Exportations et importations chinoises en chute libre en janvier

Par latribune.fr  |   |  470  mots
En janvier, les exportations chinoises ont chuté comme jamais en une décennie. Les importations sont également en chute libre. La balance commerciale est restée excédentaire, en hausse de 102% en glissement annuel.

Les exportations chinoises ont chuté comme jamais en janvier, tandis que les importations s'effondraient, sous l'effet de la crise économique mondiale.

Les exportations (90,45 milliards de dollars) ont ainsi reculé en janvier de 17,5%, en glissement annuel, et les importations (51,34 milliards) de 43,1%, selon les Douanes. La baisse des exportations, qui avait commencé en novembre mais s'était limitée à 2,2%, puis 2,8% en décembre, est la plus forte contraction depuis plus de dix ans, selon des analystes. Les échanges (importations et exportations) sont en baisse en janvier de 29% sur un an.

Le bilan est toutefois resté positif pour le deuxième exportateur de la planète avec un excédent commercial de 39,11 milliards de dollars, en hausse de 102% en glissement annuel, selon les statistiques des Douanes publiées ce mercredi. L'excédent de janvier est proche du record mensuel établi en novembre (40,1 milliards de dollars) et de son niveau de décembre (38,98 milliards de dollars).

Par ailleurs, ces baisses de janvier ont été accentuées par l'effet "mathématique" du Nouvel an lunaire chinois, qui a amputé cinq jours de travail par rapport à janvier 2008. "Sans ce facteur, les exportations auraient crû de 6,8%", ont affirmé les Douanes. Le Nouvel an lunaire, période de vacances durant laquelle l'activité est au plus bas, coïncidait cette année avec le 26 janvier. En 2008, il était tombé en février. "Même déformé par l'effet Nouvel an chinois, cela témoigne de la détérioration des fondamentaux", a estimé Wang Qing, analyste chez Morgan Stanley, cité par l'AFP.

"La facture des importations a baissé avec celle des matières premières et de l'énergie", mais "nous pensons pouvoir attribuer cela au fait que les producteurs écoulent les stocks et réduisent leurs achats destinés à la fabrication de produits d'exportations, dans la perspective d'une demande faible", a expliqué Morgan Stanley.

"La forte contraction des importations reflète le ralentissement des investissements intérieurs et de la demande de biens intermédiaires, et signale vraisemblablement la poursuite de la faiblesse des exportations à l'avenir", a aussi estimé Jing Ulrich de JP Morgan.

Cette économiste souligne toutefois que la baisse des exportations chinoises n'est pas "aussi sévère que chez certains pays voisins dépendant davantage de leurs exportations de haute technologie", comme Taïwan, le Japon ou la Corée du Sud.

Pékin n'en a pas moins pris des mesures pour soutenir ses exportateurs, comme l'augmentation des remboursements de TVA pour certains produits à l'exportation, dont l'industrie textile a été la dernière à bénéficier, la semaine dernière.

Et si "le yuan est revenu au centre de l'attention avec la nouvelle administration américaine" qui souhaite son appréciation, la Chine devrait se contenter de garder le taux de change de sa monnaie à un niveau "stable", indique Sherman Chan de Moody's Economy.com.