Jean-Claude Trichet inquiet désormais d'une possible déflation

Par latribune.fr  |   |  348  mots
Pour Jean-Claude Trichet, les baisses de taux de la BCE n'ont pas encore produit tous leurs effets. Alors que l'inflation recule nettement en Europe, il rappelle que, pour la BCE, l'objectif de stabilité des prix est juste en-dessous de 2%.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, reste prudent face à de nouvelles baisses de taux mais s'inquiète désormais d'une inflation trop basse. "Nous nous concentrons sur l'impact de nos décisions précédentes", a-t-il déclaré au quotidien allemand Börsen Zeitung, à paraître ce mercredi. "Nous avons déjà abaissé nos taux de 175 points de base dans un très bref délai. Cette impulsion est, à l'heure actuelle, loin d'être complètement transmise à l'économie", a ajouté l'ancien gouverneur de la Banque de France.

La BCE a abaissé à trois reprises depuis début octobre son principal taux directeur, aujourd'hui à 2,50%, pour lutter contre la dégradation rapide de la situation économique dans la zone euro. La dernière baisse était d'une ampleur inégalée pour l'institution européenne, de 75 points de base. Mais, depuis, plusieurs responsables de la BCE, dont son président, ont laissé suggérer une pause lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de janvier, contrecarrant les attentes des analystes.

Dans l'entretien au Börsen Zeitung, Jean-Claude Trichet a semblé tempérer quelque peu ses propos: "cela dit, comme je le souligne toujours, nous n'avons pas de préjugés et nous faisons toujours tout ce qui est nécessaire pour ancrer solidement les projections d'inflation à moyen terme". Il a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la BCE doit, "en toutes circonstances, délivrer la stabilité des prix". "Ne l'oubliez pas, notre définition de la stabilité des prix à moyen terme est de "moins de 2%, mais proche"", a-t-il ajouté.

La semaine dernière, Jean-Claude Trichet avait déjà expliqué lors d'une conférence à Paris que l'inflation devait rester proche de 2%. Une manière pour lui de souligner que la BCE ne veut pas d'un taux trop bas, et surtout pas d'une déflation qui risquerait d'handicaper durablement l'activité économique. En novembre, l'inflation est tombée à 2,1% en zone euro. Et en Allemagne, première économie de la zone euro, elle a très nettement ralenti en décembre, à 1,1% selon des chiffres encore provisoires.