Les signes de récession se multiplient aux Etats-Unis et en Europe, le FMI appelle à la mobilisation

Par latribune.fr  |   |  592  mots
Des Etats-Unis au Royaume-Uni, de l'Espagne au Danemark, des Pays-Bas à la Pologne, les chiffres sur le recul ou au moins la stagnation de l'activité et la remontée du chômage se multiplient. Le Fonds monétaire international souligne l'ampleur de la crise et prône des mesures de soutien.

Les mauvais chiffres sur la conjoncture occidentale se mulitplient en cette fin d'année. D'abord en Europe et notamment au Royaume-Uni qui annonce son pire chiffre de PIB (produit intérieur brut) depuis 1990. L'activité outre-Manche a en effet reculé de 0,6% au troisième trimestre. Sur un an, la hausse ne ressort plus qu'à 0,3%. Les prévisions initiales avaient donné une baisse de 0,5% La production industrielle est déjà en récession (deux trimestres consécutifs de recul d'activité) avec une baisse de 1,4% au troisième trimestre après un recul de 0,9% au deuxième. Mais tous les voyants (services, investissements, dépenses des ménages) sont passés dans le rouge. D'ailleurs, le chiffre des prêts immobiliers acceptés au Royaume-Uni en novembre a plongé à son plus bas niveau en 14 ans, en  chute sur un an de 61% à 17.773 dossiers positifs.

Il en va de même en Espagne, les deux pays étant très touchés (comme aux Etats-Unis) par la crise immobilière après avoir connu de longues années la flambée des prix de la pierre. D'ailleurs, ce mardi, Le ministère espagnol de l'Economie annonce que selon son indice ISA, l'activité a plongé dans le pays de 1,5% au quatrième trimestre. Du coup, après le - 0,2% du troisième trimestre, ce serait le deuxième trimestre consécutif de recul du PIB et donc la récession. Elle pourrait se prolonger en 2009 (les experts attendent -1% sur l'année) voire aussi en 2010 sur fond d'envolée du chômage qui monte vers les 15% voire les 20% pour les prochains mois.

Presque tous les membres de l'Union européenne sont touchés de plein fouet par le ralentissement économique. Même la Pologne qui connait en novembre sa première hausse du chômage en neuf mois à 9,1% contre 8,8% en octobre et 3,199 millions de chômeurs pour un nombre d'habitants de 38 millions. La banque centrale a réagi en tentant de soutenir l'activité via une nouvelle baisse des taux de 0,75 point ce mardi pour ramener le taux minimal d'intervention, son principal taux, à 5%, après déjà un recul de 0,25 point un mois plus tôt.

Aux Pays-Bas, la stagnation de l'économie se confirme avec un PIB stable au troisième trimestre par rapport au deuxième. Au Danemark, la situation est encore plus mauvaise avec un recul de l'activité de 0,4% au troisième trimestre et de 1,2% sur un an.

Aux Etats-Unis, le chiffre définitif et très attendu du PIB au troisième trimestre a été confirmé avec un recul comme prévu de 0,5%, marqué par un fort recul des dépenses de consommation des ménages américains et des investissements des entreprises. Ce recul de l'activité, le plus important depuis 2001 (mais ce n'est pas encore la récession, l'activité ayant progressé de 2,8% au deuxième trimestre), s'accompagne d'une nette réduction de l'inflation avec un indice "core" également au troisième trimestre revu en baisse à 2,4% contre 2,6% précédemment annoncé.

Le FMI, fonds monétaire international, souligne d'ailleurs, par la voix de son chef économiste Olivier Blanchard, interviewé dans Le Monde, qu'il s'agit d'une "crise d'une amplitude exceptionnelle dont la principale composante est un effondrement de la demande". Il souligne le risque qu'elle se transforme en "grande dépression" notamment si les banques ne rouvrent pas au plus vite le robinet du crédit et si les Etats ne donnent pas plus d'ampleur à leurs plans de relance, en les portant si besoin de 2% à 3% du PIB alors que l'Union européenne par exemple n'en est qu'à 1,4%.