Comment l'Europe est passée du capitalisme familial à la mondialisation

Par latribune.fr  |   |  567  mots
Yvon Gattaz, président du CNPF avec François Mitterrand.
[Replay ARTE] Du 7 octobre au 4 novembre, ARTE explore toutes les facettes de l’économie moderne : mainmise du capitalisme financier sur la production, évolution des modèles économiques, blanchiment d’argent, alternatives à la croissance…

« Fortunes et bijoux de famille »

Les belles années du capitalisme productiviste et glorieux. C'est l'époque de l'Etat-Providence en France et du miracle économique allemand. Mais, déjà le doux parfum de l'argent étend son pouvoir, des réseaux de financement occulte se constituent pour lubrifier les échanges et obtenir les commandes publiques nécessaires.

Comment est-on passé du capitalisme familial au néolibéralisme financier et aux patrons surpuissants ? Soixante ans d'une mutation vertigineuse vue des coulisses. Les secrets d'une économie mondialisée.

Première partie : 1950-1980

C'est l'histoire d'un glissement inexorable vers l'économie de marché. En 1950, le plan Schuman ouvre les frontières et construit l'Europe. Tandis que le pays amorce un passage progressif d'une économie rurale à une industrialisation intense, la concurrence s'impose à tous. La France reste une "économie administrée", mais ses dirigeants comprennent qu'il faut exporter et attaquer les États-Unis sur le plan commercial.

Le film décrit les mécanismes qui se mettent en action dans les plus hautes sphères du pouvoir grâce aux témoignages inédits d'hommes politiques, de conseillers et de grands industriels. Il montre l'émergence d'une nouvelle race de patrons plus puissants, comme Marcel Dassault, qui n'hésitent pas à financer la vie politique sous le manteau.

Pourtant, si la France est en plein essor, elle prend du retard sur une Allemagne renaissante qui compte vite dix ans d'avance en termes de productivité. Établissant un parallèle entre les politiques industrielles des deux pays, cette première partie permet de comprendre pourquoi la France n'était pas la mieux armée pour faire face aux chocs pétroliers des années 1970.

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« Capitalistes sans entreprises »

Les entreprises vivent désormais au rythme de la financiarisation et des restructurations. Pour acquérir une taille mondiale, elles se lancent dans la course aux acquisitions aux Etats-Unis et dans les pays de l'Est. De nouveaux conseillers font leur apparition auprès des chefs d'entreprise : les banquiers d'affaires.

Comment est-on passé du capitalisme familial au néolibéralisme financier et aux patrons surpuissants ? Soixante ans d'une mutation vertigineuse vue des coulisses. Les secrets d'une économie mondialisée.

Seconde partie : 1980-2014

En 1981, l'élection de François Mitterrand fait naître de nombreux espoirs d'avancées sociales. Mais deux ans plus tard, la France déchante. Le gouvernement s'aperçoit que "les caisses sont vides" et met en place un plan de rigueur.

"On a quitté le socialisme à ce moment-là", commentent les déçus du président.

En 1986, l'Acte unique déréglemente l'économie française et libéralise les mouvements de capitaux. Cette deuxième partie dresse le constat d'une financiarisation croissante de l'économie et en détaille les étapes.

"La gauche a réconcilié la France avec le profit et l'argent", s'exclament les tenants de la nouvelle doxa néolibérale.

Les patrons suivent le modèle anglo-saxon de Reagan ou Thatcher et leurs actionnaires ont de plus en plus de poids. De Jean-Pierre Chevènement à Antoine Gaudino, les nombreux témoins pointent les dérives liées à cette victoire du tout-marché : corruption collective et pénétration des hautes sphères du pouvoir par les intérêts privés.

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Pour prolonger le documentaire "Des patrons et des hommes", Thomas Kausch s'entretient avec Daniel Goeudevert, l'ancien vice-président du groupe Volkswagen en Allemagne.