Une semaine marquée par les prévisions pessimistes pour l'emploi français

A la Une de l'actualité cette semaine, la flambée du chômage attendue cette année par l'Unedic, qui table sur 375.000 à 454.000 demandeurs d'emplois supplémentaires. Le compromis à Bruxelles sur la taux TVA à taux réduit, notamment sur la restauration, l'accord entre BNP Paribas et l'Etat belge sur le rachat de Fortis, les fusions géantes dans le secteur pharmaceutique et la lutte contre les paradis fiscaux et le secret bancaire ont également fait les gros titres.

ENTRE 375.000 ET 454.000 CHÔMEURS DE PLUS EN 2009 SELON L'UNEDIC

L'année 2009 s'annonce particulièrement mauvaise sur le front de l'emploi en France. Alors que 90.200 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été recensés en janvier, l'Unedic prévoit au total entre 375.000 et 454.000 chômeurs de plus cette année, selon des sources syndicales citées par l'Agence France Presse (AFP). Mi-février, la prévision était encore de 282.000 chômeurs supplémentaires, après une hausse de 217.000 inscrits en catégorie 1 en 2008. L'assurance chômage a établi ses prévisions selon deux nouveaux scénarios, examinés ce mercredi et basés sur des hypothèses d'un repli du Produit intérieur brut (PIB) français de 1,5% et de 1,8%. Le gouvernement table pour sa part sur une contraction de 1,5% de l'activité économique cette année. Selon une source syndicale, les deux nouveaux scénarios n'ont pas été formellement "actés", le bureau préférant "attendre avril pour prendre en compte la situation de mars, où nous constatons sur les dix premiers jours une forte dégradation" de la situation de l'emploi. Début mars, le président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux, avait prévenu que l'estimation initiale allait être revue à la hausse. Mais il n'évoquait alors que le chiffre de 300.000 demandeurs d'emplois de plus. "Les chefs d'entreprise, très inquiets de la conjoncture" ont "commencé beaucoup plus vite que ce que l'on pensait", par rapport aux récessions précédentes, "à mettre fin aux missions d'intérim, aux CDD", avait-il expliqué au micro de France Info.

L'UNION EUROPEENNE TROUVE UN COMPROMIS SUR LA TVA A TAUX REDUIT

Vielle promesse de campagne électorale de Jacques Chirac, reprise à son compte par Nicolas Sarkozy, la baisse de la TVA dans la restauration pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2010. Un accord sur l'application d'un taux de TVA réduit à une liste de secteurs économiques a en effet été ce trouvé mardi à Bruxelles. Outre la restauration, les services pouvant en bénéficier sont la construction et la rénovation de logements, la coiffure, les soins et aides à domicile, le lavage de vitres et le nettoyage de logements ainsi que les services de réparation de bicyclettes, de chaussures, d'articles en cuir, de vêtements et de linge de maison. La Commission européenne a revanche renoncé à obtenir une TVA réduite sur les produits "verts", proposition soutenue par la France et l'Angleterre et refusée par Berlin. Concernant la restauration, le nouveau taux de TVA n'est pas encore connu mais il pourrait bien être supérieur au taux promis de 5,5% en raison des contraintes budgétaires alors que le déficit public atteint des sommets. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a expliqué que la baisse sera décidée en fonction des "engagements" que prendra la profession en matière d'investissements, de salaires et de prix. Des Etats généraux de la restauration d'ici fin avril afin de fixer les contreparties exigées par l'Etat.

ACCORD ENTRE BNP PARIBAS ET LA BELGIQUE SUR LE RACHAT DE FORTIS

BNP Paribas devrait finalement racheter 75% de Fortis, selon les termes d'un accord obtenu à l'arrachée avec les autorités belge. Ce rachat doit permettre au groupe français de devenir la première banque de détail en Europe, avec 540 milliards de dépôts sur quatre marchés domestiques. Le rachat d'une partie des actifs de Fortis devrait coûter au total 10,4 milliards d'euros. Tout d'abord, la banque va prendre le contrôle de 75% de Fortis Banque pour 8,3 milliards d'euros, une opération tout en titre. La banque de la rue d'Antin va également racheter 25% de Fortis Assurance Belgique pour 1,375 milliard d'euros en numéraire, un compromis entre les 100% annoncés en octobre et les 10% prévus fin janvier. Enfin, l'accord conclu avec Bruxelles comprend l'acquisition de Fortis Luxembourg pour environ 800 millions d'euros. Le nouveau groupe combiné revendiquera 660 milliards d'euros d'actifs sous gestion. Mais l'opération, pour être finalisée, doit être approuvée par les actionnaires de Fortis, qui avaient rejeté un premier plan de rachat il y a quelques semaines à une courte majorité. Cependant, Baudouin Prot, le directeur générale de BNP Paribas, se montre plutôt optimiste. Il a expliqué qu'une nouvelle "assemblée générale devrait se tenir le 8 et 9 avril" mais qu'à la différence de la précédente, "tous les actionnaires pourraient voter". Le 11 février, "seuls les actionnaires historiques" le pouvaient, soit 22% du corps électoral, a-t-il rappelé.

FUSIONS GEANTES DANS LA PHARMACIE

La concentration se poursuit dans le secteur pharmaceutique. Six semaines seulement après la fusion entre Pfizer et Wyeth pour 68 milliards de dollars, permettant au premier laboratoire mondial de renforcer son leadership, deux nouvelles opérations ont été annoncées cette semaine. Le groupe américain Merck a ainsi annoncé ce lundi le rachat de son compatriote Schering-Plough pour 41,1 milliards de dollars. Une acquisition financée à la fois en numéraire et par échange d'actions. La nouvelle entité ainsi créée deviendra un géant mondial du secteur, avec un chiffre d'affaires combiné de 47 milliards de dollars et des économies estimées par Merck à 3,5 milliards de dollars annuels d'ici 2011. De son côté, Genentech a finalement cédé aux avances de Roche. Le laboratoire suisse a relevé à deux reprises son offre ces derniers jours, passant de 86,50 à 95 dollars pour racheter les 44,2% du capital du groupe américain de biotechnologies qu'il ne possédait pas. Roche va ainsi débourser 46,8 milliards de dollars. Avec cet accord de rapprochement, Roche espère faire de sérieuses économies et mettre en place des synergies annuelles de 650 à 750 millions de dollars. Et ce mouvement de concentration pourrait se poursuivre, pour faire face à la croissance toujours plus grande des fabricants de médicaments génériques et à l'expiration des licences de certains médicaments vedettes.

PRESSION SUR LE SECRET BANCAIRE ET LES PARADIS FISCAUX

Alors que samedi se sont réunis les grands argentiers des pirncipaux pays de la planète, le G20, dans l'attente de la réunion plénière de leurs dirigeants, prévue le 2 avril, pour étudier les réponses à donner à la crise économique et financière, l'accent a été mis sur cette semaine  sur les dossiers du secret bancaire, notamment en Europe, et des paradis fiscaux. Sur ce dernier point, Paris et Berlin ont parlé d'une même voix pour réclamer des sanctions. Le Premier ministre François Fillon a indiqué que les banques françaises ayant reçu une aide de l'Etat (quasiment toutes) devront faire toute la lumière sur leurs relations avec les place off-shore. Quant au secret bancaire, il se lézarde en Europe, six pays concernés ayant commencé à revoir leurs pratiques en la matière : la Suisse, la Belgique, l'Autriche, le Luxembourg, Andorre et le Lichtenstein, à des degrés variables.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bercy table sur 600.000 chômeurs de plus en 2009. La Crise, commencée en 2007, n'en est qu'à la phase deux (le plongeon des financières). La phase trois ne pourra enrayer la chute des industries et des services (2009-2010). La phase quatre verra ...

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