Croissance des entreprises : les mesures gouvernementales prises depuis 2006 sont-elles en train de produire leurs effets ?

Les statistiques de l’Insee sont formelles : le nombre de grosses PME, d’entreprises de taille intermédiaire et de grands groupes progressent depuis 2010. Plus fragiles financièrement, les entreprises de moins de 200 salariés ont en revanche souffert.
Fabien Piliu
Le nombre d'ETI progresse depuis 2010

Depuis 2006 et le plan" Gazelles " de Renaud Dutreil, alors ministre des PME, les entreprises de croissance sont au centre de toutes les attentions. Pour le gouvernement et les économistes, ces entreprises sont celles qu'il faut choyer car elles ont bien souvent le potentiel pour devenir les champions de demain, les prochaines stars du CAC 40. Plus pragmatiquement, elles sont les seules capables d'embaucher - en France -, d'innover - en France - et d'exporter.

Depuis cette date, dans une démarche très intéressée, le gouvernement tente de leur faciliter la vie. Après la création du statut de gazelles, qui offraient notamment aux entreprises dont la masse salariale avait progressé à un rythme supérieur à 15 % pendant deux exercices consécutifs un report du paiement de leurs cotisations sociales ainsi qu'un gel de leur impôt sur les sociétés, l'exécutif a porté sur les fonts baptismaux les entreprises de taille intermédiaire (ETI) avec la loi de modernisation économique votée en 2008 par le Parlement.

Les entreprises de taille intermédiaire reconnues par la loi

En gravant dans le marbre le statut d'ETI, à cheval entre les PME et les grands groupes, le gouvernement identifiait les entreprises capables de rivaliser avec les entreprises composant le Mittelstand allemand, ce tissu d'entreprises de toutes tailles, très performantes car très innovantes dont dépendrait en grande partie le succès du modèle économique allemand.

Un succès qui s'est traduit en avril par un excédent commercial de 17,4 milliards d'euros, contre 16,6 milliards d'euros en mars. De leur côté, les Douanes françaises ne pouvaient malheureusement se satisfaire que du repli du déficit commercial, de 4,9 à 3,9 milliards d'euros sur la période.

Beaucoup de mesures structurelles

Parmi les autres mesures favorables à l'accélération de la croissance des entreprises, citons la montée en puissance d'Oseo avant sa fusion au sein de la Banque publique d'investissement, Bpifrance,

Cinq dispositifs fiscaux ont également été créé pour stimuler la naissance d'ETI : les pactes d'actionnaires, le statut des jeunes entreprises innovantes (JEI), le crédit impôt recherche, profondément réformé en 2008, l'ISF PME ou encore la suppression de la taxe professionnelle, transformée en contribution économique territoriale (CET). Jugés « essentiels » pour l'investissement et la vie des entreprises par le gouvernement, ces dispositifs ont été stabilisés sur la durée du quinquennat de François Hollande dans le cadre du pacte national pour la croissance. Un pacte dont la mesure phare était le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE),

Des effets tangibles

Toutes ces mesures ont-elles atteint leur objectif ? Depuis 2010, le nombre d'entreprises dont les effectifs oscillent entre 200 et 499 salariés ont augmenté, passant de 5.968 à 6 .121 en 2011, 6.171 en 2012 et 6.217 en 2013. Cette augmentation est faible, mais elle est indéniable.

Le nombre d'entreprises qui emploient entre 500 et 1.999 personnes s'inscrit également en hausse ces dernières années. Il est passé de 1.569 en 2011 à 1.624 en 2012 et 1.673 en 2013. Enfin, l'Insee recensait 125 entreprises de plus de 2.000 salariés en 2010, puis 127 en 2011, 134 en 2012 puis 138 en 2013. Soit une augmentation de 10,4%.

Le bond des auto-entreprises

Cette dynamique est malheureusement compensée par une baisse du nombre d'entreprises plus petites. En effet, le nombre d'entreprises de 50 à 199 salariés est en recul entre 2012 et 2013, passant de 38.777 à 38.496. La chute est encore plus forte pour les entreprises de 10 à 49 salariés. Leur nombre est passé de 225.411 à 221.296 entre 2012 et 2013 quand celles de 1 à 9 passaient de 1.185.437 à 1.176.452.

En revanche, stimulé par l'auto-entreprise, le nombre d'entreprises sans salarié a explosé. Elles étaient, 2,89 millions en 2013, contre 2,71 millions un an plus tôt.

Fabien Piliu
Commentaires 3
à écrit le 07/06/2014 à 6:53
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Plutôt que de chercher des solutions aux maux qu'il a créé par toujours plus de textes et usines à gaz redistributrices, l'état devrait tout simplement rendre de la liberté là où il a favorisé les coteries et l'interventionnisme. Qu'il libère les ent...

à écrit le 06/06/2014 à 12:52
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les entreprisses sont tres sensible au criteres des montent d impots , le gouvernement devais en tenir compte,? s il veulent gagne la bataille de l emploies ,???

le 06/06/2014 à 14:11
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Les entreprises pour recruter sont très sensibles au respect des règles de grammaire, conjugaison et orthographe....

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