Baisse historique des taux de la BCE après celles de Londres et de Stockholm

Par latribune.fr  |   |  578  mots
La Banque centrale européenne a décidé de réduire ses taux d'intérêt de 0,75 point pour les ramener à 2,5%. Du jamais vu. La banque centrale suédoise vient de procéder à une baisse sans précédent de 175 points de base de ses taux directeurs, qui ramène le principal d'entre eux à 2%. La Banque d'Angleterre a encore baissé ses taux d'un point pour les ramener à 2% au plus bas depuis 1939.

La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunissait ce jeudi, a de nouveau abaissé son principal taux directeur mais dans des proportions inédites puisque le recul atteint 0,75 point pour les ramener de 3,25% à 2,5%. Le taux de facilité de dépôt est ramené à 2,0% et le taux de prêt marginal à 3,0%.

Ce jeudi, la banque centrale suédoise a annoncé une baisse sans précédent de 175 points de base de ses taux directeurs jeudi, qui ramène le principal d'entre eux à 2,0% contre 3,75% jusqu'à présent. La baisse décidée ce jour par le comité de politique monétaire est plus importante encore qu'attendu: une majorité des économistes et analystes interrogés par Reuters avaient dit s'attendre à une réduction susceptible d'atteindre de 100 points de base.

La Banque d'Angleterre (BoE, Bank of England) a fait de même en baissant à nouveau d'un point son taux directeur, à 2%, le plus bas niveau depuis octobre 1939 alors que le Royaume-Uni est menacé d'une récession qui risque de durer.

Les messages avaient été passés afin qu'une détente monétaire significative soit enfin réalisée par la BCE. Les pouvoirs politiques ont encouragé la BCE à lâcher encore du lest. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a de nouveau appelé le président de l'institution, Jean-Claude Trichet, à faire "encore un petit effort". Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances en zone euro, l'Eurogroup, et le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso ont lancé des appels similaires.

"75 points de base c'est la baisse la plus forte même pour nous et j'ajouterais également en l'espace de deux mois nous avons abaissé les taux de 175 points de base, ce qui est une première, y compris pour bon nombre de banques centrales depuis la Seconde Guerre mondiale, avant que l'euro ne soit lancé", a expliqué Jean-Claude Trichet.

Le président de la BCE n'a en revanche livré aucun indice sur la politique à venir de l'organisme francfortois: "Je ne ferai aucun commentaire sur ce que le marché perçoit à quelque distance de maintenant. Nous ferons une fois de plus ce qui s'impose pour assurer la stabilité des prix et être crédible en cela et en l'ancrage de la stabilité des prix. Nous ferons le nécessaire. Pour l'heure, au moment même où je parle, je considère que cette baisse de 175 points de base en moins de deux mois prend exactement en compte toute l'information dont nous disposons".

Parallèlement, chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles pour l'économie. Mercredi, l'Office des statistiques Eurostat a par exemple annoncé une nouvelle baisse plus forte que prévu des ventes du commerce de détail dans la zone euro, témoignant de la faiblesse de la consommation qui renforce les craintes sur l'ampleur de la récession européenne.

Et ce jeudi, Eurostat a confirmé que l'économie de la zone euro s'est bien contractée de 0,2% au troisième trimestre (-0,6% pour les investissements, +0,4% pour les exportations, +1,7% pour les importations d'où un déficit commercial accru, la consommation des ménages étant, elle restée stable) comparé au deuxième, entrant en récession (techniquement marquée par deux trimestres consécutifs de recul de l'activité) pour la première fois de son histoire, puisque les quinze pays de la zone euro avaient déjà enregistré une baisse de 0,2% de leur PIB, produit intérieur brut, au deuxième trimestre.