L'activité économique en Italie s'est contractée de 1% en 2008, soit le plus important recul du produit intérieur brut (PIB) depuis 1975, a annoncé ce lundi l'Istat, l'agence de statistiques italienne. Le mois dernier, le gouvernement italien avait tablé dans son Programme de stabilité sur une contraction de l'activité économique du pays de 0,6% seulement pour 2008.

"Cela aura un lourd effet de report négatif sur 2009 et signifie qu'il y a un risque de révision à la baisse de nos premières estimations faisant état d'une contraction de 2,9%" en 2009, souligne Paolo Mameli, analyste chez Intesa Sao Paolo. Le gouvernement de Silvio Berlusconi table sur une contraction du PIB de 2% cette année mais nombre d'analystes considèrent cette hypothèse comme trop optimiste.

Les données montrent que l' Italie est entrée en récession bien avant les principaux autres pays de la zone euro et laissent entrevoir deux années consécutives de contraction du PIB, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'Istat rapporte que le déficit public en 2008 ressort à 2,7% du PIB, contre 1,5% en 2007, un bon chiffre puisque sous le seuil des 3% fixé par le Pacte de stabilité et de croissance européen et à peine au-dessus du dernier objectif de 2,6% établi par le gouvernement.

Les analystes pensent toutefois que la forte récession attendue en 2009 devrait faire grimper le déficit bien au-delà de l'objectif de 3,7% fixé par Rome, à 4% ou 4,4% selon les analystes interrogés par Reuters.

Les statistiques montrent que les dépenses publiques italiennes sont passées l'an dernier de 48,4% à 49,3% du PIB tandis que les recettes baissaient de 46,9% à 46,7%.