Les Emirats Arabes Unis ont décidé eux aussi de garantir les dépôts bancaires

Les dépôts bancaires sont garantis pour trois ans. Le budget 2009 est équilibré avec un prix du baril à 55 dollars.

Mêmes maux, mêmes remèdes. Alors que la crise bancaire s?est répandue sur l?ensemble de la planète, les Emirats Arabes Unis, destination privilégiée des banquiers américains cherchant du capital, ont du eux aussi garantir pour trois ans la totalité des dépôts bancaires. Le taux d?intervention a aussi été abaissé de 2% à 1,5%. De plus, les banques sont de facto protégées des risques de crédit par les gouvernements des différents Emirats. Pour l?occasion, le Shaikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan, Président des Emirats et dirigeant d?Abu Dhabi, a affirmé que l?économie et le système bancaire des Emirats sont « sains et solides ». Il était accompagné de son vice-président et premier ministre, le Shaikh Mohammad Bin Rashid Al Maktoum, qui lui dirige Dubai. De fait, la situation est légèrement tendue, même si elle est loin d?être aussi dramatique que dans d?autres pays. 

Si on considère les grands agrégats bancaires, le total de bilan des banques des Emirats représentait 1400 milliards de dirham fin juin 2008 (1), soit une augmentation de 40% par rapport à fin 2007. Cet accroissement est du à la distribution de crédit pour les divers projets immobiliers monumentaux mais aussi à l?argent des hedge funds qui sont venus s?investir sur le dirham pour parier sur sa ré évaluation (ceci sans même demander un rendement pour leur dépôt). Comme ce pari n?a pas réussi, les fonds des hedge funds sont repartis très rapidement vers d?autres marchés. Les montants rapatriés sont de l?ordre de 200 milliards de dirham.
Cela a provoqué un assèchement du marché interbancaire, avec une hausse du loyer de l?argent, malgré des dépôts encore conséquents. Fin 2007, le montant des dépôts était supérieur de 19 milliards de dirham à l?encours. En juin, on avait un déficit de 56 milliards de dirham qui a du s?aggraver depuis.
Face à cette situation, les projets que d?aucuns décrivent comme pharaoniques, abondent. Il y a deux semaines, un salon immobilier à Dubai a listé plusieurs projets représentant un total de 660 milliards de dirham. Rien qu?à Abu Dhabi, les grues, les pelleteuses, les bulldozers ne cessent de s?agiter. Le seul projet de construire un circuit international de Formule 1 pour 2009 emploie 20.000 personnes sur site.
D?après la banque centrale, les crédits immobiliers représentent 11% de l?encours des crédits et 18% des dépôts. Il n?y aurait donc pas périls en la demeure mais on peut anticiper, comme le font les experts de Citigroup, un ralentissement de l?immobilier. « Les grues fonctionneront un peu moins vite », note un financier local. Le gouvernement le sait et peut toujours conduire une politique fiscale expansionniste. Selon la banque d?affaires EFG Hermes, le budget global des pays du golf est équilibré avec un prix moyen du baril de pétrole de 55 dollars. La semaine dernière, un article du quotidien Gulf News stipulait les pays du Golfe n?auront pas de problème tant que le prix du baril sera supérieur à 30 dollars. En revanche, la perception des risques pays a déjà évolué. Le risque se paye moins cher sur Abu Dhabi, producteur de pétrole, que chez son voisin Dubai, qui lui n?a que ses services à vendre.

A noter que ce mardi, les autorités des Emirats ont annoncé  avoir mis 19 milliards de dollars supplémentaires (70 milliards de dirhams) à la disposition des banques locales, portant à plus de 32 milliards de dollars le total des fonds auxquels ces banques pourraient faire appel en cas de problème de liquidités.

La mise à disposition des 19 milliards de dollars a été annoncée avant l'ouverture des deux Bourses locales, celles de Dubaï et d'Abou Dhabi, qui ont clôturé lundi en forte hausse après plus d'une semaine de pertes.
Les deux places ont confirmé, à l'ouverture, leur progression entamée lundi, Dubaï atteignant 9% de hausse dès les premières transactions et Abou Dhabi 6%

 

(1) 100 Dirham AED représentent presque 20 euros

 

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