La BCE baisse ses taux de 0,5 point, la Banque d'Angleterre de 1,5 point

Par latribune.fr  |   |  515  mots
La Banque d'Angleterre a frappé fort en abaissant de 1,5 point son taux directeur, ramené à 3%. Pour la deuxième fois en un mois, la Banque centrale européenne (BCE) a descendu son principal taux directeur d'un demi-point pour le faire descendre à 3,25%.

La Banque d'Angleterre a ouvert en grand les vannes en matière de politique monétaire, dans l'espoir d'amortir les effets de la crise économique. Elle vient de décider de baisser de 1,5 point son taux directeur pour le ramener de 4,5% à 3% alors que le marché attendait une baisse de 0,5 à 1 point.

Il faut remonter à 1993, quand le pays peinait à sortir d'une récession, pour trouver un assouplissement monétaire d'un point. L'annonce de la Banque d'Angleterre est intervenue peu avant celle de la Banque centrale européenne (BCE).

Pour la deuxième fois en un mois, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé nettement, d'un demi-point, son principal taux d'intérêt directeur ce jeudi, ramené à 3,25%, afin de rassurer les marchés et donner un peu d'air à l'économie.

Le 8 octobre, la BCE l'avait déjà réduit d'un demi-point dans le cadre d'une action concertée avec les autres grandes banques centrales mondiales face à la crise financière et économique. Jean-Claude Trichet , président de la BCE, avait déjà bien préparé le terrain en disant que cette nouvelle baisse était "possible" et les marchés l'avaient déjà intégrée.

La BCE n'a plus de réserve à avoir: l'inflation, qu'elle a mission de contenir en priorité, se résorbe rapidement sous l'effet de la chute des prix des matières premières et du ralentissement en cours de l'économie. De 3,2% en octobre et après un pic de 4% cet été, le taux annuel pourrait retomber sous 2,5% à la fin de l'année, estiment  plusieurs économistes.

En outre, les perspectives économiques sont moroses: la zone euro est sans doute entrée en récession au troisième trimestre et devrait au mieux croître très faiblement l'an prochain. Dans plusieurs commentaires récents, les banquiers centraux ont tenu à montrer qu'ils avaient bien pris l'ampleur du problème. La crise internationale du secteur financier a "des conséquences dramatiques auxquelles nous serons confrontées pendant des années", a ainsi estimé Jürgen Stark, membre du directoire de la BCE dans un entretien de presse.

Cela suggère l'entrée dans une phase de baisses de taux, "qui devrait être plutôt agressive", estime-t-on ainsi chez Natixis. Pour la plupart des économistes, la BCE pourrait donc à nouveau diminuer ses taux dès le mois suivant, en décembre, puis descendre progressivement à 2 ou 2,5% à la mi-2009.

De fait, à l'occasion de la conférence de presse qui a suivi le conseil de la BCE, son président, Jean-Claude Trichet, a ouvert la voie à une nouvelle baisse prochaine des taux directeurs en zone euro. "Je ne peux pas exclure que nous réduisions à nouveau les taux", a déclaré l'ancien gouverneur de la Banque de France.

"La perspective pour la stabilité des prix continue à s'améliorer", a expliqué Jean-Claude Trichet. L'inflation devrait rentrer dans le rang dans le courant 2009, a-t-il dit. Parallèlement, l'horizon pour l'économie est sombre et l'intensification de la crise financière fait toujours peser "des incertitudes extraordinairement élevées" sur la croissance de la zone euro et du monde entier, selon lui.