Etats-Unis : déficit, chômage, commandes, la situation économique s'aggrave encore

Par latribune.fr  |   |  673  mots
Le président Barack Obama annonce une prévision de déficit budgétaire de 1.750 milliards de dollars en 2009, soit 12,3% du PIB. Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Les programmes d'armement vont tous être réévalués sur fond de rigueur budgétaire. Car la crise s'étend aux Etats-Unis : les inscriptions hebdomadaires au chômage atteignent un record depuis 27 ans. Et les commandes de biens durables chutent.

Barack Obama présente jeudi son premier budget, transposant dans les chiffres et les projets son engagement à mener de grandes réformes comme celle de la couverture santé tout en réduisant les dépenses de l'Etat. Ce budget qui tracera seulement de grandes lignes budgétaires avant d'être détaillé plus tard dans l'année "investira dans trois domaines absolument vitaux pour l'avenir de notre économie: l'énergie, la couverture santé et l'éducation", a déjà déclaré Barack  Obama. Il a fait part de son intention de diviser par deux le déficit américain d'ici à 2013 et a indiqué que son administration avait identifié 2.000 milliards d'économies sur 10 ans et cesserait de financer des programmes d'armements inutiles.

En attendant, le président Barack Obama a annoncé ce jeudi une prévision de déficit budgétaire de 1.752 milliards de dollars en 2009. Ce déficit représente 12,3% du PIB. Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale! Ces chiffres ont été établis sur l'hypothèse d'une contraction de Produit intérieur brut de 1,2% cette année. La Maison Blanche prévoit ensuite quatre années de croissance très forte: 3,2% en 2010, 4,0% en 2011, 4,6% en 2012 et 4,2% en 2013. Le déficit retomberait alors à 8% du PIB en 2010, puis à 5,9% en 2011, à 3,5% en 2012 et à et 3% en 2013.
 
Selon la chaîne de télévision CNN , le président américain va demander plus de 200 milliards de dollars sur les 18 mois à venir pour financer l'effort de guerre américain. CNN, citant des responsables de la défense anonymes, a précisé que la demande de Barack Obama comprenait 75,5 milliards de dollars pour 2009 pour envoyer des renforts américains en Afghanistan. Les dépenses consacrées aux guerres en Irak et en Afghanistan pour l'année fiscale 2010, qui commence en octobre, font partie du projet de budget que présente jeudi Barack Obama. Ces dépenses faisaient l'objet de lois de finances distinctes sous la présidence de George W. Bush. Le budget du Pentagone s'est établi pour l'année fiscale 2009 à 515 milliards de dollars, hors coût des guerres en Irak et en Afghanistan. En ajoutant les coûts estimés de ces deux conflits, le total des dépenses militaires s'élève à environ 650 milliards pour l'année fiscale 2009, contre 670 milliards en 2008.

Barack Obama doit préciser vendredi les modalités de son plan de retrait des troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan. Mais à l'heure de la crise économique et financière, Washington menace de mettre le Pentagone au régime. Tous les programmes d'armement vont en effet être réévalués dans ce contexte de rigueur budgétaire, selon le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.

Par ailleurs, le département (ministère) américain du Travail a annoncé ce jeudi que les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis les 695.000 de 1982 avec 667.000, en hausse de 36.000 sur la semaine précédente. En moyenne mobile avec lissage sur quatre semaines, elles s'établissent à 639.000 contre 620.000 une semaine plus tôt, là aussi au plus haut depuis 27 ans. Le nombre de personnes indemnisées après une semaine a crû de 114.000 à 5,112 millions sur la semaine au 14 février. C'est un record absolu. Les économistes n'attendaient "que" cinq millions.

D'autre part, les Etats-Unis affichent une chute pour le sixième mois consécutif des commandes de biens durables. Elles sont tombées à leur plus bas niveau depuis six ans, chutant de 5,2% en janvier. Les économistes n'attendaient qu'un repli de 2,5%. Ce chiffre est d'autant plus mauvais que la baisse de mois de décembre a fortement été revue à la hausse, passant de -2,6% à -4,6%.

Enfin, les ventes de maisons neuves ne sont élevé qu'à 309.000 en janvier, un niveau jamais atteint depuis la création de cette statistique en 1963. Les économistes tablaient sur 330.000 ventes. Le prix médian des maisons a chuté de 13,5% en janvier par rapport à janvier 2007, à 201.100 dollars. Ce prix est le plus bas depuis décembre 2003. Le pourcentage de baisse est le plus fort depuis juillet 1970.