurs et organiser leur reclassement

le 11/05/2014 à 10:12
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c est vrai camarade ont demande a l etat beaucoup de chosse? mais IL n a pas le pouvoir sur les licenciment C EST TRES CONTRADICTOIRE ,,???

à écrit le 26/04/2014 à 22:34
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Pourquoi GE veut la partie énergie d'Alstom? C'est juste un holdup des américains sur les énergies mondiales, par la guerre ou l'argent de la planche à billets. Ils n'ont pas d'amis mais juste des intérêts. Faut lire sur Google "cout méfaits et da...

à écrit le 26/04/2014 à 21:57
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Alst(h)om héritier de la CGE (... Elec...) banque d'affaire nationalisée en '81 puis ... dépecée, devenue Alcatel (avec le succès que l'on sait ...) De merveilleux gestionnaires nos Enarques ... Brel eût dit : "Au suivant !"

le 27/04/2014 à 11:48
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@Pipiou: Mr Kron n'a jamais fait l'ENA.

à écrit le 26/04/2014 à 21:28
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Après: Arcelor ex Creusot Loire il y a 40 ans; Péchiney fondateur de l'industrie de l'alu. , Alcatelel fleuron éleconique: jmaintenant c'est Alstom! HALTE AUX DEPECEURS DE NOTRE INDUSTRIE! Combien touchent ces merdes qui bradent?

à écrit le 26/04/2014 à 19:54
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Je me suis arrêté au moment où je lis "seront reçus par Arnaud Montebourg". Ce n'était pas la peine de continuer. Dans un même article, on oppose industrie/projet industriel et théâtre/guignol. Arrivera ce qui doit arriver et bon courage pour les ...

à écrit le 26/04/2014 à 19:30
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la stratégie de la bourse: arcelor, .... que va t il rester en France ?

à écrit le 26/04/2014 à 19:01
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"sachant que l'on veut construire un projet industriel et non un projet politique" Quoiqu'ils en disent, priver la France d'un de ses champions industriel a un impact politique, donc l'Etat est légitime à s'en occuper. Ce que manifestement les ...

à écrit le 26/04/2014 à 18:30
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Bouygues veut sortir pour des raisons ...stratégiques !!! Mais ils y sont rentrés il y a deux ans pour les mêmes raisons !!! Après le fiasco SFR, on se demande qui mène la stratégie de ce groupe familial (qui devrait donc avoir une vision long terme ...

à écrit le 26/04/2014 à 18:05
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les éoliennes Alstom plus les batteries de harvard = grosse affaire

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