Hommages quasi-unanimes du monde entier après la victoire de Barack Obama

Par latribune.fr  |   |  1415  mots
L'élection de Barack Obama, premier président noir entrant à la Maison Blanche, est saluée quasi-unanimement à travers le monde. Dans ces félicitations venant du monde entier, la victoire du candidat démocrate rime souvent avec "espoir" et "changement".

Une page d'histoire se tourne avec l'élection à la présidence américaine de Barack Obama, premier afro-américain à accéder à la Maison Blanche. Si l'"Obamania" planétaire était déjà perspectible avant le vote, la victoire du candidat démocrate, souvent synonyme de changement et d'espoir, est saluée comme il se doit tout autour du monde. Petit tour d'horizon des déclarations.

Nicolas Sarkozy salue une "victoire brillante"

Le président français a été l'un des premiers à adresser ses félicitations à Barack Obama. Dans une lettre adressée au futur président, le chef de l'Etat a salué une "victoire brillante" qui soulève "un immense espoir", tout en adressant ses "félicitations les plus chaleureuses".  "En vous choisissant, c'est le choix du changement, de l'ouverture et de l'optimisme qu'a fait le peuple américain", a estimé Nicolas Sarkozy.

"Au moment où nous devons faire face tous ensemble à d'immenses défis, votre élection soulève en France, en Europe et au-delà dans le monde, un immense espoir. Celui d'une Amérique ouverte, solidaire et forte qui montrera à nouveau la voie, avec ses partenaires, par la force de l'exemple et l'adhésion à ses principes". "La France et l'Europe, qui sont unies depuis toujours aux Etats-Unis par les liens de l'histoire, des valeurs et de l'amitié, y puiseront une énergie nouvelle pour travailler avec l'Amérique à préserver la paix et la prospérité du monde", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre, François Fillon, a aussi adressé ses "félicitations les plus vives" au futur président américain: "votre succès est le signe que le rêve américain continue d'inspirer votre peuple. Et ce rêve transcende aujourd'hui les frontières. Votre victoire adresse au monde un message d'espoir et d'ouverture."

Au nom de la présidence française de l'Union européenne, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a lui fait l'éloge de Barack Obama. "La France, l'Europe, la communauté internationale ont besoin de son dynamisme, de son refus des injustices et de sa volonté d'aller de l'avant pour bâtir un monde plus stable, plus sûr et plus juste", a-t-il déclaré.

La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, a pour sa part estimé que l'élection de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, était un "défi", qui devait "sonner le moment de la mobilisation" en France pour davantage de diversité en politique. Elle a jugé qu'il fallait "des partis moins conservateurs, y compris à l'UMP". "Il faut que les personnalités qui détiennent des mandats depuis 20, 30 ans, voire plus, puissent former des héritiers, c'est absolument vital pour un pays", a-t-elle ajouté.

Toujours en France, mais à gauche cette fois, le PS, pris dans une autre élection pour la tête du parti, a également réagi. Martine Aubry a estimé que le "grand peuple américain a réalisé le formidable rêve de Martin Luther King en portant un homme noir" à la présidence des Etats-Unis. Pour Ségolène Royal, l"Amérique métissée" d'Obama doit faire progresser la "fraternité mondiale". Enfin, François Hollande a salué une élection symbolique et appelé à un "dialogue nouveau" de l'Europe et de la France avec les Etats-Unis.

L'Union européenne rêve d'un partenaire américain à part entière

Au Royaume-Uni, allié atlantiste historique des Etats-Unis, le Premier ministre britannique Gordon Brown a salué "les valeurs progressistes" de Barack Obama et "sa vision pour l'avenir". De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel l'a félicité pour sa victoire "historique", tandis que le gouvernement espagnol a salué "la volonté de changement" de la société américaine. En Italie, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, très proche de George W. Bush, s'est déclaré convaincu que "l'amitié et la coopération" entre Rome et Washington continueront à croître.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lui estimé que le moment était venu "d'un engagement renouvelé entre l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique". "Nous avons besoin d'un "new deal" pour un nouveau monde. J'espère sincèrement que sous la direction du président Obama, les Etats-Unis joindront leurs forces à l'Europe pour mener à ce "new deal", pour le bénéfice de nos sociétés et du monde entier".

A dix jours d'un sommet du G20 à Washington, dont les Européens espèrent qu'il jettera les bases d'une refonte du système financier international, la crise financière, en passe de se transformer en crise économique, est le premier dossier sur lequel les Européens attendent Barack Obama, même s'il ne prendra ses fonctions qu'en janvier.

Moscou reste sur ses gardes, espoirs de changement au Proche-Orient

Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a félicité Barack Obama pour son élection à la présidence américaine, soulignant l'importance de la coopération entre Washington et ses alliés européens face aux menaces actuelles. "Le lien transatlantique, basé sur le partage de valeurs qui ont fondé il y a près de 60 ans notre Alliance, reste essentiel", a-t-il ajouté au nom de l'Alliance atlantique qui regroupe les Etats-Unis, le Canada et 24 pays européens.

En revanche, l'accueil est beaucoup plus frais du côté de Moscou. Le président russe, Dimitri Medvedev, a ainsi accusé les Etats-Unis d'être à l'origine de la crise financière internationale et la guerre en Géorgie, et a annoncé le déploiement de missiles à Kaliningrad en réponse au bouclier américain. Au cours de son premier discours annuel à la nation, le président russe a également exprimé l'espoir que la "nouvelle administration américaine" opterait pour de "bonnes relations" avec la Russie, sans citer une seule fois le nom du démocrate Barack Obama.

Au Proche-Orient, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a lui appelé Barack Obama à "accélérer les efforts déployés en vue de parvenir à la paix" au Proche-Orient. Pour sa part, le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a appelé le président élu à "tirer la leçon des erreurs" des précédentes administrations américaines envers le monde arabo-musulman, et "notamment celle de (George W.) Bush".

En Irak, le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a réagi avec réserve à l'élection de Barack Obama. "Nous respectons le choix des Américains", a-t-il déclaré. "Nous ne pensons pas qu'il y aura un brusque changement politique, et il n'y aura pas un désengagement rapide américain d'Irak, car une affaire importante se joue ici", a-t-il dit. L'engagement du candidat démocrate durant la campagne est de retirer la plus grande partie des troupes américaines d'Irak seize mois après son entrée en fonctions.

Du côté de l'Afghanistan, le président Hamid Karzai a estimé que l'élection de Barack Obama avait "fait entrer le peuple américain, et avec lui le reste du monde, dans une ère nouvelle".

Le président vénézuélien Hugo Chavez a lui félicité Barack Obama pour son "élection historique" et exprimé sa volonté d'établir de "nouvelles relations" avec les Etats-Unis et relancer "un agenda bilatéral constructif" pour le bien-être des deux peuples.

En Asie, le président chinois Hu Jintao a félicité Barack Obama et, évoquant une "nouvelle période historique", a dit vouloir élever les relations entre la Chine et les Etats-Unis à "un nouveau niveau". Le Premier ministre japonais Taro Aso, la présidente des Philippines Gloria Arroyo et le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono ont également salué l'élection du candidat démocrate.

Pour terminer sur un symbole, Nelson Mandela, premier président noir sud-africain, a également félicité le démocrate américain pour son élection. "Votre victoire a démontré que personne, partout dans le monde, ne devrait avoir peur de rêver de changer le monde pour le rendre meilleur", a-t-il écrit dans une lettre adressée au nouvel élu, lui souhaitant "force et courage" pour les années à venir. "Nous sommes convaincus que vous allez finalement parvenir à réaliser votre rêve de faire des Etats-Unis d'Amérique un partenaire à part entière dans une communauté de nations, qui se consacre à la paix et à la prospérité pour tous", a estimé le héros de la lutte contre l'apartheid et prix Nobel de la paix.