La BCE et la BoE réduisent leurs taux à des plus bas historiques

Par latribune.fr  |   |  610  mots
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi une baisse de son principal taux d'intérêt directeur d'un demi-point à 1,50%, un niveau inédit depuis sa naissance il y a dix ans. Pour 2009, les prévisions de croissance de la zone euro sont fortement abaissées. De son côté, la Bank of England (BoE) a abaissé son taux directeur d'un demi-point à 0,50%, nouveau plus bas historique là aussi.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi une baisse de son principal taux d'intérêt directeur d'un demi-point à 1,50%, un niveau inédit depuis sa naissance il y a dix ans. La décision, qui vise à combattre une récession qui s'aggrave en zone euro, était largement attendue par les économistes et les marchés.

A l'occasion de la conférence de presse qui a suivi la décision sur les taux, Jean-Claude Trichet, présdident de la BCE, a estimé que la banque centrale pourrait encore abaisser son principal taux directeur. 

"Dans l'ensemble, a estimé Jean-Claude Trichet, les taux d'inflation ont formement baissé et on s'attend à ce qu'ils restent nettement inférieurs à 2% en 2009 et 2010. Cette perspective d'inflation s'explique par la baisse des prix des matières premières et des prix et coûts au niveau domestique, reflet de la forte baisse de l'activité économique. L'économie devrait se redresser peu à peu, en même temps, un indicateur des anticipations d'inflation à moyen et long termes reste fermement ancré, conformément à l'objectif du Conseil des gouverneurs de maintenir l'inflation à des taux un peu inférieurs à 2% à moyen terme. (...) Les tensions inflationnistes diminuent".

"Comme pour la croissance, il y a un degré d'incertitude considérable autour des projections d'inflation. Les risques pour ces projections s'équilibrent largement. Ils ont trait en particulier aux risques relatifs aux perspectives d'activité économique, ainsi qu'aux risques pour les prix des matières premières", a poursuivi le président de la BCE. 

Concernant la masse monétaire, il a jugé que "les dernières données et estimations donnent de nouvelles preuves de la décélération à l'oeuvre en matière d'expansion monétaire dans la zone euro. Cela implique une nouvelle réduction des risques inflationnistes à moyen terme. La nouvelle décélération dans la dynamique monétaire sous-jacente contraste avec la volatilité élevée en termes mensuels de la situation de la masse monétaire M3 et de ses composantes, qu'on a pu observer quand la crise financière s'est intensifiée en septembre 2008."

Par ailleurs, la BCE a révisé en forte baisse ses prévisions de croissance pour 2009 et 2010, ce jeudi, et anticipe désormais une contraction de 2,7% du PIB de la zone euro cette année. Sa prévision pour le PIB est désormais comprise entre -3,2% et -2,2%, au lieu d'une fourchette de -1% à 0 annoncée en décembre, soit -2,7% en milieu de fourchette et non plus -0,5%.

Pour 2010, la fourchette est réduite à -0,7/+0,7% au lieu de 0,5/1,5% en décembre, soit une prévision médiane de zéro au lieu de 1%.

Ses prévisions d'inflation sont quant à elles révisées à 0,1-0,7% en 2009 (au lieu de 1,1-1,7%) et 0,6-1,4% en 2010, au lieu de 1,5-2,1%. L'objectif de la BCE à moyen terme est un niveau d'inflation proche de mais en-dessous de 2%.

Le taux d'inflation dans la zone euro était de 1,2% en février, selon l'estimation préliminaire d'Eurostat publiée lundi. Eurostat a par ailleurs confirmé jeudi la contraction de 1,5% du PIB de la zone euro au quatrième trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2008, la croissance a ralenti à 0,8% contre 2,6% en 2007.

A noter que ces projections trimestrielles de la BCE sont celles de l'Eurosystème et n'engagent pas formellement le conseil des gouverneurs qui décide du niveau des taux d'intérêt.

De son côté, la Banque d'Angleterre (BOE) a abaissé jeudi aussi son taux directeur d'un demi-point à 0,50%, nouveau plus bas historique, et annoncé qu'elle lançait un programme de création de monnaie en rachetant pour 75 milliards de livres (84 milliards d'euros) d'actifs, principalement des emprunts d'Etat, afin de soutenir l'inflation.