Etats-Unis : la règle comptable du "mark-to-market" assouplie

Par latribune.fr  |   |  343  mots
Le Financial Accounting Standards Board a approuvé une modification de la règle dite de "mark-to-market", qui oblige les institutions financières à évaluer leurs actifs à leur valeur de marché. Une bouffée d'oxygène pour les banques.

Les banques américaines ont obtenu gain de cause: la règle dite de "mark-to-market" va être assouplie. L'association professionnelle en charge de la standardisation des normes comptables aux Etats-Unis, le Financial Accounting Standards Board (FASB) a en effet accepté ce jeudi de réformer cette règle comptable, qui obligeait jusqu'à présent les institutions financières à évaluer leurs actifs à leur valeur de marché.

Depuis le début de la crise des "subprimes", cette norme controversée a notamment conduit les banques à enregistrer dans leurs comptes d'importantes dépréciations, pour un montant estimée à 800 milliards de dollars. La valeur de ces actifs "toxiques" hérités de la bulle immobilière, très difficilement échangeables, étant souvent considérée comme très faible.

Les mesures adoptées ce jeudi visent à donner plus de latitude aux établissements pour déterminer la valeur de ces actifs, dans un cadre plus souple que celui d'une vente forcée. Elles pourront s'appliquer dès la publication des résultats du premier trimestre, mais ne seront pas rétroactives.

Près de deux ans après l'éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis, qui s'est transformée en dramatique crise du crédit, les actifs toxiques hérités des années fastes continuent d'empoisonner les institutions financières. Le Trésor américain avait annoncé le 23 mars un plan visant à racheter aux banques leurs prêts douteux et leurs titres adossés à des actifs immobiliers, par des mécanismes associant l'Etat au secteur privé.

Mais en attendant de voir ce système s'appliquer, les parlementaires américains avaient demandé au FASB d'agir rapidement, mettant fin à des mois de polémiques entre économistes et analystes financiers. Pour certains, laisser les banques évaluer elles-mêmes leurs actifs ne fait que renforcer le flou qui entoure les comptes des banques, ce qui pourrait susciter davantage de méfiance des investisseurs. Ces règles avaient été en effet renforcées après un série de scandales comptables, dont celui qui avait conduit à la faillite d'Enron.