Washington dévoile les modalités de son plan de rachat des actifs "toxiques" des banques

Le Trésor américain dévoile les modalités de son plan de rachat des actifs "toxiques" des banques, qui prévoit la création de deux mécanismes associant des investisseurs privés, l'un pour les prêts, l'autre pour des titres adossés à des actifs immobiliers.
Timothy Geithner.

Le Trésor américain a dévoilé lundi les modalités de son plan de rachat des actifs "toxiques" des banques, qui prévoit la création de deux mécanismes associant des investisseurs privés, l'un pour les prêts, l'autre pour des titres adossés à des actifs immobiliers. Comme il l'avait déjà annoncé en février, le Trésor entend consacrer dans un premier temps 75 à 100 milliards de dollars de fonds publics pour mobiliser avec le secteur privé jusqu'à 500 milliards de dollars "de puissance d'achat pour acheter les actifs hérités" de la dernière bulle immobilière. (retrouvez le communiqué du Trésor américain).

La Commission fédérale d'assurance des dépôts bancaires (FDIC), régulateur du système bancaire, conseillera les banques souhaitant se défaire de leurs créances à risque et apportera une garantie ainsi qu'une aide au financement aux investisseurs souhaitant les racheter. Les prêts en question seront ensuite vendus par un système d'enchères au plus offrant. Pour les titres adossés à des actifs immobiliers, les investisseurs intéressés pourront bénéficier de la facilité d'aide au crédit à la consommation (TALF) récemment lancée par la Réserve fédérale américaine pour obtenir une bonne part du financement nécessaire à ces achats. Seuls les titres ayant bénéficié à l'origine de la meilleure note possible par les agences d'évaluation financières pourront bénéficier de ce mécanisme. Pour le rachat et la gestion à long terme de ces titres, le Trésor va s'associer à des gestionnaires de fonds privés (jusqu'à cinq au total) et fournir à l'occasion de ce partenariat un financement supplémentaire.

Les fonds intéressés ont jusqu'au 10 avril pour se faire connaître, le Trésor entendant faire un premier choix avant le 1er mai. Le Trésor est resté fidèle à son idée de base selon laquelle les titres immobiliers invendables accumulés par les banques au cours de la dernière bulle immobilière ont encore une valeur intrinsèque forte, et que c'est surtout le manque de financement découlant de la crise du crédit qui empêche le fonctionnement d'un marché normal d'achat et de vente de ces titres.

 "Le système financier dans son ensemble travaille encore contre la reprise", a déclaré dans une tribune libre publiée par The Wall Street Journal, Timothy Geithner, secrétaire au Trésor. "Beaucoup de banques, encore plombées par des prêts résultant de mauvaises décisions, s'abstiennent de fournir des crédits", souligne-t-il. "La meilleure façon de s'en sortir c'est si nous pouvons travailler avec les marchés", a expliqué Timothy Geithner. "Nous ne voulons pas que le gouvernement assume tous les risques, nous voulons que le secteur privé travaille avec nous", a-t-il ajouté.Ce plan initial de  500 milliards de dollars aura la possibilité d'être porté à mille milliards de dollars, a encore indiqué le secrétaire au Trésor.

Il y a un mois, l'administration avait indiqué que la nouvelle version du plan de sauvetage du système financier mobiliserait jusqu'à 2.000 milliards de dollars. Cependant, grâce à l'apport des investisseurs privé et à la contribution de la banque centrale, il était estimée que la facture pour le Trésor resterait contenue dans l'enveloppe de 700 milliards de dollars fixée par le Congrès à l'automne. Mais Timothy Geithner n'avait cependant pas exclu d'avoir à venir demander une rallonge au Capitole. Il y a un mois, le flou des premières annonces de Timothy Geithner avait fait chuter la Bourse de 4,6% le jour même.

Avant même d'avoir été officiellement présenté, le plan Geithner a été critiqué par le secteur privé, échaudé par la détermination du Congrès à annuler de fait et rétroactivement des primes de performances versées dans des établissement renfloués sur fonds publics. Jeudi soir, la Chambre des représentants a en effet voté un projet de loi visant à imposer à 90% des primes perçues par des salariés dont la rémunération dépasse les 250.000 dollars par an, dans des entreprises ayant reçu plus de cinq milliards de dollars d'aide publique. Austan Goolsbee, conseiller économique de la Maison Blanche a fait le tour des plateaux de télévision dimanche pour rassurer, indiquant que les investisseurs privés n'avaient rien à craindre dans la mesure où ils sont appelés à "rendre service". Egalement critique, le prix Nobel d'économie Paul Krugman considère que le plan permet aux fonds d'investissement de "jouer à 'pile tu perds' et 'face je gagne'". Peter Morici, professeur à l'Université du Maryland estime comme lui que les investisseurs privés qui s'associeront au gouvernement vont être incités à "payer trop cher" pour des actifs toxiques. Résultat: "c'est encore une subvention de plus" au système bancaire, tempête-t-il.
 
De son côté, le président Barack Obama a, au cours de l'émission télévisée "60 minutes", reconnu que le gouvernement évoluait  "dans une marge très étroite compte tenu des attentes contradictoires de l'opinion et de la sphère financière. "Les banques adoreraient (avoir) plein d'argent du contribuable sans conditions. Les gens du Congrès, et les Américains, adoreraient réparer les banques sans dépenser d'argent", a-t-il déclaré.
 

 Barack Obama défend son secrétaire au Trésor

L'annonce des détails du "plan Geithner" interviendra alors que le secrétaire au Trésor fait face à des appels à la démission de l'opposition républicaine. La classe politique exige de savoir dans quelle mesure le ministre, censé superviser l'assureur AIG depuis que l'Etat y a injecté plus de 170 milliards de dollars, était au courant des 165 millions de dollars de primes remis à l'encadrement (revues à hauteur de 218 millions, samedi, par un journal local) et pourquoi il n'a rien fait pour l'empêcher. Dans une interview à CBS  diffusée dimanche soir, le président américain Barack Obama a réitéré son soutien à Timothy Geithner, affirmant qu'il n'accepterait pas sa démission si elle lui était proposée.

Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très bon plan de relance, un mélange du libéralisme responsable du marché et l'intervention de l'état.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très bon plan de relance, un mélange du libéralisme responsable du marché et l'intervention de l'état.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très bon plan de relance, un mélange du libéralisme responsable du marché et l'intervention de l'état.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très bon plan de relance, un mélange du libéralisme responsable du marché et l'intervention de l'état.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Super plan ,bravo

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Qui seront les fond d'investissement qui vont faire une nouvelle bulle speculative?

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