En crise, l'Islande songe à se rapprocher de l'Union européenne

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Alors que le pays est frappé par une crise sans précédent, l'Islande envisage de se rapprocher de l'Union européenne. Compte tenu de son état de développement, le processus d'adhésion pourrait aller vite, estime un responsable bruxellois.

L'Islande n'aura pas de traitement de faveur pour adhérer à l'Union européenne mais les pourparlers iraient "relativement vite", a considéré ce vendredi la Commission européenne. "L'Islande sera traitée selon ses propres mérites mais comme elle est un membre de l'EEE (Espace économique européens), des négociations iraient relativement vite", a affirmé Krisztina Nagy, porte-parole du commissaire à l'élargissement de l'UE, Olli Rehn.

Les partis islandais, plongés dans une crise politique après la démission du Premier ministre, sont divisés sur une éventuelle adhésion à l'Union mais s'accordent pour la plupart sur le principe d'un référendum avant d'ouvrir les pourparlers.

Si ce projet se concrétisait, l'Union accueillerait un pays secoué par une profonde crise. Le produit intérieur brut du pays devrait en effet se contracter de 9,9% cette année, selon des prévisions revues à la baisse de la banque centrale qui prévoit un retour de la croissance dès 2011. Le PIB devrait continuer de baisser l'année prochaine mais dans une moindre mesure (-0,8%), estime de son côté la banque Sedlabanki qui prévoit un retour de la croissance dès 2011 avec une hausse du PIB de 3,8%. En 2008, la croissance était encore de 2,0% après 4,9% en 2007 en dépit de l'effondrement du secteur bancaire à l'automne.

Avant la crise, qui a poussé le gouvernement à annoncer sa démission lundi, sous la pression des manifestations, le pays nordique était l'un des Etats les plus riches de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En 2008, le taux d'inflation s'est établi en moyenne à 12,4% après 5% en 2007. Et la banque centrale table sur un taux moyen de 11,9% cette année et seulement de 1,5% l'année prochaine, inférieur à l'objectif officiel de 2,5%. Face une inflation moins rapide que prévu, la banque centrale a annoncé jeudi qu'elle laissait inchangé son principal taux directeur, à 18%. Elle souligne enfin que la couronne islandaise s'est appréciée de 10% ces deux dernières semaines. Le devise avait perdu près de la moitié de sa valeur l'année dernière.