Le baril de pétrole sous les 50 dollars, Total presse l'Opep de réagir

Par latribune.fr  |   |  503  mots
Les cours du brut sont restés sous les 50 dollars le baril ce vendredi, dans un marché redoutant toujours une forte diminution de la demande de pétrole. Le patron de Total presse l'Opep de réagir.

Les cours du brut sont restés sous les 50 dollars le baril ce vendredi, en raison des perspectives de baisse de la demande dans un contexte de ralentissement économique. Le prix du baril de "light sweet crude" américain pour livraison en janvier a regagné 51 centes à 49,93 dollars alors que celui du Brent de la mer du nord a regagné 1,04 dollar à 49,12. Ils restent tout de même très loin de leurs records de plus de 147 dollars atteints en juillet dernier.

Mercredi et jeudi, les prix du pétrole avaient reculé à New York, après la confirmation du net recul de la demande de produits pétroliers aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux.

Les inquiétudes ont été alimentées par le rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie, qui a confirmé le fort recul de la demande aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux. Sur les quatre dernières semaines, la consommation de produits pétroliers y a chuté de 7% sur un an. La publication hebdomadaire des stocks pétroliers américains a été marquée par le recul surprise des réserves en produits distillés (gazole et fioul de chauffage). Alors que les analystes attendaient une progression de 400.000 barils, ces stocks ont chuté de 1,5 million à 126,9 millions de barils. Ces derniers sont de plus en plus suivis alors que le froid s'installe aux Etats-Unis, ce qui se traduit par une augmentation de la demande en fioul de chauffage.

Les réserves en produits pétroliers ont augmenté de 1,6 million de barils la semaine dernière, à 315,5 millions de barils. Les marchés tablaient sur une hausse moins importante de 900.000 barils. Enfin, les stocks d'essence se sont étoffés de 500.000 barils, à 198,6 millions de barils, contre une hausse attendue à 300.000 barils.

La tendance baissière reste cependant tenace sur les marchés pétroliers alors que les investisseurs sont déprimés par une forte dégradation des prévisions de demande de brut pour les mois à venir. D'après le rapport mensuel du cabinet CGES publié mardi, la demande devrait se contracter pour la première fois en 25 ans cette année. Du coup, le pétrole devrait poursuivre sa baisse.

Le directeur général du géant pétrolier français Total, Christophe de Margerie qui s'exprimait ce vendredi au salon Actionaria, a estimé que l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, "ne peut pas ne pas réagir" à la chute "beaucoup trop rapide" des prix du brut. "Les grands projets qui feront la confiance de demain ne passent pas avec un baril en dessous de 80-90 dollars" et "beaucoup de sociétés ne pourront plus investir" a -t-il souligné.'"A 50 dollars le baril, un grand nombre de pays producteurs ne vont plus avoir suffisamment de revenus pour couvrir leurs dépenses. On vit dans un environnement de coûts élevés pour la production et l'exploration, qui fait qu'il faut un certain prix pour un environnement (pétrolier) rentable, alors qu'à l'inverse la baisse des prix est aujourd'hui beaucoup trop rapide".