La Bourse de Bombay ouvre dans le calme, les combats continuent entre forces de sécurité et terroristes

Par La tribune.fr avec Sophie Lécluse, en reportage en Inde.  |   |  614  mots
La Bourse de Bombay, fermée jeudi au lendemain des attentats qui ont frappé la capitale économique de l'ouest de l'Inde, ouvre en légère baisse ce vendredi alors qu'une vaste opération est lancée par les forces de sécurité pour libérer les otages encore détenus par les assaillants.

La Bourse de Bombay, fermée jeudi au lendemain des attentats qui ont frappé la capitale économique de l'ouest de l'Inde, a réouvert ce vendredi en légère baisse. Dans les premières échanges, elle perdait 0,20%. Les dirigeants économiques indiens ont exprimé leurs craintes que ces attentats portent un coup très sévère à l'économie du pays, déjà durement touchée par les retraits massifs de fonds étrangers de son marché actions.

Le calme est pourtant loin d'être revenu à Bombay. Les forces de sécurité poursuivent la vaste opération contre les islamistes détenant encore des otages, notamment dans un Centre de prière juif. Depuis mercredi, les attaques ont fait 130 morts dans la capitale économique de l'Inde, selon un nouveau bilan.  Près de 300 personnes ont été blessées. 

Vendredi matin, des responsables de la police ont annoncé avoir secouru 39 personnes bloquées dans l'hôtel Oberoi/Trident, où 200 personnes étaient encore retenues jeudi soir. Un peu plus tôt, les forces de sécurité avaient indiqué que des commandos avaient pratiquement totalement libéré le Taj Mahal, l'un des deux hôtels de luxe attaqués.

Bombay, mégalopole de la côte ouest de l'Inde, centre financier de la dixième puissance économique mondiale, a été mercredi le théâtre d'une série d'attaques menées par des hommes armés de fusils d'assaut et de grenades, qui ont visé, outre les deux hôtels, huit autres cibles, dont la gare centrale et un hôpital.
Ces actions ont été revendiquées au nom d'un groupe islamiste, les Moujahidine du Deccan, du nom du plateau qui couvre le centre et le sud de l'Inde. Un haut responsable militaire indien a affirmé que les assaillants étaient venus du Pakistan, souvent accusé par l'Inde de soutenir des activistes musulmans à l'origine d'attentats sur son sol. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a accusé jeudi un groupe basé "en dehors" du pays d'être responsable de ces attaques coordonnées, dans une allusion voilée au Pakistan. Islamabad a rejeté ces accusations.

Selon l'agence de presse indienne PTI, citant des sources officielles, trois extrémistes, dont un ressortissant pakistanais, ont été arrêtés dans l'hôtel Taj Mahal.
Cet homme est présenté comme étant Ajmal Amir Kamal, un habitant de Faridkot, au Pakistan. L'agence affirme que les extrémistes sont membres du Lashkar-e-Taiba, un groupe armé islamiste basé au Pakistan et connu notamment pour avoir attaqué le Parlement indien en 2001. Le Pakistanais a déclaré aux enquêteurs indiens, selon PTI, que le groupe de 12 extrémistes auquel il appartenait avait été conduit par un navire marchand près des eaux territoriales indiennes et avait gagné Bombay à bord d'un petit hors-bord.

L'un des islamistes retranchés dans l'Oberoi/Trident a fait savoir au téléphone à la télévision indienne que le groupe réclamait la fin des "persécutions" à l'encontre des musulmans d'Inde et la libération des islamistes détenus dans ce pays.

Une croissance annuelle de 7,6% de juillet à septembre
La croissance de l'économie en glissement annuel s'est établie à 7,6% au deuxième trimestre de l'année financière du pays (juillet-septembre), un chiffre supérieur aux prévisions, a-t-on appris vendredi. Cette progression du produit intérieur brut (PIB) est toutefois inférieure à celle du premier trimestre (avril-juin) qui avait été de 7,9% et à celle du deuxième trimestre 2007 qui s'était élevée à 9,3%, en raison d'une baisse de la demande affectée par la hausse des taux d'intérêt et par la crise financière. Les analystes avaient prévu que l'économie du sous-continent progresserait de 7,3% au cours du trimestre.