Nicolas Sarkozy au Proche-Orient, Israël poursuit son offensive sur Gaza

Par latribune.fr  |   |  650  mots
Le chef de l'État français commence ce lundi en Égypte, Cisjordanie et Israël, une tournée éclair de deux jours pour chercher "les chemins de la paix", mission compliquée par l'assaut terrestre lancé samedi par Israël à Gaza.

Nicolas Sarkozy a maintenu sa tournée au Proche-Orient . Le chef de l'Etat français part dès ce lundi pour "tenter de trouver les chemins de la paix", alors qu'Israël a lancé samedi soir une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Cette escalade dans le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien complique singulièrement la tâche du président français, qui doit rencontrer ce lundi à Jérusalem le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Elle rend plus hypothétique que jamais toute perspective rapide de trêve entre Israël et le Hamas, qui a continué à tirer des roquettes sur des localités israéliennes ces derniers jours, malgré une semaine de bombardements aériens israéliens.
 
Nicolas Sarkozy déjeunera ce lundi dans la station de Charm el-Cheikh, sur la Mer rouge, avec le président égyptien Hosni Moubarak, avec qui il préside l'Union pour la Méditerranée. Il rencontrera en fin d'après-midi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, avant un dîner de travail avec Ehud Olmert. Mardi, il verra le président syrien Bachar el-Assad à Damas - soutien du Hamas, avec l'Iran - puis les dirigeants libanais à Beyrouth, avant d'aller au Sud-Liban présenter ses voeux aux armées françaises, ce qui était le but initial du voyage.

 
Dimanche, le président français s'est entretenu par téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le chef du gouvernement israélien, Ehud Olmert. "Ces conversations avaient pour objectif de faire un dernier point sur la situation avant son déplacement lundi et mardi dans la région", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
 

Dans l'attente de l'entrée en fonction du nouveau président des Etats-Unis Barack Obama le 20 janvier, la France est aujourd'hui avec la Turquie l'un des pays les plus actifs dans la recherche d'une issue au conflit israélo-palestinien. Les circonstances ne sont cependant guère propices à une quelconque percée.
Les dirigeants israéliens ont averti samedi que leur offensive terrestre pourrait être de longue durée. La Syrie s'est jusqu'à présent montrée peu encline à faire pression sur le Hamas, engagé dans une logique de confrontation, et l'Iran paraît encore moins disposé à l'apaisement. Enfin, la perspective des élections législatives israéliennes en février, d'un côté, et la rivalité entre le Hamas et l'Autorité palestinienne, de l'autre, alimentent en interne une surenchère de la violence.

Dans ces conditions, Nicolas Sarkozy ne peut guère espérer faire mieux qu'envisager une solution pour limiter les dégâts humains et politiques de la crise et préserver les chances d'un règlement. Les premières réactions à l'offensive israélienne ont par ailleurs révélé des divisions au sein de l'Union européenne.
La France a condamné par la voix de son ministère des Affaires étrangères une "escalade militaire dangereuse" qui "complique" les efforts de paix internationaux. La République tchèque, qui a succédé jeudi à la France à la présidence de l'UE (Union européenne), n'y a vu qu'une "action défensive" d'Israël. Nicolas Sarkozy avait coupé l'herbe sous le pied des dirigeants tchèques en annonçant mercredi sa tournée au Proche-Orient, quelques heures avant de leur laisser les clefs de l'UE. "C'est la vocation de la France de chercher partout les chemins de la paix", avait-il fait valoir. L'Elysée assure que cette initiative a été "totalement coordonnée" avec Prague. La présidence tchèque n'en a pas moins envoyé elle-même dimanche dans la région une mission européenne conduite par le chef de sa diplomatie, Karel Schwarzenberg, à laquelle participe celui de la France, Bernard Kouchner.