Le chômage espagnol au plus haut depuis 1996

Par latribune.fr  |   |  332  mots
Le nombre de chômeurs a de nouveau fortement augmenté en décembre en Espagne pour dépasser les 3 millions de personnes pour la première fois depuis douze ans, a annoncé ce jeudi le ministère du Travail.

Jusqu'où grimpera-t-il? Le nombre de chômeurs a augmenté de 139.694 personnes en décembre, soit une hausse de 4,6% par rapport à novembre, selon un communiqué du ministère. Au total fin décembre, l'Espagne comptait 3.128.963 chômeurs, un plus haut depuis l'établissement de ces statistiques en 1996. Sur l'ensemble de l'année, le nombre de chômeurs a progressé de 999.416 personnes, soit 46,9% de plus que sur l'ensemble de 2007!

Les chiffres de décembre confirment la détérioration de l'emploi, selon la secrétaire générale espagnole à l'Emploi, Maravillas Rojo, citée par l'AFP. "Nous traversons une situation nouvelle et inédite et l'année 2009 sera très difficile, car le chômage va continuer à augmenter", a-t-elle ajouté. "Il existe toutefois un espoir raisonnable pour que l'ensemble des mesures adoptées au niveau européen et par le gouvernement espagnol aient des conséquences sur l'emploi".

Selon les chiffres publiés trimestriellement par l'Institut de la statistique (Ine), le taux de chômage a atteint 11,33% au troisième trimestre, un plus haut depuis 2004, après 10,44% au deuxième, et il devrait continuer à augmenter.

L'Espagne fait face depuis le début de l'année à un très sévère ralentissement de son économie et se trouve au bord de la récession. Le secteur de la construction, après des années de frénésie, est actuellement en plein retournement. Dans le secteur automobile, les constructeurs installés en Espagne multiplient les mesures de chômage technique.

Le gouvernement socialiste, qui a régularisé des centaines de milliers de clandestins ces dernières années, a déjà revu plusieurs fois à la hausse ses prévisions de chômage, actuellement estimées à 12,5% en 2009. Mais le Fonds monétaire international (FMI) mise sur 14,7% en 2009. De son côté, le bureau d'études économiques du groupement des caisses d'épargne (Funcas) prévoit un recul de 1,5% du PIB pour l'an prochain et un taux de chômage à 15,9% de la population active (puis à 18% en 2010).