Pas de bonne surprise pour Bercy, la croissance a bien été nulle au printemps

L’Insee confirme ce mardi la stagnation du PIB au deuxième trimestre. La consommation des ménages reste le seul moteur de la croissance.
Fabien Piliu
Michel Sapin ne vise qu'une hausse de 0,4% du PIB cette année

C'est une désillusion pour Bercy. L'Insee n'a pas fait d'erreur de calcul, comme le sous-entendaient certains économistes. Comme au premier trimestre, la croissance a bien été nulle au deuxième trimestre. L'Insee l'a confirmé ce mardi. Si la consommation des ménages n'avait pas progressé, de 0,4%, l'activité aurait tout simplement reculé

Comme l'indiquait l'Institut en août lors de la publication des premiers résultats du PIB, la plupart des indicateurs sont dans le rouge. Ainsi, la formation brute de capital fixe (FBCF), c'est-à-dire l'investissement des ménages et des entreprises continue de reculer, affichant un repli global de 1,1%, après -0,9% au premier trimestre. Les exportations ralentissent mais à un rythme plus élevé que les importations. Résultat, le commerce extérieur contribue négativement à l'activité. Quand à la variation des stocks, elles cèdent 0,2%, marqué par la faiblesse de la demande, la consommation des ménages et la demande étrangère adressée à la France n'étant pas assez vigoureuses pour inciter les chefs d'entreprises à augmenter les cadences de production.

Dans ce contexte, on imagine mal le gouvernement revenir sur ses dernières prévisions de croissance. Après avoir anticipé une hausse de 1% du PIB cette année, puis de 0,5%, Michel Sapin, le ministre des Finances ne vise plus qu'une augmentation de 0,4% de l'activité cette année, avec les conséquences désormais connues sur le déficit public.

Les enquêtes de conjoncture plombent le moral

L'automne sera-t-il plus clément ? Les résultats des récentes enquêtes de conjoncture ne sont pas très enthousiasmants. " Les performances économiques françaises faiblissent en septembre, le retour à la contraction dans le secteur des services éclipsant un ralentissement de la baisse de la production dans l'industrie manufacturière. L'apathie de la demande continue en effet de freiner le secteur privé français, la baisse des tarifs des entreprises ne suffisant pas à enrayer un nouveau recul des nouvelles affaires au cours du mois. Cette conjoncture défavorable entraîne en outre le plus important repli mensuel de l'emploi depuis février dernier ",  indique Jack Kennedy, économiste chez Markit commentant le nouveau repli de l'indice PMI des directeurs d'achats en septembre.

Un environnement macroéconomique relativement favorable

Pourtant, l'environnement macro-économique n'est pas si défavorable. La faible inflation stimule le pouvoir d'achat des ménages et devrait garantir une certaine résistance de la consommation au c ours des prochains mois, même si sa progression est moins vive qu'au premier trimestre. En effet, le pouvoir d'achat a augmenté de 0,5% au deuxième trimestre après avoir affiché une hausse de 0,9% au trimestre précédent. Autre point positif, la politique monétaire accommodante de la banque centrale européenne (BCE) offre des conditions d'emprunt très attractives. Quant aux prix de certaines matières premières, ils reculent actuellement. C'est notamment le cas du pétrole.

L'impact du CICE

En outre, les entreprises tricolores exportatrices - elles sont environ 120.000 - voient actuellement leur compétitivité-prix se redresser via la dépréciation de l'euro face au billet vert.

Enfin, les entreprises ont bénéficié des premiers versements de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). " Elles sont ainsi 34 % dans l'industrie et 48 % dans les services à juger que le CICE aura un effet positif sur leur niveau d'emploi (figure 2). Elles sont un peu moins nombreuses à estimer que le CICE permettra des salaires plus élevés (26 % et 41 % respectivement) ou des prix plus bas (30 % et 32 %). Les entreprises de l'industrie et des services annoncent qu'elles utiliseront environ la moitié du montant du CICE pour augmenter leur résultat d'exploitation. Pour 58 % des entreprises de l'industrie et 52 % des entreprises des services, ce surcroît de résultat d'exploitation sera destiné majoritairement à l'investissement ", explique une étude récente de l'Insee

Fabien Piliu
Commentaires 19
à écrit le 24/09/2014 à 10:24
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Avant, les entreprises vivaient dans l'incertitude des incessantes réformes ou réformettes qui avaient des conséquences sur elles. Le matraquage fiscale et le gel de nombreux revenus ont diminué le pouvoir d'achat des clients et les a incité à la pru...

à écrit le 24/09/2014 à 10:04
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hausse du pouvoir d'achat ! alors que les retraites sont bloquées que mes impôts fonciers viennent de prendre 20% que les locaux toujours grâce aux communautés de communes vont prendre le même chemin et que l'électricité va augmenter de 5% HA! oui l...

le 24/09/2014 à 10:26
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C'est vrai que quand on met la tête dans un four et les pieds dans un congélateur, statistiquement, on est bien. Mais, comme vous le faite remarquer, la réalité est toute autre.

à écrit le 24/09/2014 à 7:02
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Et en Allemagne ?

à écrit le 23/09/2014 à 19:26
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je dis depuis le debut de l'annee que la france sera a 0 en 2014 et en 2015 ( et pas1 et 1.5%).... calcul facile... la croissance potentielle de la france est nulle, et c'est pas ni les marges faramineuses ni l'environnement deletaire ' business frie...

à écrit le 23/09/2014 à 16:07
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"Si la consommation des ménages n'avait pas progressé, de 0,4%," c'est bien la politique du carnet de commande donc la politique de la demande. Excellent nos experts :)

à écrit le 23/09/2014 à 15:22
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Nulle comme ceux qui nous gouvernent!!!

à écrit le 23/09/2014 à 15:06
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"La faible inflation stimule le pouvoir d'achat des ménages et devrait garantir une certaine résistance de la consommation" depuis quand pas d'inflation = augmentation du pouvoir d'achat des ménages ?

le 24/09/2014 à 10:30
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Quand je vois ma feuille d'impôts, je me demande comment est calculée l'inflation. A-t-elle un quelconque lien avec ce que vivent les français ?

à écrit le 23/09/2014 à 14:57
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rappelons que le calcul de la croissance n'est pas précis a 0.5% près.donc nous sommes probablement en croissance sans le savoir encore.les courbes ont toutes tendance a s'inverser

à écrit le 23/09/2014 à 14:16
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Et tout ça sans réforme ni austérité. Seulement des impôts en sus pour financer l'état donc l'électorat socialiste. C'est juste révoltant.

à écrit le 23/09/2014 à 14:09
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monsieur sapin n'a jamais su compter ... SI LA CROISSANCE est nulle au global elle est donc une décroissance de 0.6 % du PIB par tete puisque nous sommes 350/400 000 de plus par année..... autre erreur et mensonge monsieur SAPIN nous dit on va couvr...

le 23/09/2014 à 14:23
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Ca fait longtemps que nous savons que ces gens ne sont pas là pour résoudre les problèmes, mais pour les faire murir, justifiant des emplois a perpétuité pour faire "semblant" de les traiter... Résoudre les problèmes permettrait de supprimer leurs em...

à écrit le 23/09/2014 à 14:03
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On augmente massivement les impôts, au-delà du bon sens, et on s'étonne que la croissance soit nulle! Que faire alors? Mais voyons, augmenter encore impots !

à écrit le 23/09/2014 à 13:47
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Une croissance nulle le matraquage fiscal commence à produire ses effets quand sera t il quand les impôts de la fin d année auront fait leurs effets, la récession arrive

à écrit le 23/09/2014 à 13:17
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Nul comme le gouvernement et surtout Hollande qui donne la direction.

à écrit le 23/09/2014 à 12:50
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Une croissance nulle pour un gouvernement nul, on a que ce qu'on mérite!

à écrit le 23/09/2014 à 12:48
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la croissance sera de zero sur l annee moi je vous le dit sapin est nulle

à écrit le 23/09/2014 à 12:02
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"la croissance a bien été nulle au printemps", pas que la croissance d'ailleurs

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