Avec sa première sonde vers la lune, l'Inde conforte son rôle de puissance spatiale

Par latribune.fr  |   |  505  mots
Déjà rodée à l'envoi de satellites, l'Inde a franchi un pas supplémentaire ce mercredi en envoyant une sonde automatique vers la lune. Le sous-continent cherche à rivaliser avec le Japon et la Chine dans l'espace.

Une sonde automatique indienne a décollé ce mercredi matin à destination de la lune, d'un pas de tir situé dans le sud-est de l'Inde. C'est une première pour l'Inde, qui se hisse ainsi en Asie au niveau de la Chine et du Japon, pays qui ont tous deux envoyé des sondes vers la lune l'année dernière.

La sonde Chandrayaan-1 (véhicule lunaire) doit se placer en orbite autour de la lune après 16 heures de vol. D'un coût de 79 millions de dollars et d'un poids de 1,3 tonne, elle doit rester en orbite autour de notre satellite pendant deux ans. Un module s'en détachera à un moment donné pour descendre et alunir, afin de recueillir de la poussière lunaire.

La sonde indienne est d'un coût nettement inférieur à ses homologues chinoise et nippone. La première sonde lunaire chinoise, lancée en octobre 2007, a coûté plus de 187 millions de dollars. La japonaise Kaguya, partie en septembre 2007, avait coûté 480 millions de dollars.

"Ce que nous avons entamé là est un voyage marquant", a estimé devant la presse le président de l'agence spatiale indienne, ISRO, G. Madhavan Nair. Outre le fait qu'elle renforcera la fierté de l'Union indienne en matière spatiale, la sonde Chandrayaan-1 est censée rechercher sur la lune la présence d'eau et de métaux, ainsi que d'hélium 3, un isotope très rare sur terre mais très recherché pour la fusion nucléaire et qui pourrait s'avérer une source d'énergie importante à l'avenir. Cet isotope, quoique moins rare sur la lune, n'y doit pas être abondant et il doit être très difficile de l'extraire.

Chandrayaan-1 a pour mission en outre d'établir une cartographie en trois dimensions de la lune ainsi que de la composition minérale et chimique de sa surface. Un millier de scientifiques ont travaillé pendant quatre ans au projet Chandrayaan-1, sonde conçue par l'ISRO.

L'Inde prévoit d'envoyer un homme dans l'espace vers 2014 et d'effectuer un vol habité à destination de la Lune vers 2020. Le gouvernement a approuvé le projet Chandrayaan-2, engin lunaire qui devrait décoller entre 2010 et 2012 et emportera un petit "rover" (véhicule automatique) appelé à évoluer à la surface de la lune. En outre, l'ISRO compte envoyer une sonde vers Mars dans quatre ans.

L'Inde a lancé son programme spatial en 1963, mettant au point ses propres satellites et ses lanceurs afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des puissances spatiales étrangères. Au moins seize satellites indiens sont actuellement en orbite autour de la Terre, dans des domaines aussi divers que les télécommunications, la météorologie, l'éducation, la santé et les retransmissions télévisées.

En avril, l'Inde a lancé dans l'espace dix satellites à partir d'un seul lanceur. L'ISRO collabore avec plusieurs pays, dont Israël, à un projet d'envoi dans l'espace d'un télescope à rayons ultraviolets dans un an, embarqué à bord d'un satellite indien. L'ISRO construit également un satellite de météorologie tropicale avec la France.