Les banques centrales abaissent brutalement leur taux pour enrayer la chute des Bourses

Par latribune.fr  |   |  469  mots
La BCE a elle aussi abaissé ses taux ce mercredi.
Après une chute de plus de 8% en début de matinée, le CAC 40 limite ses pertes à la suite d'une action concertée des banques centrales qui ont abaissé d'un demi point leur taux directeur.

La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne (BCE) et plusieurs autres grandes banques centrales ont annoncé mercredi sur le coup de 13 heures une baisse d'un demi-point de leurs taux d'intérêt (sauf pour la Suisse où la réduction est de 0,25 point).  Cette décision a été coordonnée par la Fed et la BCE avec la Banque d'Angleterre et les instituts d'émission suisse, canadien et suédois. La Banque du Japon (BoJ) a annoncé qu'elle soutenait le mouvement concerté de baisse des taux par les banques centrales mais qu'elle ne pouvait pas s'y associer car son taux directeur est déjà à 0,50%. La Banque centrale de Chine a annoncé également une baisse des taux d'intérêt sur les prêts à un an de 27 points de base à partir de jeudi, la deuxième en un mois. Mardi, l'Australie avait déjà frappé un fort coup en diminuant d'un point ses taux. (Retrouvez le communiqué de la Réserve fédérale sur cette annonce)

L'action est sans précédent par son ampleur. La dernière action similaire avait vu en septembre 2001 la BCE et la Fed baisser leurs taux de concert, avant d'être suivies par leurs grandes homologues, pour contenir la panique suscitée par les attentats contre New York.

Le principal taux d'intérêt américain est ainsi ramené à 1,5%, celui de la BCE à 3,75%. En Grande-Bretagne il ressort à 4,5% et en Suède à 4,25%.

Nicolas Sarkozy a assuré mercredi à Evian que "seule l'action coordonnée des banques centrales et des gouvernerments permettra d'enrayer le risque systémique", face à une "tempête financière sans précédent". En cause, "la récente intensification de la crise financière", selon le communiqué publié par la BCE. La crise a "augmenté les risques pour la croissance et a diminué les risques à la hausse pour la stabilité des prix".  Dans son communiqué, la BCE, toujours soucieuse d'inflation, a toutefois pris soin de préciser qu'il "restait impératif d'éviter les effets de second tour", soit les risques d'une spirale inflationniste provoquée notamment par des augmentations de salaires. 

 

Cette annonce a provoqué une remontée immédiate des grandes places boursières. A Paris, l'indice CAC 40, qui perdait plus de 4% juste avant, est repassé dans le vert en quelques minutes. Ailleurs, l'annonce a également  provoqué un soupir de soulagement sur les Bourses mondiales, en pleine déroute depuis lundi et qui sont immédiatement remontées. A Francfort, le Dax a réduit considérablement ses pertes tandis qu'à Londres le Footsie était presque à l'équilibre. Mais ces remontées ont été de courte durée. Vers 15 heures, le CAC 40 est reparti nettement dans le rouge, en recul de plus de 3% malgré des futurs américains orientés plutôt à la hausse.