Léger recul de l'activité américaine, inquiétudes pour le quatrième trimestre

Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé au troisième trimestre de 0,3% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent. Les analystes attendaient plutôt un recul de 0,5%. Mais selon la présidente de la Fed de San Francisco, une forte contraction de l'activité au quatrième trimestre est "probable".

Sur les places asiatiques ce matin à l'aube puis par la suite sur les places européennes, tous les regards étaient tournés vers les Etats-Unis et la publication d'une série d'indiacteurs économiques et notamment le PIB (produit intériier brut) pour le troisième trimestre. C'est plutôt un ouf de soulagement que les économistes ont poussé en apprenant que selon la première estimation le PIB a reculé de 0,3%. C'est  une contraction moins élevée que ce qui était attendu puisque le consensus prévoyait un recul de l'activité économique de 0,5%. Mais selon la présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, Janet Yellen, "une forte contraction de l'économie apparaît probable" au quatrième trimestre.

Il s'agit toutefois de la plus forte contraction du PIB depuis le troisième trimestre 2001 (-1,4%) après les attentats du 11 septembre. C'est également le premier recul du PIB depuis le quatrième trimestre de 2007. Au deuxième trimestre, la croissance de l'économie américaine avait été de 2,8% en rythme annuel. "La plupart des composants principaux du PIB ont contribué au recul de la croissance au troisième trimestre", écrit le ministère, à commencer par la consommation des ménages, qui assure en temps normal près de 70% de la croissance de la première économie mondiale. Celle-ci a reculé de 3,1% en rythme annuel entre juillet et septembre, plombée par la chute des achats de biens durables (-14,1%, après -2,8% au printemps) que laissait présager, entre autres l'effondrement des ventes d'automobiles. C'est une des conséquences de la crise financière qui a poussé nombre d'Américains à reporter leurs gros achats du fait conjugué de la hausse du chômage et de la difficulté à obtenir des crédits.

Les dépenses de biens non durables ont également reculé, de 6,4%, soit leur plus fort repli depuis 1950. Cela traduit la prudence des Américains qui, comme le notait récemment la Réserve fédérale se serre la ceinture au quotidien pour privilégier les produits à bas prix. Au total, le recul de la consommation des ménages est le plus fort depuis 1980, et celle-ci a fait perdre 2,25 points de croissance à l'économie. Une partie de la baisse peut s'expliquer par le coup de pouce donné à la consommation des ménages au deuxième trimestre par les mesures d'icitation fiscale du gouvernement, qui avaient fait long feu au troisième.

Confirmant une tendance de baisse engagée début 2006, les investissements privés de logements ont encore amplifié leur chute, plongeant de 19,1%, faisant perdre 0,72 point de croissance aux Etats-Unis. Les dépenses d'investissements hors logement ont elle aussi reculé, pour la première fois depuis fin 2006 (-1,0%), la hausse des dépenses d'infrastructures (+7,9%) ne suffisant pas à compenser la baisse des investissements en machines et logiciels (-5,5%), en recul pour le troisième trimestre de suite.

Le recul de la croissance a été freiné par la bonne tenue des exportations. Celles-ci ont fortement ralenti leur hausse (5,9% contre 12,3% au trimestre précédent), mais avec un recul des importations de 1,9%, le commerce extérieur a finalement apporté 1,13 point de croissance. Les dépenses de l'Etat fédéral qui avec une croissance de 5,8% ont connu leur plus forte hausse depuis le printemps 2003, ont aussi également contribué à enrayer la chute du PIB en apportant 1,15 point de croissance. Outre les dépenses liées à la relance de l'économie, elles ont été fortement tirées par les dépenses de défense, qui ont enregistré leur plus forte hausse depuis le deuxième trimestre 2003 (début de la guerre d'Irak). Mauvais signe pour l'avenir, la variation des stocks des entreprises a apporté de façon plus artificielle 0,56 point de croissance.

L'indicateur de l'inflation liée au PIB a continué sa hausse au troisième trimestre, augmentant de 4,8% après 4,2% au printemps. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a été de 3,1%, après 2,2% au trimestre précédent. Selon le ministère du Commerce, l'ouragan Ike, qui a frappé le Sud des Etats-Unis en septembre a affecté le PIB au troisième trimestre, mais son est encore difficilement quantifiable.

 

Stabilité du nombre de chômeurs indemnisés

Le nombre de nouveaux chômeurs indemnisés outre-Atlantique s'est maintenu à un niveau élevé au cours de la semaine close le 25 octobre, avec 479.000 dossiers déposés, comme la semaine précédente, selon les données corrigées des variations saisonnières publiées jeudi par le secrétariat au Travail.
Ce chiffre est supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur une baisse à 473.000 dossiers, avec la fin des conséquences de l'ouragan Ike au Texas.
Le ministère a revu en légère hausse son estimation pour la semaine précédente à 479.000 nouvelles demandes, contre 478.000 précédemment annoncées.
En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif, le nombre des nouvelles inscriptions a reculé de 5.000 pour s'établir à 475.500 dossiers, en augmentation de 44% par rapport à un an plus tôt. Selon le ministère, le taux de chômage indemnisé s'établissait à 2,8% lors de la semaine close le 18 octobre, inchangé par rapport à une semaine plus tôt. Cela correspond à 3,715 millions de chômeurs indemnisés (12.000 de moins que la semaine précédente), soit une hausse de 43% sur un an.

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