BCE : Jean Claude Trichet n'envisage pas un taux zéro dans la zone euro

Par latribune.fr  |   |  500  mots
Les taux de la Banque centrale européenne ont été ramenés de 2,5% à 2%, leur plancher historique. Mais pas question pour le président de la BCE de les ramener à un taux de zéro comme l'ont fait la Fed et la Banque du Japon.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a exclu d'abaisser son principal taux directeur à O%, lors d'une interview diffusée vendredi par la télévision japonaise NHK. "Si vous me demandez si nous pouvons aller jusqu'à zéro, je vous réponds: non, nous n'y irons pas"", a-t-il affirmé aux journalistes de la NHK. Mais il n'a pas exclu d'autres baisses à l'avenir. "A la question, est-ce que 2% est le plus bas niveau que vous allez atteindre? je vous réponds non, nous verrons ce qui est nécessaire", a-t-il répondu. 

La BCE a laissé entendre qu'il pourrait y avoir en mars une possible nouvelle baisse de ce taux, qui détermine le niveau du crédit dans les seize pays de l'euro, pour faire face à la dégradation rapide de l'économie en zone euro. Depuis octobre, le taux directeur a été réduit au total de 2,25 points de pourcentage. En dix ans d'existence, la BCE n'est jamais descendue plus bas. La Réserve fédérale américaine et la Banque du Japon ont abaissé leur principal taux d'intérêt quasiment à zéro

Hier jeudi, comme on pouvait s'y attendre la BCE a baissé ses taux pour la quatrième fois consécutive. Elle les a réduit d'un demi-point et les ramène de 2,5% à 2%, comme s'y attendaient la plupart des analystes. Ils étaient encore de 4,25% début octobre.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet a donc pris en compte le fort recul de l'inflation en Europe ainsi que les menaces accrues d'une récession forte et durable en Europe, et la dégradation cette semaine de la note de la Grèce par Standard & Poor's qui a aussi mis sous surveillance celle de l'Espagne.

Lors de la traditionnelle conférence de presse qui suit la décision des gouverneurs de la BCE, Jean-Claude Trichet a laissé entendre que la Banque centrale pourrait à nouveau baisser ses taux en mars. La réunion de début mars sera "le prochain rendez-vous important", a-t-il déclaré, excluant tout mouvement en février.

En décembre, la BCE avait dit miser sur une contraction de 0,5% du Produit intérieur brut de la zone euro en moyenne cette année, mais le président de la BCE a reconnu que ce pronostic était devenu caduc en raison de la dégradation rapide de l'économie.

La décision, prise "à l'unanimité", d'abaisser le taux principal d'un demi point jeudi se base ainsi sur "l'anticipation d'une poursuite du ralentissement significatif" de la conjoncture, bien que "le niveau d'incertitude demeure exceptionnellement élevé" sur l'évolution de l'économie, a souligné Jean-Claude Trichet.

La réduction de ce jour s'appuie aussi sur "l'allègement des pressions inflationnistes", qui se poursuit, en particulier en raison de l'affaiblissement de la conjoncture. Le taux d'inflation est tombé à 1,6% en décembre sur un an, en dessous de l'objectif à moyen terme de la BCE d'un taux inférieur mais proche de 2%.