Barack Obama : un début de mandat sous pression

Le président élu américain prend ses fonctions ce mardi dans un contexte économique fortement dégradé. Les Etats-Unis traversent la pire crise économique depuis 1929. Le projet phare de ce début de mandat sera sans aucun doute le plan de relance de la nouvelle administration démocrate.

Pour sortir l'économie américaine de l'ornière, Barack Obama, qui prend ses fonctions ce mardi, prône une approche que les économistes libéraux qualifieraient de "peu orthodoxe" et qui rappelle le célèbre "New Deal" de Roosevelt aux historiens. Le parallèle avec l'ancien président américain est aisé, quand on sait que les Etats-Unis traversent actuellement leur plus grave crise économique depuis 1929

Le plan de relance que prépare l'équipe de Barack Obama reprend les recettes de celui de son aîné: grands travaux, investissements publics et aides diverses de l'Etat, pour un montant total de 825 milliards de dollars.

L'objectif premier du 44ème président des Etats-Unis est de protéger l'emploi. Selon Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, le plan de relance devrait permettre d'en créer et/ou d'en sauver 4 millions. Une urgence alors que l'économie américaine a détruit 2,6 millions de postes et 2008 et que le taux de chômage est monté à 7,2% de la population active.

Politique de grands travaux

Un plan d'investissement d'urgence de 550 milliards de dollars va se concentrer sur la rénovation des infrastructures du pays, parfois en piteux état. Routes, ponts et établissements scolaires devraient être la priorité. Une enveloppe de 87 milliards de dollars est également prévue pour aider les dépenses de santé des plus pauvres. Environ 47 millions d'Américains vivent sans couverture maladie. Des mesures en faveurs des économies d'énergies et de l'indépendance énergétiques des Etats-Unis sont également prévues.

Le texte, qui sera discuté dès mercredi, au lendemain de l'investiture de Barack Obama, comporte un volet fiscal de 275 milliards de dollars. Une de ses propositions consiste à verser des liquidités directement aux constructeurs de maisons et autres sociétés mises à mal par la crise de l'immobilier. Le plan devrait également mettre en place une des promesses du candidat lors de sa course à la Maison Blanche: une baisse d'impôt de 500 dollars par contribuable, soit 1.000 dollars pour un ménage.

Côté républicain, on regrette que le plan de relance de Barack Obama ne fasse pas une part plus belle aux réductions d'impôts. Mais l'économiste Joseph Stiglitz, de son côté, exprimait une opinion opposée dans les pages du "Financial Times". Le prix Nobel, connu pour sa théorie du "néo keynésianisme", estime que des baisses d'impôts n'auraient aucun intérêt, à l'exception de celles à destination des ménages les plus pauvres ou si elles sont conditionnées à des investissements des entreprises.

Deuxième volet du plan de soutien financier

Un autre chantier de l'équipe d'Obama va être la deuxième partie du plan "TARP" ("troubled assets relief program"), le plan de soutien américain au secteur financier, également connu sous le nom de "plan Paulson".

Jeudi 15 janvier, le principal conseiller économique de Barack Obama a présenté au Congrès les nouvelles mesures qui vont accompagner le deuxième volet du plan, d'un montant de 350 milliards de dollars. Le secteur automobile pourrait, lui aussi, bénéficier de ces aides publiques.

Sur cette somme, 50 à 100 milliards devraient servir à lutter contre la multiplication des saisies immobilières. Mais les entreprises qui bénéficieront de ces aides devront faire approuver leur politique de rémunération des dirigeants et de dividendes par les autorités fédérales.

Concernant spécifiquement les constructeurs, ils ne pourront obtenir d'aide "que dans le cadre d'un plan de restructuration détaillé visant à assurer leur viabilité à long terme", selon Lawrence Summers.


Outre la remise sur pied de l'économie, le président élu s'est engagé au cours de sa campagne à fermer le centre de Guantanamo, sur l'île de Cuba, et à retirer les troupes américaines d'Irak sous seize mois. Selon le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, les militaires américains travaillent actuellement sur plusieurs plans de retrait. En revanche, le délai de seize mois pourrait ne pas être respecté.

Enfin, sur le dossier environnemental, les Etats-Unis devraient changer radicalement de discours. Barack Obama n'a jamais caché son intention de faire jouer à son pays un rôle clé dans le combat contre le réchauffement climatique et faire ainsi oublier la politique de déni des huit années de l'administration Bush. D'après sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le président élu a l'intention d'être le chef de fil d'une "réponse mondiale et coordonnée" de lutte en faveur de l'environnement.

 

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