Le papy boom est bien en train d'avoir lieu, a confirmé mardi l'Insee dans une note. Mais sans les bénéfices escomptés. La vague de "départs massifs" à la retraite, entamée au début des années 2000, va en effet se poursuivre jusqu'en 2020, avec 31% des actifs en emploi en 2009, qui devraient quitter le marché du travail d'ici là, selon l'institut national de la statistique.
Ainsi l'Insee anticipe-t-elle "près de 8 millions de départs de fin de carrière entre 2010 et 2020". Ce chiffre comprend les départs à la retraite, les chômeurs dispensés de recherche d'emploi et les seniors qui cessent définitivement de travailler pour des raisons de santé. La tendance devrait toutefois se tasser légèrement au fur et à mesure que le temps passe, passant de 730.000 départs entre 2010 et 2015 à 705.000 après 2016.
Pas forcément d'effet bénéfique sur l'emploi
Mais l'appel d'air que devait créer le boom des départs en ouvrant largement les portes de l'emploi aux nouvelles générations, lui, n'arrivera pas forcément, car il dépend aussi des "hypothèses économiques concernant l'évolution de la croissance, du chômage et de la productivité", et des "transformations intrinsèques des métiers", précise l'Insee. En témoigne un chômage aujourd'hui à un niveau record, notamment chez les jeunes, symptôme d'un marché du travail qui peine à absorber les nouveaux entrants, malgré le mouvement de départs massifs entamé depuis plus d'une dizaine d'années.
Une petite note positive toutefois. Les services aux particuliers et aux collectivités - employés de maison, aides à domicile, aides ménagères, assistante maternelles... - s'annoncent les plus touchés, avec 38% de retrait. Or ce sont aussi des métiers en plein essor en raison notamment de l'augmentation du nombre de retraités.
>> Lire : Agents d'entretien, aides à domicile, enseignants.. les métiers porteurs en 2022
L'équilibre du système de retraite menacé
"Ces départs constituent un enjeu à la fois pour l'équilibre financier du système de retraite et pour le renouvellement de la main d'oeuvre dans les régions et les métiers les plus concernés. En outre, le risque d'appauvrissement en capital humain consécutif à ces départs est à considérer avec soin, les salariés les plus âgés étant souvent, du fait de leur ancienneté, les plus expérimentés," prévient l'Insee.