Embellie surprise pour le moral des ménages allemands qui s'est, contre toute attente et malgré l'entrée en récession du pays, amélioré ces dernières semaines, selon l'enquête mensuelle du cabinet d'études GfK publiée ce mardi. L'indicateur avancé de confiance des consommateurs, calculé sur la base d'une enquête auprès d'environ 2.000 personnes, ressort à 2,2 pour décembre après 1,9 en novembre.

Les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un chiffre de 1,5. Certes, le niveau de l'indice reste bas, mais "l'humeur est à une consommation modérée malgré les vents conjoncturels contraires", souligne l'institut dans un communiqué.

La baisse des prix de l'énergie, qui laisse espérer aux consommateurs une remontée de leur revenu disponible, est responsable de cette embellie. L'accord salarial conclu récemment dans la métallurgie, qui s'est soldé par une hausse de plus de 4% des salaires sur dix-huit mois, leur redonne aussi une certaine confiance. Leur propension à dépenser a, dans la foulée, progressé, sans doute soutenue aussi par l'approche des fêtes de fin d'année. "Par ailleurs, le climat de la consommation a profité d'une tendance à la réduction de l'épargne", explique le GfK.

En revanche, les particuliers ayant participé au sondage ne se font pas d'illusion pour les perspectives de leur économie. Leurs attentes sont tombées au plus bas depuis 1991, date à laquelle le GfK a commencé à compiler les données pour l'ensemble de l'Allemagne réunifiée.

Pour que le moral des consommateurs continue de progresser, l'inflation devra continuer à se résorber et le marché de l'emploi ne pas trop se détériorer malgré la crise. "Si (...) le nombre de chômeurs venait à augmenter fortement, cela affectera de façon durable la consommation", prévient l'institut de Nuremberg. "La prévision d'une légère augmentation des dépenses de consommation l'an prochain serait ainsi repoussée à beaucoup plus tard", ajoute-t-il.

L'Office fédéral des statistiques a par ailleurs confirmé ce mardi que le PIB, au troisième trimestre, a bien reculé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (-0,4%). Le détail des comptes nationaux indique une contribution très négative du commerce extérieur (-1,7% trimestriellement). Seule la demande intérieure a permis de limiter le repli du PIB au dernier trimestre. La consommation privée a progressé de 0,3%, après trois trimestres de baisse consécutifs. Les dépenses publiques ont augmenté de 0,8% et l?investissement a quasiment stagné (+0,1%).

La contribution négative du commerce extérieur est liée à une forte croissance des importations (3,8%, après -0,2% au deuxième trimestre) conjuguée à une baisse des exportations (-0,4%, après -0,2%), et pour partie compensée par une contribution positive des stocks (+0,9%).

En glissement annuel, le PIB a progressé de 1,3%, après 3,3% au trimestre précédent. La consommation privée affiche une baisse de 0,3% et une contribution négative (-0,1%). La contribution des exportations nettes est également en recul, de 0,5%.

"Etant donné les niveaux atteints par les différents indicateurs de climat des affaires (IFO, PMI) et la vitesse avec laquelle ils continuent de se replier, nous attendons d'autres reculs du PIB au cours des prochains trimestres. Au final, le PIB allemand devrait reculer de 1,3% en 2009, après avoir progressé de 1,3% en 2008, et de 2,6% en 2007", estiment les experts de BNP Paribas.