Les pays riches frappés par la récession en 2009, annonce l'OCDE

En 2009, la récession au sein des pays membres de l'OCDE "sera sans doute la plus sévère depuis le début des années 1980", avertit l'Organisation pour la coopération et le développement économique. La reprise n'est pas attendue avant le second semestre 2010. Le recul du PIB français pour 2009 est estimé à 0,4% et le taux de chômage à 8,2% de la population active.

L'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), qui publie son rapport semestriel ce mardi, révèle des perspectives économiques plutôt sombres pour ses trente pays membres.

La zone OCDE, qui regroupe essentiellement des pays riches, devrait ainsi connaître une récession de 0,4% en 2009, après une croissance de 1,4% en 2008. La reprise "n'est pas attendue avant le second semestre 2010, ce qui signifie que cette récession sera sans doute la plus sévère depuis le début des années 1980", avertit l'OCDE, qui prévoit une croissance de 1,5% en 2010.

L'organisation prévoit également un bond du nombre de chômeurs de 8 millions de personnes dans sa zone d'ici 2010, à 42 millions, contre 34 millions actuellement.

"C'est aux Etats-Unis que l'activité devrait se contracter le plus fortement vers la fin de cette année", constate l'OCDE. Le PIB américain devrait augmenter de 1,4% en 2008 puis décroître de 0,9% en 2009, avant de progresser de 1,6% en 2010, même si "la reprise sera probablement languissante". Le taux de chômage devrait lui augmenter à 7,3% en 2009 et à 7,5% en 2010.

La consommation américaine va marquer le pas en raison du chômage, de la chute des marchés boursiers et de celle de l'immobilier qui affectent le patrimoine des ménages, également confrontés à un accès plus difficile au crédit. La baisse des dépenses sera particulièrement marquée dans le secteur automobile.

"L'investissement des entreprises américaines va sans doute également continuer de faiblir, compte tenu du faible niveau de la confiance et du durcissement brutal des conditions financières", indique l'organisation. Le "soutien persistant émanant des exportations (...) semble s'estomper" à cause de l'affaiblissement de la conjoncture dans le monde et de l'appréciation du dollar, ajoute-t-elle. En revanche, "la détente des prix du pétrole et des produits de base, devrait ramener l'inflation" autour de 1,5% en 2010, souligne le rapport.

La crise financière internationale devrait également plonger la France dans la récession en 2009, avec un recul du PIB de 0,4% et un taux de chômage à 8,2% de la population active, creusant nettement déficit public et dette. Le PIB se redresserait ensuite fortement en 2010 (de 1,5 %).

En France, le "repli marqué de l'activité en 2008 et 2009 devrait entamer sensiblement les recettes budgétaires, notamment les rentrées d'impôts sur les bénéfices", tandis que "la montée du chômage exerce des pressions à la hausse sur les dépenses sociales", analyse l'OCDE. Le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) devrait passer de 2,9% du PIB cette année à 3,7% l'an prochain, puis à 3,9% en 2010, bien au-delà de la limite de 3% autorisée par la Commission européenne. Dans le même temps, la dette publique devrait dépasser 70% du PIB d'ici 2010 alors que le pacte de stabilité européen préconise un taux de 60% au plus.

Les chiffres du gouvernement français sont plus optimistes, mais à peine plus. Pour 2008, le gouvernement évalue la croissance à seulement 0,9%. Il table sur une croissance comprise entre 0,2 et 0,5% en 2009, et de 2% en 2010. L'objectif du gouvernement français est de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2010, après l'avoir laissé se creuser à 3,1% en 2009 en raison de l'impact de la crise sur les finances publiques.

L'OCDE annonce également l'entrée en récession du Royaume-Uni et de l'Allemagne. L'organisation table pour l'économie britannique sur une croissance de 0,8% en 2008 et une contraction de 1,1% en 2009. Le taux de chômage pourrait ainsi monter à près de 8% en fin d'année prochaine, contre 5,5% cette année.

Lundi, le ministre des Finances Alistair Darling a présenté un plan de relance budgétaire de 20 milliards de livres (1% du PIB) et incluant une baisse temporaire de 2,5 points de la TVA. A ce propos, l'OCDE a souligné qu'"il importe de mettre en place un plan crédible d'assainissement des finances publiques dès la reprise de l'activité économique", alors que les "règles d'or" budgétaires jusque-là respectées par le Royaume-Uni (dont celle limitant la dette publique à 40% du PIB) vont voler en éclats.

L'Allemagne, première économie de la zone euro, va connaître elle aussi une récession pour l'ensemble de 2009, avec un PIB en baisse de 0,8%, estime l'OCDE. En 2008, le PIB devrait croître de 1,4% et en 2010, la conjoncture devrait se redresser, avec une croissance moyenne de 1,2%. Le pays est déjà en récession "technique", puisqu'il a accusé deux trimestres d'affilée de recul de son PIB.

La consommation privée, talon d'Achille de l'économie allemande, devraient croître légèrement, espère l'OCDE, et ce en dépit de la dégradation attendue du marché du travail et des conditions de crédit. 

Côté finances publiques, l'Allemagne devrait comme prévu afficher de nouveau un quasi équilibre en 2008. Mais le solde budgétaire redeviendra négatif en 2009 en raison d'une diminution des recettes de l'impôt sur le revenu liée au ralentissement de l'activité. En outre, les dépenses liées au chômage vont repartir à la hausse, avance l'OCDE.

Au Japon, la croissance devrait être de 0,5% en 2008, puis reculer de 0,1% l'an prochain et rebondir de 0,6% en 2010. La "déflation pourrait être de retour au milieu de 2009" dans l'archipel, avertit l'OCDE.

Comme remède pour sortir de l'impasse, l'organisation préconise de baisser encore les taux d'intérêt, notamment aux Etats-Unis et en Europe, ainsi que des politiques de relance ciblées et temporaires partout où une marge de manoeuvre budgétaire existe.

Les investissements dans les infrastructures peuvent stimuler "à la fois l'offre et la demande, mais leur mise en route est longue". "Les baisses d'impôts ou les paiements de transfert au profit des ménages les plus pauvres (...) peuvent se révéler plus efficaces", poursuit le rapport qui insiste sur le fait qu'il faudra rapidement réduire les mesures choisies une fois la reprise arrivée pour parer aux tensions inflationnistes.

Vu la mondialisation croissante de l'économie, une plus grande coordination internationale est indispensable pour éviter les mesures qui faussent la concurrence ou déplacent le problème vers d'autres pays, avance l'OCDE.

Parmi les rares points positifs, elle note la forte baisse des prix du pétrole et des matières premières et le ralentissement en cours de l'inflation.

(Vous pouvez visionner la conférence de l'Ocde)

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Inacceptable ! faisons comme en Thailande. Renversons ces incompetents et prenons la place !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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tres bonnes reflections de l'ocde auxquelles j'adhere totalement .il ne faut pas compter sortir de la crise avant le 2eme semestre.il faut s'adapter a cette situation ,garder son sang froid et surtout na pas paniquer!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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tres bonnes reflections de l'ocde auxquelles j'adhere totalement .il ne faut pas compter sortir de la crise avant le 2eme semestre.il faut s'adapter a cette situation ,garder son sang froid et surtout na pas paniquer!

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