Le pétrole plonge largement sous les 50 dollars

Par latribune.fr  |   |  605  mots
A moins de 47 dollars, le baril de pétrole a perdu plus de 100 dollars depuis le pic atteint début juillet. Ce mardi, les cours ont de nouveau reculé, toujours sous l'effet des inquiétudes sur le niveau de la demande mondiale.

100 dollars. Voila ce qu'ont perdu les cours du brut en moins de 5 mois. Ce mardi, ils ont poursuivi leur tendance baissière, quasiment ininterrompue depuis les records atteints le 11 juillet à plus de 147 dollars le baril. A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a cédé 2,32 dollars à 46,96 dollars. Le baril a touché en fin de séance 46,82 dollars, un nouveau plus bas depuis mai 2005. A Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le Brent de la mer du Nord a reculé de 2,40 dollars, à 45,57 dollars le baril.

Le prix du pétrole est nettement reparti à la baisse depuis le début de la semaine, après l'absence de décision, samedi, des responsables des pays exportateurs de pétrole, réunis au Caire. Ce mardi, le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier descend vers les 48 dollars. Quant au baril de Brent de la mer du Nord, il plonge vers les 46 dollars. 

Lundi, les prix du pétrole ont déjà fortement reculé à New York, les investisseurs prenant acte de la décision de l'Opep de maintenir ses quotas de production inchangés, dans un contexte économique très morose. A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a cédé 5,15 dollars à 49,28 dollars. A Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le Brent de la mer du Nord a reculé de 5,49 dollars, à 48 dollars le baril

Face à la dégringolade des prix de l'or noir, l'Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, a décidé de préparer des mesures drastiques. Le cartel pétrolier envisagerait de baisser substantiellement sa production lors de sa prochaine réunion, le 17 décembre en Algérie. Samedi, les pays de l'Opep ont tenu une réunion consultative au Caire où ils ont maintenu la production inchangée mais en convenant "de prendre toute action supplémentaire" pour stabiliser le marché.

Le secrétaire général de l'organisation, Abdallah el-Badri, a été encore plus explicite en affirmant qu'il y avait au sein de l'Opep "un consensus général pour une action" en faveur d'une baisse de production lors de "la prochaine réunion" d'Oran. Sans donner de chiffre précis, le responsable de l'Opep a parlé d'un montant "substantiel". Le terrain est donc préparé à une nouvelle baisse de la production du cartel, la troisième en quatre mois.

Selon les analystes, cette baisse de production pourrait être d'au moins 1 million de baril par jour (mbj), certains évoquant une fourchette entre 1,5 et 2 mbj. Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a estimé ce dimanche que le marché mondial souffrait d'un excédent de 2 mbj. Mais il s'est refusé à préciser l'ampleur de la réduction que Téhéran souhaitait pour la réunion d'Oran.

Déjà, le 24 octobre dernier, l'Opep avait annoncé une baisse de 1,5 mbj du seuil de production de ses 11 membres soumis au système des quotas (l'Irak en est exclu), à 27,3 mbj à partir du 1er novembre. En septembre, ils avaient appelé à un plus strict respect des quotas, ce qui équivalait à une baisse de production de quelque 500.000 barils par jour.

Il faut dire que le cartel est confronté à une situation difficile. Le ralentissement économique mondial pèse sur la demande et a entraîné une chute brutale des prix.  L'Opep, qui produit 40% du pétrole mondial, est confronté en plus à un dilemme: ne pas resserrer son offre suffisamment entraînerait la formation d'un surplus sur le marché pétrolier et pousserait les prix encore plus à la baisse mais la réduire trop serait contre-productif.