Japon : premier déficit de la balance courante en treize ans, forte hausse des faillites

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Pour la première fois depuis 1996, les exportations du Japon ont été inférieures à ses importations en janvier. C'est tout le système économique nippon qui tangue dans la tempête économique mondiale.

Le déficit de la balance courante japonaise, qui calcule la différence entre les exportations et les importations du pays, a atteint 172,8 milliards de yens en janvier, soit 1,4 milliard d'euros. Il n'avait pas atteint le territoire négatif depuis 1996, il y a treize ans. De plus, ce déficit est le plus important enregistré dans l'Archipel depuis au moins janvier 1985, première année où les données sont comparables.

Les chiffres ont été rendus publics par le ministère des Finances japonaise, alors qu'une estimation médiane de Bloomberg tablait sur une balance négative d'environ 15 milliards de yens seulement.

L'économie nippon, principalement tournée vers l'export, en particulier avec l'industrie automobile et l'électronique, subit de plein fouet le retournement de la conjoncture économique mondiale et la violente chute de la demande qui l'accompagne. Les exportations en direction des Etats-Unis, l'un des principaux partenaires économiques du Japon, sont en chute libre. Des chiffres publiés il y a quelques semaines tablent même sur une chute de plus de 50%. En ce qui concerne le commerce avec l'Europe et le reste de l'Asie, le ralentissement semble moins brutal, mais il reste réel.

Quant à l'excédent de revenu, qui représente la différence entre les fonds gagnés à l'étranger et les paiements perçus par le Japon, il a diminué de 31,5%, à 992,4 milliards de yens (8 milliards d'euros) par rapport à janvier 2007. Il s'agit de son plus lourd repli depuis mars 1994.

Par ailleurs, le chiffre des faillites au Japon continue de progresser. En février, il a bondi de 21% dépassant pour la neuvième fois de suite les 1.000 cas mensuels, à 1.131 contre 935 un an plus tôt. 40% des entrepreneurs japonais victimes de faillites la mettent sur le compte de la crise économique. Ils croulaient  sous 1.197,8 milliards de yens (9,6 milliards d'euros) plus de deux fois plus qu'un an plus tôt et en hausse de 38,6% sur janvier. Parmi ces faillites, on retiendra surtout de la  société japonaise SFCG de prêts aux petites et moyennes entreprises.