Jean-Claude Trichet appelle les marchés financiers à reprendre "leurs esprits"

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Pour Jean-Claude Trichet, le pessimisme excessif est très mauvais conseiller.
"Reprenez vos esprits", a lancé jeudi soir le président de la Banque centrale européenne (BCE) aux opérateurs des marchés financiers, qui ont continué à chuter aux Etats-Unis et en Europe malgré une baisse coordonnée des taux de six banques centrales.

 "Reprenez vos esprits!", a enjoint Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi soir  sur France 3. Et de persister:  "le pessimisme excessif est très mauvais conseiller". "Nous, nous sommes unis au niveau de la planète entière. Nous appelons l'ensemble des acteurs du marché, qui sont dans un état de turbulence accentué, nous leur disons reprenez vos esprits, il y a des éléments de confiance qui sont là", a martelé le président de la BCE.


La BCE, la Réserve fédérale américaine et leurs homologues suédoise, britannique et canadienne ont baissé leurs taux directeurs respectifs d'un demi-point, de manière concertée. La Banque nationale suisse a suivi le mouvement. Malgré cette action d'une ampleur exceptionnelle, les marchés boursiers ont continué à dévisser: Wall Street a notamment perdu plus de 2% et la Bourse de Paris plus de 6%.

Mais pour Jean-Claude Trichet, il ne faut pas juger les décisions de la BCE "dans l'instant" car "dans l'instant les acteurs économiques et financiers n'ont pas nécessairement le temps d'analyser les choses". D'après lui, les banques centrales ont donné "un signal de confiance au marché". "Nous pouvons dire aux marchés que nous avons repris le contrôle de la stabilité des prix à moyen terme", a poursuivi le président de la BCE, en référence à la baisse des pressions inflationnistes en zone euro du fait de la chute des prix pétroliers. Par conséquent, "nous pouvons baisser les taux", a-t-il expliqué, qualifiant la baisse coordonnée menée mercredi d'"extrêmement substantielle" et dans des conditions de "simultanéité absolue". "C'est une mesure très importante" a-t-il insisté.


"Il ne faut pas mesurer l'importance de ces décisions simultanées à l'aune des évolutions instantanées. Nous ne travaillons pas nous mêmes, pour influencer des décisions instantanées mais pour recréer la confiance", qui "a disparu", a affirmé M. Trichet. "Nous appelons évidemment tous les responsables à être à la hauteur de leurs responsabilités, les responsables privés, et les responsables publics dont nous sommes", a ajouté le président de la BCE.


"Nous allons tous à Washington puisqu'il y a les assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale (...) Il est très important que nous nous concertions aussi étroitement que possible", a-t-il souligné, concluant que "pour l'Europe, le mot d'ordre" devait être l'"unité".
Ces assemblées se tiennent de samedi à lundi dans la capitale américaine.